L’Union européenne reste dans sa dynamique de soutiens financiers accordés à l’Etat burkinabè dans le cadre du Fonds européen de développement (Fed). La confirmation a été faite depuis le 17 septembre 2014 avec la signature par les deux parties à Bruxelles du Programme indicatif national (Pin) du 11e Fonds européen de développement (Fed).
Ainsi, le Burkina bénéficie une fois de plus de l’appui financier de l’Union européenne dans des domaines bien précis. L’ambassadeur et chef de Délégation de l’Union européenne (Ue) auprès du Burkina Faso, Alain Holleville, au cours de sa rencontre avec la presse le 3 février dernier, a souligné que pour ce 11e Fed, le programme indicatif, met à la disposition du Burkina Faso un montant indicatif initial de 623 millions d’euros, soit 408,66 milliards de FCFA.
Cette enveloppe n’est qu’indicative, précise l’ambassadeur, car d’autres appuis financiers viendront s’y ajouter, de toute évidence. Ces fonds additionnels se feront dans d’éventuels cas d’urgence, soit du budget de l’Union européenne, soit du programme régional. Il précise que l’appui financier est en phase d’augmentation significative par rapport au précédent Fed qui s’élevait initialement à 347 milliards de FCFA.
Précisément, l’intervention se fera dans des secteurs de la gouvernance, avec un montant de 213 milliards FCA, qui représente 52% de l’enveloppe globale. L’Union européenne entend soutenir l’amélioration de la gouvernance financière, l’amélioration des politiques publiques et l’amélioration de la gestion des moyens de l’Etat, ainsi que le renforcement de la justice et de l’Etat de droit.
Le deuxième grand secteur est celui de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’agriculture durable et l’eau, avec 123 milliards de FCFA représentant 30% du fonds et dédiés au renforcement de la résilience des populations vulnérables en assurant une amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Quant à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, il fait partie intégrante des 30%. Il est prévu un investissement de 52 milliards de FCFA, soit 13% du programme dans le secteur de la santé. Les fonds iront essentiellement à la mise en œuvre du Programme, national du développement de la santé (Pnds), avec un accent sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile, en vue de faire mieux que lors du précédent Fed qui a permis au Burkina d’engranger de bons points en la matière, à l’échelle nationale.
Les OSC aussi
Dans cette enveloppe globale, il est réservé 18,38 milliards CFA, soit 4%, à la société civile et à l’ordonnateur national du Fed. D’autres domaines non moins importants et bien transversaux que sont l’égalité homme-femme, l’environnement et le changement climatique, la lutte contre la maladie à virus Ebola seront aussi soutenus par l’Ue. L’ambassadeur Holleville reste convaincu que l’aide apportée par l’Union européenne contribue à n’en point douter à lutter contre la pauvreté. Aussi précise-t-il: si l’Ue continue d’injecter des fonds au Burkina, c’est que le pays est un bon gestionnaire. Des mécanismes existent pour le contrôle de l’utilisation qui est donc faite des Fonds qui sont d’ailleurs octroyés sans conditionnalités.
En vue des élections générales à venir, l’Ue s’est dit aussi prête à apporter son soutien global, sans oublier, fait remarquer Alain Holleville, que des pays, individuellement, s’engageront, également à soutenir non seulement la lutte contre la pauvreté mais aussi les élections d’octobre 2015. Ce soutien vise à «permettre aux autorités de la transition de passer le témoin à de nouvelles autorités».
Jean De Baptiste OUEDRAOGO