73 milliards de FCFA. C’est le montant de la convention de financement signée entre la Société burkinabè des fibres et textiles (Sofitex) et le pool bancaire national, le 19 janvier 2015. Ce prêt fait suite à celui de la Banque islamique de développement (Bid), d’un montant de 47 milliards de F CFA, dans le cadre de la campagne cotonnière 2014/2015.
Selon les responsables de la société de textiles, cette enveloppe du pool bancaire national servira à l’achat du coton graine aux producteurs, à financer aussi bien son transport vers les usines que son égrenage et l’évacuation des balles de fibres vers les différents ports d’embarquement. Ce prêt consenti à la Sofitex va aussi bénéficier aux producteurs. Fini les paiements en retard lors de l’achat du coton. «Grâce à cette enveloppe, nous allons tenir l’engagement de payer les producteurs au plus tard une semaine après l’enlèvement de leurs productions», foi du directeur général de la société burkinabè des fibres et textiles, Jean Paul Sawadogo. Le montant de la convention de 2015 a augmenté de 3 milliards de FCFA par rapport à la campagne cotonnière précédente. Cela traduit la bonne santé du marché du coton et la confiance financière renouvelée à la Sofitex, selon le chef de file du pool bancaire national, Cheikh Travaly, directeur général de Ecobank.
Notons que ce n’est pas le seul financement pour cette campagne dont bénéficie la société. Afin de financer l’intégralité du cycle de production du coton pour la campagne 2014-2015, l’institution de Jean Paul Sawadogo a signé le 14 janvier dernier une première convention de 51 milliards de FCFA avec un pool bancaire offshore conduit par la Société islamique de financement de commerce (Sifc), structure relevant de la Bid.
Il est prévu un 3e accord de financement d’un montant de 45 milliards de FCFA avec un autre pool bancaire composé de la société générale France et la société financière internationale.
En tout, c’est près de 100 milliards de FCFA que la Sofitex va lever. La redistribution se fera directement aux producteurs de coton et à divers autres acteurs du secteur qui vivent d’une manière ou d’une autre de l’activité cotonnière. Le coton fait vivre près de 4 millions de personnes.
Hausse de 6,2% de la production en vue
L’or blanc du Burkina reste un moteur de croissance économique. Le géant du textile burkinabè qui s’est bien illustré par sa bonne gestion des lignes de financement précédentes devra parvenir cette année à augmenter les rendements agricoles de la filière. Ainsi, pour la campagne 2014-2015, la Sofitex attend une production de 540.000 tonnes de coton graine contre 508.000 tonnes pour la campagne précédente, soit une progression de 6,2%. Selon M. Sawadogo, ces résultats sont attendus malgré des conditions climatiques et pluviométriques «difficiles».
Au Burkina Faso, le coton était le premier produit d’exploitation jusqu’en 2009. Le boom minier et la révolte de certains agriculteurs, qui ont estimé que la production cotonnière ne rapportait pas, lui ont fait perdre cette place de leader.
Cependant, selon les statistiques du ministère en charge de l’Agriculture, le Burkina Faso, où plus de 80% de la population vivent de l’agriculture, demeure le principal producteur de coton en Afrique avec des capacités pouvant atteindre 700.000 tonnes par an.
NK