Bibiane Marie Rose Boni/ Ouédraogo,
la ministre au «chevet» des femmes
Bibiane Marie Rose Boni / Ouédraogo est détentrice d’un diplôme d’études approfondies (Dea) en Linguistique de l’Institut de linguistique appliquée d’Abidjan. Consultante indépendante, elle a surtout exercé à l’extérieur, notamment en Côte d’Ivoire. Elle s’est adonnée à des activités telles l’identification et l’évaluation des programmes d’alphabétisation (méthodes, matériels didactiques, infrastructures) dans les régions du Nord, Sud et Ouest de la Côte d’Ivoire.
Elle a continué son périple ivoirien à travers des formations de formateurs en méthodes d’alphabétisation à Bouaké, Korogho, Man. L’ancienne coordonnatrice des activités du Programme national gestion des terroirs pour le compte du cabinet d’Etag-Ci à Abidjan a aussi effectué des travaux tels l’élaboration de projets d’alphabétisation en faveur des femmes dans le cadre du projet «Banque mondiale».
Attachée à l’implantation de centres d’alphabétisation, Mme Boni fera des missions de prospection dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs son domaine, puisque spécialiste dans les évaluations de programmes d’alphabétisation et dans la conception de matériels didactiques.
Membre de l’Association pour la promotion de l’éducation non formelle, Bibiane Boni a été aussi consultante pour le compte des Centres des métiers ruraux (Cmr). L’ex-chef de l’entreprise «Régal Shalom» à Abidjan a été bénévole au département «Education» d’Enda Graf de Dakar.
Depuis 2014, Bibiane Boni fait des consultations en publication d’ouvrages. Rentrée au pays depuis 2013 et sans couleur politique, elle a été portée à la tête du département de la Promotion de la femme et du genre.
Ainsi ministre, elle s’apprête à publier son premier roman intitulé «Revirement». Elle vient de célébrer son premier 8-Mars en tant première responsable du département, avec cœur joie.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Yolande Yaméogo/Traoré,
Pdg de Netendec
Silence, je bâtis…
Du commerce de matériaux de construction, elle est aujourd’hui l’une des femmes burkinabè qui se distinguent dans le domaine des Bâtiment travaux publics (Btp). Avec plus d’une dizaine de distinctions au-delà de nos frontières, Yolande Traoré, discrète, sourit quand elle se rappelle son premier chantier. Juste un mur de clôture. Aujourd’hui, c’est une femme en «béton». Il a fallu qu’elle saute le pas du mur de cette clôture pour admettre qu’elle était une pure bâtisseuse et depuis, la renommée de Mme Traoré avec sa société Netendec a traversé les frontières burkinabè. Elle évolue dans les travaux de Génie civil- routiers- hydrauliques. Aujourd’hui, sa société est implantée dans au moins 3 pays du monde et est distinguée par plusieurs reconnaissances en Allemagne, aux Usa, en France, en Espagne et en Suisse.
Mais tout a commencé en 1984 quand Yolande Traoré, alors dans le commerce de matériaux de construction, décide de se lancer dans le Btp. «Cela n’a pas du tout été facile au début parce que c’était un domaine très masculin, mais je me suis battue et je ne regrette pas aujourd’hui mes sacrifices», explique-t-elle. Et des sacrifices, elle en a faits, car cette épouse et mère a dû souvent dormir dans son entreprise avec ses employés pour monter des dossiers de marchés publics.
Est-ce que «les bras longs» sont obligatoires à une femme pour réussir dans le Btp? Non, non et non, martèle Mme Traoré, se rappelant qu’elle a été victime de ces préjugés parce qu’étant elle-même une proche d’une femme qui s’est illustrée dans la politique. «Seule la compétence et courage sont les maîtres-mots pour réussir dans le Btp», estime-t-elle, racontant comment elle a dû se battre pour atteindre le sommet. «Il y a eu des moments où j’étais sûre de moi, jugeant que ma soumission était infaillible, mais où je n’ai pas été retenue. Malgré tout, je n’ai pas pour autant baissé les bras».
C.E