Né le 12 juin 1976 à Koudougou, à quelques 5 km du Kassou, le village de ses ancêtres, Guy Yaméogo a fait toute son école primaire à l’école Est garçons, avant d’intégrer le Juvénat de Saaba, géré par les Frères de la Sainte Famille, pour son cycle secondaire.
Il y restera jusqu’à l’obtention de son Brevet d’études du premier cycle (Bepc). Il ne quittera pas de sitôt les «soutanes» des Frères de la Sainte Famille puisqu’il reviendra dans son Koudougou natal pour poursuivre ses études au collège Saint Joseph Moukassa.
C’est là que le petit Guy émerveille ses encadreurs et obtient son Bac D avec la mention «bien». Il voulait virer au Scolasticat, mais les Frères de la Sainte Famille lui demandent de continuer ses études. Brillant, il bénéficie d’une bourse marocaine et intègre l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fez. C’est dans cette université que Guy Yaméogo prépare sa maîtrise en mécanique des fluides et énergie.
4 ans passés dans cette université, il la quitte avec la mention «honorable». C’est grâce à cette mention qu’il accède à l’école royale paramilitaire qu’on appelle «Ecole Mohammedia des ingénieurs».
Deux ans passés dans cette école paramilitaire, Guy en profite pour préparer son diplôme d’ingénieur d’Etat en génie civil, option «bâtiments, ponts et chaussées». C’est lorsqu’il préparait sa thèse qu’il a été encadré par une société dénommée Ingénierie maghrébine (Ingema).
Pendant le stage de fin d’études, Ingema se convainc des talents du jeune burkinabè et n’hésite pas à lui demander d’intégrer son bureau d’études. Là, il travaille sur de gros projets pendant trois ans. L’homme a dû batailler fort dans cette entreprise marocaine où il était le seul Burkinabè.
Sur son parcours, il rencontre, en 2005, un Malien du nom de Bocaïna qui était directeur de projet à la Société maghrébienne de génie civil (Somagec) à l’occasion d’une réunion. C’est là que le destin de Guy Yaméogo se renforce. A l’issue de ladite réunion, son frère malien, convaincu de ce que l’enfant de Kassou et de Koudougou peut apporter à sa société, lui demande d’intégrer la Somagec.
Le Malien était loin d’imaginer que le Burkinabè avait envie de changer d’air. Logiquement, ce dernier accède à la requête du Malien, sans discuter de son salaire. Seul le travail et la détermination de montrer ce dont il est capable importaient, explique-t-il. Le challenge pour lui consistait à travailler tout en poursuivant ses études à Tanger et les travaux à la station d’épuration de ladite ville. Il y passera 3 ans avant que le patron de Somagec ne se décide, en 2008, de responsabiliser davantage Guy Yaméogo.
La société soumissionne cette année-là avec succès à un avis d’appel d’offre en Guinée Equatoriale. Guy rejoint alors Bata pour servir comme directeur d’études du projet «Eau et assainissement». Il a assumé ces fonctions jusqu’en 2012 avant se voir confier le poste de directeur du projet «Eau et assainissement» après l’admission à la retraite de celui par qui il a intégré la Somagec: Bocaïna ! Mais à la Somagec, un grand défi devait être relevé dans le département aéroportuaire. C’est alors Guy est à nouveau sollicité. Il quitte le pôle «Eau et assainissement» pour le pôle «aéroportuaire». Aujourd’hui, il est le directeur de projet aéroportuaire de Somagec. Il assume cette tâche avec la plus grande abnégation et humilité.
Très connu à Bata, Guy est toujours prompt à servir sa patrie, à venir en aide à ses compatriotes. Comme pour montrer toute son ouverture, il fait appel à certains Burkinabè qui n’hésitent pas à rallier la Guinée Equatoriale pour être embauchés à la Somagec où la rémunération est plus consistante. Fier d’être Burkinabè, Guy ambitionne de revenir au pays pour aider à asseoir un projet digne d’intérêt (lire entretien).
A 39 ans, le jeune koudougoulais a un bel avenir devant lui. Il est soutenu dans ses tâches par son épouse Adjata, Burkinabè de Dédougou qu’il a rencontrée au Maroc (elle a aussi intégré la Somagec), et réconforté par son garçon Evan Mathys.
Alexandre Le Grand ROUAMBA