En 2000, la communauté internationale prenait l’engagement de réaliser l’éducation pour tous en 2015. Ce programme vise à atteindre un taux brut de scolarisation de 100 %, un taux d’achèvement au primaire de 75,7% et 60% de taux d’alphabétisation des femmes et hommes âgés de 15-24 ans.
Cependant, la faiblesse des performances du système éducatif national, notamment dans le secteur de l’éducation de base, ne permet pas au Burkina Faso d’atteindre ces objectifs. Pourtant, le secteur éducatif a fait l’objet d’une attention particulière.
Afin de se donner les moyens de réaliser l’éducation pour tous, le pays a mis en œuvre sur la période 2001-2010 un programme d’amélioration de l’accès de l’éducation de base dénommé le Plan décennal de développement de l’éducation de base (Pddeb), centré sur une scolarisation gratuite obligatoire pour les enfants en âge d’aller à l’école.
Le Pddeb a eu comme résultat d’augmenter le taux d’inscription brut, tout comme le taux de scolarisation. Alors qu’en 2000, le taux de scolarisation n’était que de l’ordre de 40%, il s’est établi en 2010 à 77,6% de taux brut de scolarisation pour une prévision de 70% selon le rapport final d’évaluation de la mise en œuvre du plan décennal de développement de l’éducation de base 2001-2010 (juin 2012).
Aussi, le taux brut de scolarisation des filles a atteint 75%, pour une prévision de 65% en fin 2010 et le taux d’admission 85,7%. Quant au nombre de nouveaux inscrits au Cp1, il a aussi dépassé largement celui prévu.
Cependant, la qualité de l’éducation n’a pas suivi la même tendance haussière. En effet, dans certaines localités du pays, on a observé des classes surpeuplées. Le niveau des élèves a considérablement baissé parce que de nombreux élèves obtiennent des diplômes sans savoir lire et écrire convenablement. Du côté des enseignants, on a relevé l’insuffisance de leur formation et l’insuffisance de leur suivi/accompagnement par les encadreurs pédagogiques et les directeurs d’écoles.
Ceux-ci manquent de techniques d’enseignement. Ce qui ne permet pas aux élèves d’avoir les connaissances requises. Le Pddeb a été remplacé en 2012 par le Plan stratégique de développement de l’éducation de base (Pdseb) pour la période (2012 – 2022). Ce programme ambitionne non seulement l’augmentation de l’offre éducative à un taux d’éducation primaire de 100% pour tous les enfants en 2020, mais surtout à améliorer la qualité et la pertinence des services éducatifs.
L’amélioration de la qualité suppose la réduction du ratio enseignant-élève, l’augmentation significative des heures d’enseignement, le renforcement de la formation de base des enseignants, etc.
Le Pdseb insiste sur l’égalité (égalité des genres) et la décentralisation (renforcement des capacités des autorités locales à offrir une éducation de qualité).
Mis en œuvre dans un contexte de décentralisation qui implique le transfert des ressources de l’éducation aux collectivités, les communes sont appelées à jouer un rôle important.
Les conseils municipaux sont désormais responsables de l’acquisition des manuels et fournitures scolaires, de la construction et de la gestion des infrastructures scolaires.
Le Gouvernement verse aux communes l’allocation financière nécessaire pour ce faire, mais continue de recruter et de prendre en charge les salaires des enseignants.
Le défi majeur qu’il faut relever à ce niveau est de renforcer les capacités des conseils municipaux sur leur responsabilité en matière d’éducation, afin que plus de ressources soient affectées à l’éducation dans les budgets annuels pour combler les insuffisances de l’intervention de l’Etat.o
Joël BOUDA
Performance en matière d’accès à l’éducation
Grâce au Pddeb, le nombre d’écoles est passé de 5.389 en 2001 à 11.545 en 2011. Les écoles primaires, même si la qualité de certaines infrastructures fait défaut, accueillaient en 2011 deux fois et demie plus d’élèves qu’en 2001, soit 2.344.031 en 2011 contre 938.238 en 2001.
Le taux d’admission au primaire a connu une très forte croissance, passant de 47,4% en 2001 à 88,3% en 2011, le taux de scolarisation primaire est estimé à 79,6% en 2011 à cause des déperditions qui persistent, tandis que le taux d’achèvement lui se situe autour de 55,1%. (Version finale du Pdseb adoptée en Conseil des ministres du 1er août 2012).
Le bas niveau des élèves
Au titre des acquis scolaires, les dernières évaluations réalisées (2012) dans les classes de Cp2 et Cm1 montrent que les scores obtenus n’atteignent pas la moyenne de 50/100 en français, mathématiques et sciences d’observations. Seules les notes de Cp2 en français atteignent la moyenne de 51,1/100. Les différents indicateurs peuvent se résumer au primaire par le fait que sur 100 enfants qui y accèdent, seuls 62 l’achèveront avec ou sans redoublement et 57 réussiront l’examen du Cep.
(Version finale du Pdseb adoptée en Conseil des ministres du 1er août 2012)