Société-Culture

Restaurants universitaires : La crise de la malbouffe

Les étudiants de l’université de Ouagadougou ont procédé à la fermeture du restaurant universitaire central pour stopper selon eux «un assassinat collectif» dû à l’usage de produits alimentaires «de qualité douteuse». Le directeur du Centre national des œuvres universitaires (Cenou), Pr Serge Bayala, a rencontré la presse le 17 mars 2015 en présence des membres de l’association estudiantine qui est à l’origine de la fermeture, «Deux heures pour nous, deux heures pour l’Afrique ».

Les étudiants réfutent toute idée de compromis tant que le prestataire n’aura pas été changé. Validé! Selon le Dg du Cenou. Mais, la procédure normale prendrait au moins deux mois, selon lui.
Le restaurant universitaire (R.u) central est le plus grand restaurant universitaire du Burkina. Il sert entre 5.000 à 10.000 plats par jour au déjeuner et au diner. Depuis le 16 mars, il est fermé par des étudiants réunis sous la bannière de l’association «Deux heures pour nous, deux heures pour l’Afrique». Le 13 mars 2015, des étudiants font une descente dans le magasin du prestataire «après plusieurs interpellations» et découvrent 10 sacs de lait périmé depuis le 3 janvier 2015. Ils attirent l’attention du prestataire et des autorités du Cenou sur l’impérieuse nécessité de ne pas consommer ces sacs de lait. Le lendemain, les étudiants se rendent compte que 3 sacs de lait ont été utilisés. Ils décident alors de concert avec les autres étudiants de la fermeture du R.u. C’est le début de l’affaire !
Le 16 mars, une équipe du Laboratoire national de santé publique effectue des prélèvements d’échantillons pour des tests d’usage. Au même moment, la Ligue des consommateurs du Kadiogo s’y rend pour des constats. Devant les caméras, le représentant de la Ligue déclare qu’il n’y a pas de produits périmés dans le magasin. Accusée par les étudiants de mener une «campagne mensongère» en brandissant les sachets de lait, la Ligue des consommateurs revient à la charge lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 18 mars 2015 au sein du restaurant universitaire central sous des huées d’ étudiants qui brandissent leurs pièces à conviction. La prestataire nie les faits lors d’une conférence de presse. Il lui est globalement reproché du restaurant d’avoir «utilisé des produits périmés et de provenance douteuse (sans date de péremption, avec plusieurs dates de péremption ou avec des dates de péremption délébiles)».
OS


Cenou: une ardoise de 7 milliards de F CFA

A la date de sa nomination à la tête du Cenou, selon le Pr Serge Bayala, la structure devait plus de sept milliards de F CFA aux prestataires. Il s’agit de dettes datant de 2012. Huit prestataires interviennent sur l’ensemble des 16 restaurants universitaires du Burkina. Ils travaillent à servir 1,2 million de plats par an, pour un budget qui n’a pas évolué depuis 6 ans (3 milliards 617 millions par an), à l’exception des appuis budgétaires. Depuis décembre 2014, le gouvernement actuel a octroyé 3 milliards additionnels au Cenou. Le R.u central situé au sein de l’Université de Ouagadougou, actuellement fermé, fournit entre 5.000 et 10.000 plats par jour (ndlr : le plat du R.u coûte 600 francs CFA à l’Etat).


Encore Obouf

La direction du Cenou dit avoir rencontré, en février, les prestataires des R.u pour discuter de la qualité et de l’hygiène. «Le nom du groupe Obouf est revenu à plusieurs reprises en tant que fournisseurs des prestataires. Deux jours plus tard, l’affaire Obouf a éclaté», explique le directeur du Cenou.
Si les soupçons sont fondés, le prestataire en question, Nina Yaméogo, risque des poursuites judiciaires. Pour l’instant, l’association des étudiants «va déposer une plainte contre X», indique Serge Bayala. Le restaurant universitaire reste fermé jusqu’à la désignation d’un nouveau prestataire. L’appel d’offres aurait été déjà lancé bien que le contrat du prestataire «incriminé» court jusqu’en avril 2015. Une fin de contrat en queue de poisson.
OS

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