Avec l’Union européenne (Ue), le Burkina Faso entretient un partenariat-clé, qui dure depuis plusieurs décennies. Le changement brusque de régime politique à la suite de l’insurrection populaire et la période de transition actuelle ne changent rien à la situation. L’Ue maintient sa vision pour le Burkina et l’ensemble des programmes qui vont avec. «Nous avons des programmes d’appui qui étaient prévus avec le pays.
Tous ces programmes ont été maintenus et honorés», a déclaré Alain Holleville, ambassadeur de l’Ue au Burkina. Mieux, l’organisation est en train de travailler sur la mise en œuvre d’un plan exceptionnel pour soutenir la transition. Ce plan concerne, d’une part un appui exceptionnel aux élections qui mettront fin à la transition et, d’autre part un appui budgétaire exceptionnel pour la période de transition. Afin de s’accorder sur la mise en œuvre des projets, les responsables de l’Ue et les délégués du gouvernement burkinabè se rencontrent régulièrement pour échanger. C’était le cas le 29 janvier dernier, où la délégation de l’Union européenne a rencontré des hauts responsables de l’Etat burkinabè, notamment ceux du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (Mica) sur les priorités du Plan d’action 2015-2017 de la Politique sectorielle de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Posica) 2011-2020. L’ouverture des travaux a connu la présence de Alain Holleville et de Hyppolyte Dah, ministre en charge de l’Industrie du commerce et de l’artisanat. En 2013-2014, des instruments comme le Tec Cedeao, l’Ape entre l’Ue et l’Afrique de l’Ouest et l’Accord de Bali sur la facilitation des échanges ont été adoptés. Selon l’Ue, la rencontre avait pour but, entre autres, d’examiner la meilleure manière de tirer profit des opportunités qu’offre la mise en œuvre de ces Accords, dans la région Afrique de l’Ouest en général, au Burkina Faso en particulier. Cette vision doit pouvoir se concrétiser à travers les différents programmes de l’Ue en direction du Burkina. «Pour ce qui concerne le programme d’appui bilatéral général, on a trois points d’application. D’abord la lutte contre l’insécurité alimentaire. Ensuite, nous nous sommes engagés dans le secteur social de la santé, parce qu’on considère que c’est le quotidien, la vie de la population. Enfin, il y a tout ce qui relève de la gouvernance, qui est une problématique complexe. Elle associe en effet la transition, la bonne gestion des fonds publics, la lutte contre la corruption, l’appui aux corps de contrôle, la justice, les droits de l’homme, la sécurité, la stabilité», a expliqué l’Ambassadeur Holleville.
Le Mica soucieux du climat des affaires
La transition ne devrait pas être une excuse. Certains impératifs se présentent au Burkina. C’est le cas de l’amélioration du climat des affaires, identifiée comme une nécessité dans la promotion du secteur privé. A défaut de boucler les chantiers, le gouvernement de la transition devrait tracer les sillons favorables.
Dans ce sens, il tient à poursuivre les réformes qui ont été déjà initiées. C’est ce qu’assure le ministre Hyppolite Dah. D’après lui, le Burkina doit «de façon urgente» engager des réformes majeures dans plusieurs domaines à travers notamment :
– la mise œuvre effective du Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importation et d’exportation (Sylvie) ;
– la prise de dispositions pour le respect rigoureux par les Guichets uniques du foncier des délais fixés pour l’établissement de l’état des droits réels et les procès-verbaux d’évaluation ;
– le respect des délais réglementaires au niveau des Guichets uniques du foncier (Guf) ;
– la prise des dispositions d’ordre législatif, réglementaire, administratif ou pratique pour réduire le temps de traitement des dossiers et la rédaction des jugements;
– la fixation du barème des honoraires des syndics liquidateurs;
– la prise de mesures pour l’application effective du «Silence agreement» dans le cas des licences d’affaires à délais préfixés;
– la simplification de l’obtention de certaines licences notamment de la Déclaration préalable d’importer (Dpi).
Karim GADIAGA