La Cntb (Confédération nationale des travailleurs du Burkina) est sortie du bois pour interpeller l’opinion sur ce qui se passe à la mine d’or d’Inata. La Confédération exige la reprise des 300 travailleurs licenciés courant décembre 2014 par la société des mines du Belahourou (Smb), lors d’une conférence de presse le 26 janvier dernier. La Cntb avait à ses côtés l’Unité d’action syndicale (Uas) venue soutenir la cause des travailleurs en difficultés. Son secrétaire général, Augustin Blaise Hein, a répondu aux questions de L’Economiste du Faso.
– L’Economiste du Faso : La Cntb monte désormais au créneau sur le dossier des travailleurs licenciés de la Smb, pourquoi cette mobilisation aujourd’hui ?
Augustin Blaise Hien (secrétaire général de la Cntb): Nous voulions informer l’opinion publique sur la situation des travailleurs de cette société qui nous ont saisis depuis le début du conflit avec leur employeur. Nous constatons, avec eux, qu’à bien des niveaux, il y a eu violation du droit du travail et nous nous impliquons afin de porter leurs préoccupations aux décideurs pour trouver des solutions.
– Quel est le nœud du problème ?
Il y a eu d’abord un mouvement d’humeur, puis les travailleurs ont fait un sit-in. Une médiation a été engagée et a abouti à un Pv avec des points précis. Par la suite, les travailleurs ont constaté que les points du Pv n’ont pas été respectés ou pas appliqués par l’employeur. Du reste, c’est à la banque, dans la rue ou par l’intermédiaire d’un huissier que certains travailleurs ont appris qu’ils ont été licenciés.
– Que prévoyait le procès-verbal ?
Il prévoyait la fermeture temporaire de la mine et la mine devait saisir le ministère de la Fonction publique et du travail pour traduire les conséquences de la situation. C’est vrai que la société peut rencontrer des difficultés économiques et entreprendre des licenciements pour ce motif.
Mais il y a une procédure à suivre en l’espèce. Et cette procédure n’a pas été respectée. Nous avons eu l’impression que l’employeur a voulu contourner cette procédure et brimer les travailleurs, en les accusant d’avoir fait une grève illégale. Dans le Pv, les difficultés financières et économiques de la société sont abordées. Et la mine s’apprêtait à licencier une trentaine de personnes dans ce cadre.
Cela nous parait injuste, et c’est cette justice que nous revendiquons à travers l’Unité d’action syndicale (Uas), présente à nos côtés lors de la conférence de presse du 26 janvier dernier.
– Qu’attendez-vous des autres centrales ?
Nous avons invité nos pairs secrétaires généraux pour partager cette préoccupation. En fonction de leurs analyses, nous verrons quels types d’actions nous pouvons organiser.
Notre revendication est claire : que l’on reprenne tous les travailleurs licenciés.
Et que l’employeur discute avec les travailleurs pour trouver un accord sur cette question. Notre pression porte sur la direction de la Smb et sur le Gouvernement pour que soient respectées les lois du Burkina.
– Vous exigez que la mine reprenne les 300 travailleurs, est-ce faisable aujourd’hui ?
Nous pensons que c’est possible. Mais nous pensons que la meilleure méthode est de discuter avec les travailleurs pour trouver une solution concertée. Aujourd’hui, la mine a repris, et il nous revient que parmi les licenciés certains ou quelques-uns, du fait de la rareté de leur profil, ont été rappelés.
FW