Déjà lors du Forum de Davos de 2009, le pétrole était un sujet brûlant. Du 21 au 24 janvier, nul doute que le sujet sera au cœur des débats, même si les choses sont différentes cette année.
Au lieu de débattre de la manière de fournir suffisamment d’énergie pour alimenter l’économie mondiale, les dirigeants et décideurs devront se confronter à cette surabondance qui affecte les producteurs et qui pourrait conduire à une déflation mondiale. C’est un véritable renversement de situation. Il y a six ans, lorsqu’il a prêté serment, le président Obama avait promis d’agir pour réduire la dépendance des Etats-Unis au brut étranger. Revenons à 2015. Les producteurs de pétrole de schiste américains pompent désormais presque 4 millions de barils par jour, soit plus qu’un pays pétrolier comme l’Irak.
Le boom énergétique des Etats-Unis n’est pas l’unique facteur de cette spectaculaire évolution du marché. D’autres producteurs, dont les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont passé les dernières années à pomper furieusement du pétrole, profitant de tarifs avoisinant les 100 dollars le baril. Aujourd’hui, le prix a chuté sous la barre des 50 dollars. Ce bouleversement va contrarier les actuels gros producteurs africains de pétrole et de gaz comme l’Angola et le Nigeria, mais aussi ceux qui aspirent à entrer sur le marché dans la prochaine décennie. Cette chute vertigineuse du baril à 50 dollars va également faire baisser les prix du gaz naturel et probablement faire peur aux investisseurs potentiels et aux grosses compagnies pétrolières internationales.