Depuis plus d’une trentaine d’années, le Gouvernement mène une politique de promotion de la consommation du gaz butane. Le but étant de lutter contre la déforestation et la désertification. Cette politique d’incitation a conduit à la subvention du prix du gaz auprès des consommateurs. A la tribune de la 14e Rencontre Gouvernement/ Secteur privé (Rgsp), le Groupement des professionnels du pétrole (Gpp) est venu exprimer une requête urgente. A ce jour, le Groupement attend du Gouvernement le paiement diligent de la somme de 11 milliards de FCFA au titre des subventions sur le gaz. Lesquelles subventions ne sont pas payées depuis le mois de mai 2014.
A la tribune de la 14e Rencontre Gouvernement/Secteur privé (Rgsp), le Groupement des professionnels du pétrole (Gpp) est venu exprimer une requête urgente. «Une préoccupation majeure» pour ses membres en ce qui concerne leurs activités dans le sous-secteur gaz. «A ce jour, le Groupement a par devers le Gouvernement la somme de 11 milliards de FCFA au titre des subventions sur le gaz. Lesquelles subventions ne sont pas payées depuis le mois de mai 2014», a déclaré Nicaise Kambou, Sg du Gpp, lors de sa prise de parole devant le Premier ministre et son Gouvernement le 27 avril dans la salle de la Rgsp. Tout en se réjouissant des engagements pris par la Gouvernement de réduire désormais les délais de traitement des subventions et de payer l’ensemble de la dette intérieure d’ici à juin ou à fin décembre, le porte-parole du Gpp a estimé que leur situation méritait une attention particulière dans les brefs délais. «Si nous devons attendre juin ou décembre, je crains que nous ne puissions pas survivre, parce que ces 11 milliards de F CFA vont nous créer des difficultés de trésorerie et peut-être empêcher le réapprovisionnement auprès de la Société nationale burkinabè d’ hydrocarbures (Sonabhy)», a-t-il précisé. Il a terminé son propos sur le gaz par cet appel teinté de pessimisme : «Vu la sensibilité que représente ce produit auprès des consommateurs, nous souhaiterions que des mesures fortes et urgentes soient prises afin de nous permettre d’assurer la pérennité de notre existence dans ce sous-secteur des hydrocarbures et dérivés».
Le Gpp est composé de 5 marketeurs dans le secteur des hydrocarbures. Il s’agit de Pétrofa, Oil libya Burkina, Vivo energy, Total Burkina et Oryx energies. Selon les estimations du Groupement, ces sociétés détiennent à peu près 33% des parts de marché dans le gaz. Leur plus gros concurrent dans ce sous-secteur étant la Std-Sodigaz, qui occupe actuellement 68,2% du marché.
Depuis plus d’une trentaine d’années, le Gouvernement du Burkina Faso mène une politique de promotion de la consommation du gaz butane. Le but étant de lutter contre la déforestation et la désertification. Cette politique d’incitation a conduit à la subvention du prix du gaz auprès des consommateurs.
De l’ordre de 850 tonnes en 1986, la consommation du gaz était estimée à plus de 40.000 tonnes en 2012. A cette même année 2012, l’ensemble des besoins de subvention pour le gaz butane était évalué à plus de 20 milliards de F CFA.
Ce sont les marketeurs qui concèdent la diminution des prix aux consommateurs pour ensuite récupérer le manque à gagner avec l’Etat. Depuis le mois de mai 2014, les marketeurs du Gpp n’ont pas obtenu le remboursement des subventions. Une situation qui tend actuellement à asphyxier leurs activités dans le sous-secteur du gaz.
Karim GADIAGA
Plaidoyer pour la revalorisation des marges des marketeurs
Outre la question du remboursement des subventions, le Gpp a également soulevé une autre préoccupation à la 14e Rgsp. C’est celle relative à la marge des marketeurs dans l’activité des stations-service. Ces marges sont fixées par l’Etat et le Gpp regrette qu’elles soient aujourd’hui dépassées par la réalité sur le terrain. «Force est de constater que depuis 2003, près de 12 ans, les marges de marketeurs n’ont pas bougé. Si on prend en compte le taux moyen d’inflation qui est de 4% au Burkina, le niveau de plus en plus élevé des investissements dans les stations-service et aussi les exigences du point de vue sécuritaire, environnemental dans la construction des stations-service, vous imaginez que cette marge commence à devenir très faible pour réaliser des investissements sécurisés», explique le Groupement. Pour la ville de Ouagadougou, les marges actuelles sont de 36 F CFA sur le litre du Super, 40 FCFA sur le Gasoil, 25 F CFA sur le Pétrole et 5 F CFA sur le litre du DDO. «Nous interpellons le Gouvernement pour que cette marge soit revue à la hausse. Nous proposons de mener un audit comparatif des prix avec tous les pays de la sous-région sur l’évolution des prix, l’évolution des marges et aussi l’évolution des facteurs d’investissement en ce qui concerne les stations-service», a déclaré le représentant du Gpp à la tribune de la Rgsp. Nicaise Kambou, Sg du Gpp, a également souhaité l’intensification de la lutte contre la « vente illicite du carburant».