Le rapport 2013 de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (Asce) remis au président du Faso le 31 décembre 2014 révèle des cas de surfacturations, de malversations financières, de détournements de deniers publics et des dépenses non justifiées dans plusieurs structures publiques.
L’exploitation des rapports des inspections techniques des services (Its) fait ressortir une aggravation des malversations dont les montants sont passés de 1,803 milliard de FCFA en 2013 à 10,118 milliards en 2014. Cette contre-performance a été enregistrée dans la gestion de deux structures sur 27, à savoir la Direction administrative et financière (Daf) du ministère des Affaires étrangères, gestion 2012, d’un montant de 393,499 millions de FCFA et la Daf du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, gestion 2013, d’un montant de 9,569 milliards de FCFA.
Les contrôles effectués par l’Asce ont porté d’une part sur la Radiodiffusion télévision du Burkina (Rtb) et d’autre part sur les ressources mobilisées pour aider les sinistrés du 1er septembre 2009.
A la Rtb, le contrôle a porté sur le marché d’acquisition de matériel roulant en 2012-2013 et a donné les résultats suivants.
20 véhicules acquis par la procédure de gré à gré ont été surfacturés à hauteur de 69,9 millions de FCFA, soit 3,295 millions de FCFA pour chaque voiture. Sur ce dossier, les arguments invoqués par la Rtb pour les marchés de gré à gré ont été jugés non pertinents. Suite à ce constat, l’Asce a recommandé à la Rtb d’éviter les surfacturations en recourant le moins possible au gré à gré.
Toujours dans le cadre de l’acquisition du matériel roulant, l’Asce a relevé des dépenses de prestige. En effet, 2 Toyota Land Cruiser 200 Vx ont coûté à elles seules 153,9 millions de FCFA, soit 76,95 millions de FCFA l’unité. Aussi, la procédure d’acquisition des 20 véhicules est intervenue en régularisation après que les véhicules ont été livrés sur une simple demande.
Les irrégularités ne s’arrêtent pas là. Le rapport note que le nombre de véhicules acquis dépasse les prévisions du plan de la Rtb. Des dépenses complémentaires de 9.064.200 FCFA ont été effectuées alors qu’elles n’étaient pas autorisées, pendant que des fournitures défectueuses sous garanties sont détenues par la Rtb sans être remplacées. 2 marchés ont été réceptionnés sans procès-verbal de réception technique. Plusieurs raisons expliquent ces disfonctionnements dont l’insuffisance dans l’archivage des documents, parce que la Rtb ne dispose pas de registre inventaire du matériel durable.
Autre dossier en cours, l’Asce s’est penchée sur le marché d’un montant de 355,91 millions de FCFA pour la construction de la salle de spectacle de Ouahigouya en 2009 par l’entreprise Azimmo. Et l’autorité de constater que les travaux ont débuté 1er juillet 2009 avant la notification intervenue 2 mois après, soit le 10 septembre 2009. Comment Azimmo s’est-elle retrouvée sur le site sans la notification ? Le même marché devait être exécuté en 5 mois, mais la livraison provisoire est intervenue 24 mois après.
Un autre cas du genre a été constaté à propos du marché d’aménagement de la voirie et l’assainissement dans le projet Zaca par Ebomaf, d’un montant de 10,785 milliards de FCFA. La date prévue pour le début des travaux est antérieure à la date de l’ordre de service. La notification et l’ordre de service sont intervenus après le début des travaux. Tout comme Azimmo, l’on peut se demander comment Ebomaf s’est retrouvée sur le site sans l’ordre de service ?
Une mauvaise gestion du ciment destiné aux sinistrés du 1er septembre 2009
La transparence n’a pas été au rendez-vous dans la gestion des ressources collectées pour venir en aide aux sinistrés du 1er septembre 2009. La mauvaise gestion du ciment a conduit l’Asce à recommander la résiliation du contrat avec le fournisseur, Kanis International, pour la partie relative aux 2.141 tonnes de ciment non livrées et non payées et de faire livrer les 30 tonnes de ciment offertes par Bank of Africa au Conasur.
La structure de contrôle a également exigé la justification ou le remboursement d’un manquant des 1.389 des feuilles de tôle de 22/100 et de faire livrer par Nana industries les 3.180 tonnes restantes stockées dans ses magasins.
Coopération : visite du chef des renseignements saoudien chez le Roi Mohamed VI
Le Maroc et l’Arabie saoudite raffermissent leur coopération. Lundi 19 janvier, le Prince Khaled Ben Bandar Ben Abdelaziz, chef des Services de renseignements du Royaume d’Arabie Saoudite, a été reçu par le Roi Mohamed VI. Il a transmis au Souverain un message oral du serviteur des deux lieux Saints de l’Islam, le Roi Abdellah Ben Abdelaziz Al Saoud. L’audience a eu lieu au palais royal de Fès (Map).
Joël BOUDA