Focus

Mouctar Koné, Dg de la Sn Sosuco


– L’Economiste du Faso: Ce n’est pas la première fois que la Sn Sosuco fait face à une mévente. Comment vous êtes-vous tirés d’affaire les fois où cela s’est présenté ?

Mouctar Koné (Dg Sosuco) : La première fois qu’il y a eu une situation aussi tendue, c’était juste après la privatisation, le Gouvernement était intervenu pour permettre à la Sn Sosuco de vendre sans Tva. Ce qui lui a permis de concurrencer les importations frauduleuses et de pouvoir vendre.
Il y a eu d’autres années où le même problème s’est présenté et les autorités de tutelle avaient aidé à la mise en place, entre nous et nos clients, d’une structure qui faisait que l’on arrivait quand même à importer pour répondre au besoin national.
Les années où le sucre à l’extérieur était très bon prix, les autorités importaient d’un côté et de l’autre achetaient notre sucre, en faisant une sorte de péréquation et au finish tout le monde en bénéficiait parce que Sosuco vendait tout son sucre, les importateurs gagnaient et l’Etat rentrait dans ses fonds.
La dernière organisation qui avait été mise en place était Sodisucre, avec l’aide du ministre Mamadou Sanou à l’époque. Nous avons tenu une réunion avec nos plus gros clients qui étaient au nombre de 6. Ils ont créé une société qui achetait tout le sucre de la Sn Sosuco. Cette structure était notre client direct.
La Sodisucre importait aussi le complément pour la consommation nationale. Les années où cela a marché, nous n’avons eu aucun problème de commercialisation, ni pénurie ni augmentation du prix du sucre. En plus, toutes les importations passaient par la Sn Sosuco et étaient reconditionnées dans des emballages Sodisucre, si bien que la fraude était identifiée. En ce moment, tout le sucre importé était dédouané légalement et l’Etat rentrait dans ses fonds. Mais après les émeutes contre la vie chère où il était dit que tout était cher, il y a des opérateurs économiques qui en ont profité pour dénoncer cet accord en parlant d’un monopole. Depuis que cet accord a été rompu, nous n’arrivons plus à vendre, excepté l’année où le prix du sucre a flambé à l’extérieur, faisant que le sucre Sn Sosuco coûtait beaucoup moins cher que celui importé, même non dédouané.

– Quelle est, pour la Sn Sosuco, la stratégie à mettre en place ?
A l’époque lorsqu’on a mis fin au monopole de la Sodisucre, il était question de créer deux ou trois structures semblables pour permettre à d’autres qui sont aussi dans le domaine du sucre de pouvoir s’exprimer.
Mais cette solution n’a jamais vu le jour et nous sommes restés dans cet état où tout le monde peut importer. C’est généralement à l’approche de la fête de ramadan que tous les marchands se lancent dans la commercialisation du sucre. C’est pour éviter d’avoir des amateurs dans ce circuit que nous avions choisi les commerçants spécialisés dans le marché du sucre, pour juguler la fraude. Si le sucre importé est dédouané normalement et non pas avec la valeur de référence de 190.000 F CFA qui ne correspond à rien du tout, la Sn Sosuco n’aura pas à craindre la concurrence.o
Entretien réalisé par Sy Amir LOOKMAN

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