L’actuel président du Conseil constitutionnel est un pur produit de la magistrature au sens élevé de l’intégrité. Aujourd’hui magistrat de grade exceptionnel à l’image de son beau parcours, le «petit enfant» de Kampti a une carrière bien fournie. Lorsqu’il était promu magistrat intérimaire au tribunal de première instance de Ouagadougou en 1980, Kassoum Kambou était loin d’imaginer qu’il allait atterrir au Conseil constitutionnel 35 saisons plus tard. Formé à l’école nationale de magistrature de Paris, le «maitrisard» en droit de l’Université du Bénin au Togo totalise 32 ans d’expérience dans la magistrature.
A 58 ans , celui qui a été successivement substitut du Procureur de la République à Ouagadougou et membre des tribunaux populaires de la révolution, procureur du Faso à Dori, conseiller à la Cour d’appel de Ouagadougou, conseiller à la Cour suprême, membre du Conseil supérieur de la magistrature était jusqu’à sa nomination, le 11 février 2015, conseiller à la Cour de cassation depuis 2002.
Respectueux des autres et des valeurs de la vie, Kassoum Kambou a prêté serment le 13 mars dernier. Cet homme riche d’expérience aura été à presque à tous les carrefours des grands événements en matière de justice et de droit. En 1999, il présidait avec brio la Commission d’enquête indépendante sur la mort du journaliste Norbert Zongo assassiné le 13 décembre 1998.
Auparavant, Kassoum Kambou avait été retenu, en 1990, comme membre du Forum de réconciliation nationale.
Une année plus tard, il est membre de la Commission constitutionnelle chargée de rédiger la Constitution de 1991 du Burkina Faso. L’enseignant de procédures pénales à l’école nationale de police est un infatigable travailleur. Il est membre fondateur du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (Mbdhp) au sein duquel il a occupé le poste de secrétaire aux relations extérieures jusqu’en 2013. Kassoum Kambou est également membre du Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac). Expert de la Cedeao en protection juridique des réfugiés, l’homme a de l’expérience à partager.
On se souviendra que l’ombre du magistrat Kassoum a plané sur de nombreuses salles d’ici et d’ailleurs à l’occasion de grandes conférences et séminaires auxquels il a pris part ou qu’il a animés.
Personne ressource à bien des niveaux, le président Kassoum Kambou a par exemple été président du Colloque sous-régional qui a proposé un modèle de loi de mise en œuvre du traité de Rome créant la Cour pénale internationale.
Les Burkinabè attendent de lui qu’il redonne au Conseil constitutionnel toute sa place en cette période de transition, et au-delà.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
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