Les démarches engagées par l’UEMOA pour améliorer le climat des affaires dans l’espace communautaire vont se renforcer dans les prochains mois. Les dirigeants de l’Union se préparent à la poursuite de projets et programmes plus dynamiques. Les résultats atteints par certains Etats encouragent à l’action dans le processus d’amélioration continue du climat des affaires. Les réformes faites par certains pays leur ont valu des avancées dans le classement Doing Business 2015. C’est le cas du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Togo qui ont réussi à se placer parmi les dix meilleurs réformateurs dans le dernier rapport de la Banque mondiale. Aujourd’hui, les responsables s’activent à favoriser le partage d’expériences et des bonnes pratiques entre Etats pour arriver à donner une bonne moyenne à la région. A l’échelle de la zone UEMOA, il reste encore des lourdeurs administratives à abandonner, car pour beaucoup d’investisseurs internationaux, souligne le département chargé du développement de l’entreprise, la région est perçue comme un espace dans lequel il est difficile de faire des affaires. Cette perception est partagée aussi par les entrepreneurs privés locaux qui évoluent en marge de la légalité, encouragés par le manque de transparence administrative, des réglementations obsolètes, une informatisation incomplète, peu accessibles aux entrepreneurs et des délais souvent longs et couteux. La Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) estime à plus de 90% les entreprises de la zone UEMOA qui ont choisi l’informel. L’atelier régional organisé du 20 au 24 avril 2015 à Ouagadougou par la Commission de l’UEMOA et son partenaire, l’Union européenne, a donné l’occasion aux participants issus de l’administration publique, des organisations patronales et des chambres de commerce d’échanger avec les experts de la Commission et de la Cnuced sur les meilleures voies de simplifier les procédures afin d’accélérer la croissance. La réunion a fait l’état des lieux de la facilitation et s’est accordée autour de nouveaux objectifs en matière d’amélioration du climat des affaires.
En termes de classement Doing Business, souligne le directeur de l’Industrie et de la promotion du secteur privé à la Commission de l’UEMOA, Lancina Ki, «si tous les Etats arrivent à fournir les efforts souhaités, nous pourrions, dans 3 à 5 ans, porter le classement de nos pays entre la 87e et la 114e position au niveau mondial, et entre la 8e et la 12e place au niveau de l’Afrique subsaharienne, en prenant en compte des réalités administratives et des contraintes liées à l’accès à l’électricité». Pour atteindre cet objectif à moyen terme, les responsables de la région misent sur la correction de la performance générale des Etats membres. Cela passera par la levée des lourdeurs administratives et judiciaires, la facilitation de l’accès au crédit, la réduction des coûts des facteurs de production, cités par le secteur privé comme un élément qui les empêche d’être compétitifs. Les efforts concernent aussi la levée des entraves au développement des échanges commerciaux au niveau de l’espace et la lutte contre la fraude et la contrefaçon. Le département chargé du développement de l’entreprise de la Commission de l’UEMOA prépare la mise en route du Programme régionale d’amélioration du climat des affaires (Praca) dont le pilotage sera confié à un Comité régional, aidé par des comités nationaux.
Prévu pour durer 5 ans, ce programme conçu en quatre composantes est évalué à plus de 3,2 milliards de FCFA. Près de la moitié du budget ira à la composante liée à l’amélioration des instruments de gestion des procédures et des formalités. Des actions seront aussi développées dans la simplification et l’harmonisation des formalités, l’information et la communication, ainsi qu’en faveur du renforcement des capacités des acteurs, notamment les structures faîtières d’appui au secteur privé.
La Commission et la Boad accompagnent les Etats membres dans la mobilisation des ressources pour le financement du Praca, assurent les responsables en charge du dossier.
JB
BizClim en soutien
L’Union européenne, à travers le programme BizClim, financé par le 10e Fed, appuie les pays de l’UEMOA dans la facilitation du climat des affaires. Ses efforts visent à stimuler, selon le chef de la coopération, Thierry Barbé, le développement d’un environnement favorable à l’épanouissement du secteur privé dans les pays et région Afrique-Pacifique-Caraïbes, grâce à l’amélioration de la législation et du cadre institutionnel.
Pour la zone UEMOA, l’essentiel des initiatives est à mettre à l’actif du programme régional d’amélioration du climat des affaires et son projet eRegulations qui ont permis d’instaurer le système de transparence administrative. Opérationnel dans les 8 pays de l’Union, ce système d’information en ligne propose aux entrepreneurs et aux investisseurs une description précise et détaillée en matière de création d’entreprises, de paiement des impôts et de protection sociale.
Entre 2011 et 2013, le projet a permis la mise en ligne de plus de 300 procédures, et a aidé à la simplification des procédures de création d’entreprises, réduisant ainsi la charge des formalités administratives jusqu’à 70% pour les usagers. Les promoteurs du projet, satisfaits de ses résultats, mobilisent des ressources financières au profit de la phase 2 de l’eRegulations.