Ce n’est certainement pas une plateforme comme les autres, rassurent les promoteurs de Sim Agri, animateurs du débat du 16 février sur les Tic et leurs enjeux pour la commercialisation et le développement des chaînes de valeur agricole au Burkina Faso. Le lancement de la plateforme d’informations agricoles est l’œuvre de l’Association pour la promotion de la sécurité et de la souveraineté alimentaires au Burkina (Aprossa Afrique Verte- Burkina) avec le consortium Connect for change (C4C).
L’aventure a commencé en 2011 et depuis l’on a mis en place et expérimenté la plateforme électronique Web to Sms pour améliorer l’accès à l’information sur les marchés au profit des acteurs agricoles, via le téléphone portable, peu importe sa gamme, et l’ordinateur connecté à internet. Il suffit d’envoyer un Sms au numéro court 3144, fonctionnel sur tous les trois opérateurs de téléphonie mobile, pour un coût de 30 FCFA.
L’initiative permet, selon ses promoteurs, de rendre disponible et accessible l’information de marché sur les offres, les demandes, les vendeurs et les acheteurs, les produits, les prix, les disponibilités de stocks, les lieux d’entreposage, les délais de livraisons. L’information est reçue suivant les codes des produits et des marchés souhaités.
La plateforme communautaire est accessible à l’adresse www.simagri.net et regroupe divers acteurs des chaînes de valeur. «S’il y avait une bonne péréquation, une bonne distribution sur l’ensemble de nos espaces, que ce soit au niveau national au Burkina où au niveau sous-régional en Afrique de l’Ouest, nos productions agricoles sont globalement suffisantes pour couvrir les besoins de consommation. Notre travail est de contribuer à faire de telle sorte que les produits puissent circuler. Cela procure des revenus à ceux qui ont des productions excédentaires, des aliments à ceux qui ont des productions faibles, compte tenu de la nature des sols et de leurs positions géographiques et climatiques», explique Philippe Ky, le coordonnateur national de Afrique Verte.
«Nous sommes connus pour l’organisation des bourses céréalières. Notre activité se prolonge avec Sim Agri. C’est une bourse factuelle, puisque les gens y viennent pour vendre leurs céréales, leurs productions agricoles, le bétail, mais également pour acheter. Pour que cela soit possible, l’information seule ne suffit pas. Il faut que les gens sachent comment les marchés fonctionnent. Nous avons initié des formations à l’endroit des acteurs des chaînes de valeur pour qu’ils maîtrisent les marchés, connaissent les acteurs en présence, leurs pratiques».
Sim Agri est animé par un réseau de 26 collecteurs d’informations actifs sur les marchés, 8 superviseurs qui vérifient les informations sur les prix collectés et 3 administrateurs web qui s’assurent de la validation régulière des données. Les organisations professionnelles de producteurs, parmi lesquelles la Filière Karité, soutiennent les efforts de la plateforme.
L’enjeu de la commercialisation
La sélection des marchés s’est opérée en termes d’importance. Une vingtaine de marchés font l’objet de collectes de prix selon des critères harmonisés par Afrique Verte et ses partenaires tels que la Société nationale de gestion de stock de sécurité alimentaire, de sorte que les informations qui remontent soient d’une certaine qualité.
Ce travail de collecte, de traitement et de diffusion de l’information agricole s’inscrit aussi dans un accompagnement du ministère en charge du monde agro-pastoral dans sa démarche d’organiser les producteurs en filières et en interprofessions, condition nécessaire pour exister dans un environnement mondialisé et concurrentiel.Christian KONE
notre partenarial en rdc province du nord ubangi