Le Programme de croissance économique dans le secteur agricole (Pcesa), lancé en décembre 2013, déroule ses activités à la satisfaction des parties prenantes. Dans le cadre de l’exécution de ce programme pour la première année, la troisième session du comité de pilotage tenue fin avril à Tenkodogo a permis d’apprécier ce qui a été fait sur le terrain en termes d’appuis aux entrepreneurs agricoles et d’amélioration des conditions. Déjà, environ un demi-milliard de FCFA est investi dans la réalisation des infrastructures dans la région du Centre-Est. Elles touchent plusieurs secteurs, notamment la filière bétail viande, karité, maïs, niébé avec un parc de vaccination, un marché à bétail, une banque à céréales et un magasin de stockage. Selon le coordonateur du Pcesa, lui et ses partenaires se préparent à en inaugurer d’autres d’ici la fin de mois de mai, notamment un magasin de stockage de niébé, de maïs et d’amandes de karité dans le Centre-Ouest.
Le Pcesa s’exécute sur 5 ans, avec deux composantes. La première vise à fournir des appuis- conseils aux entrepreneurs grâce à la Maison de l’entreprise et des prêts d’investissements et de fonds de roulement négociés auprès d’institutions financières de la place, à savoir, la Société financière de garantie interbancaire du Burkina (Sofigib), Ecobank et Coris Bank. La composante B s’inscrit en droite ligne de l’opérationnalisation du Programme national du secteur rural (Pnsr). Elle servira à asseoir le cadre légal, réglementaire et les aspects liés aux normes de qualité. Le développement des infrastructures structurantes du secteur agricole est prévu dans cinq régions ciblées par le programme: Centre-Est, Centre-Ouest, Est, Nord et Sahel.
D’après François Guira, le coordonateur du Pcesa, le processus est participatif. Il part de la base vers le sommet. «Les bénéficiaires ultimes que sont les acteurs des 5 filières formulent leurs besoins en termes d’infrastructures pour soit résoudre un problème ou booster la filière dans la région. Cela se fait de manière concertée avec les communes, étant entendu que ce sont les collectivités territoriales, à savoir les Conseils régionaux et les Conseils municipaux, qui sont les maîtres d’ouvrages en leur qualité de porteurs de projets. Ils transmettent ces projets à un comité régional d’approbation présidé par le président du Conseil régional avec des membres issus des collectivités territoriales, aidés par une cellule technique de l’administration. La coordination du Pcesa apprécie ensuite, valide les projets et les envoie au partenaire financier danois pour requérir son avis de non objection. Il revient donc à chaque commune de signer des conventions de financement. Ces documents sont le point de départ de la mise en œuvre des infrastructures et permettent aux communes d’inscrire les montants dans leurs budgets et de faire les passations de marchés, conformément aux textes en vigueur», explique le coordonateur. Sur le terrain, les assistants techniques du Pcesa suivent tout le processus pour s’assurer que les réalisations se font selon les procédures.
Le partenariat public-privé est privilégié. Des guides sont élaborés pour aider la collaboration entre les deux partenaires. Des contrats seront signés par des organisations professionnelles, avec la région ou la commune, pour assurer la gestion des infrastructures.
Christian KONE
Produire, transformer, commercialiser
L’objectif général du Pcesa est de contribuer à une augmentation de la productivité, des valeurs ajoutées et des revenus agricoles en vue de contribuer à une croissance économique nationale et à une réduction de la pauvreté. La coordination du Pcesa attache du prix au fonctionnement des chaînes de valeur en lien avec les produits au potentiel de valeur ajoutée ciblés.
C’est un aspect très important qui guide l’exécution du programme à l’issue duquel on s’attend à ce que tous les maillons soient pris en compte. Les acteurs qui sont dans la production estiment qu’il leur faut des magasins de stockage, des appuis-conseils et des prêts. Ceux évoluant dans la commercialisation souhaitent des routes et formulent leurs besoins sous forme de projets.
Quant aux acteurs du maillon transformation, pour 2015, le Pcesa prévoit former un minimum de 150 petites et moyennes entreprises sur les aspects liés à la transformation des produits agricoles.