Une équipe de la délégation de la Chambre de commerce, conduite par son président, Birahima Nacoulima, a séjourné dans la ville de Bobo-Dioulasso. Le 10 février dernier, elle a rencontré à la Chambre régionale des Hauts Bassins un certain nombre d’acteurs dont l’Association des professionnels de la mangue du Burkina, l’Apromab. L’objectif de cette tournée dans les régions est de recueillir les propositions et suggestions des membres consulaires en vue de réorienter les missions et mandat de la Cci-BF. L’Apromba a soulevé la question de la gestion du terminal fruitier de la ville de Bobo, gestion de laquelle les professionnels du secteur de la mangue seraient exclus.
Comme on le sait, le bureau de la Chambre du commerce et de l’industrie a été dissout par un Conseil de ministres qui a mis en place une délégation spéciale qui a la lourde mission de la restructurer et de la débarrasser des scories de l’ancien régime. C’est dans ce cadre que l’Apromab a été reçue en vue de recueillir ses propositions. Parmi les griefs formulés contre les anciens dirigeants par cette association, figurent le sectarisme, le manque de solidarité et de communication : «La chambre régionale de commerce de Bobo est une affaire d’un groupe d’individus qui ne tiennent pas compte des préoccupations des membres. Les seules informations véhiculées sont celles des élections dont les élus sont déjà connus et les responsables n’hésitent pas à brimer ses ressortissants au lieu de les appuyer».
Mais l’une des préoccupations des professionnels de la mangue reste la gestion du terminal fruitier. Pour l’Apromab, la gestion du terminal fait l’objet de «confiscation». Pourtant, elle en avait fait la demande auprès du Gouvernement en 2005. Dans un mémorandum remis au président Nacoulima, elle préconise des mesures urgentes pour sortir le terminal fruitier de sa léthargie actuelle (voir encadré).
Pour les professionnels de la mangue, une restructuration de la plate-forme est nécessaire pour relancer ses activités et surtout impliquer les acteurs de la filière dans sa gestion. C’est le plaidoyer fait par l’Apromab auprès du président de la délégation spéciale de la Chambre de commerce et d’industrie. Ils veulent également voir clair dans l’actionnariat de la Société de gestion du terminal fruitier (Stgf), dans le capital duquel la Cci-Bf détiendrait, selon leurs informations, 30% des actions.
Le constat a été établi que le terminal a des difficultés à remplir le rôle qui est le sien. Inauguré en mars 2005, le terminal démarre ses activités en mars 2006 avec comme locataire gérant la Sgtf dont l’actionnaire majoritaire est le groupe Léon Vincent, avec plus de 50% des actions.
Ses prestations de services tournaient autour du conditionnement, de la logistique des fruits et légumes dont l’Ouest du pays est un grand producteur et le transit par l’intermédiaire de Burkina Logistique. Mais, ses performances sont restées jusque-là en déca des attentes générales. (Voir infographie) .
FW
Le pic d’exploitation de conteneurs de mangues a été atteint en 2007. Depuis lors, l’activité n’a cessé de baisser.
(Source: Pafasp/Bbca octobre 2013)
Les suggestions de l’Apromab
Les actions urgentes suggérées par l’Apromab en vue de sortir le terminal fruitier de sa mauvaise passe sont :
– revoir la situation de l’actionnariat du terminal fruitier de Bobo, car si le fléau de la mauvaise gestion persiste, l’unité risque d’être abimée faute d’entretien ;
– rétrocéder la part de l’Etat, constituée de la valeur des investissements, à l’Apromab pour le compte des acteurs, pour une gestion professionnelle et durable du terminal fruitier ;
– commanditer une étude diagnostique complète du terminal, afin de faciliter son transfert à l’Apromab avec l’appui de l’Etat.
(Source : mémorandum de l’apromab)