Economie

Agriculture : L’Afrique de l’Ouest veille sur sa sécurité alimentaire

UemoaLe Comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire de l’Uemoa prévoit des activités rapprochées en vue d’accélérer ses manœuvres. La réunion des ministres de l’Agriculture et de l’élevage tenue le 10 décembre à Niamey envisage de valider, en janvier 2015, le programme décennal communautaire de transformation de l’agriculture pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que de renforcer le suivi des actions pour la sécurité alimentaire. Une réunion du Comité de pilotage est programmée en février et regroupera la Commission de l’Uemoa et les institutions de financements ( Baod, Bceao). Les membres du Comité, avec leurs partenaires, entendent prendre plus d’initiatives, au regard des résultats prévisionnels de la campagne agricole et de l’impact des chocs sécuritaires dans la sous-région. « La situation alimentaire courante de la région Afrique de l’Ouest et du Sahel serait satisfaisante avec l’arrivée des nouvelles récoltes, mais reste très fragile dans plusieurs zones de la région ».

C’est ce qu’annonce le Pregec, le dispositif de prévention et de gestion des crises alimentaires, rattaché au Comité inter-Etats de lutter contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss). Cette fragilité, souligne l’Organisation, « tiendrait aux résultats moyens de la campagne agricole 2014-2015, à la faiblesse des appuis d’urgence mobilisés pour soutenir les populations en insécurité alimentaire identifiées et aux impacts probables de la fièvre hémorragique à virus Ebola ».
A propos de la propagation de l’épidémie d’Ebola (Liberia, Sierra Leone, Guinée), le Pregec estime qu’elle impacte la situation alimentaire des ménages dans les zones les plus touchées, ainsi que les moyens d’existence des populations pauvres et très pauvres des zones limitrophes, dont le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Côte d’Ivoire. Ces conditions mettent de nombreuses zones de la région sous pression. De plus, quelques zones en Gambie, Guinée-Bissau, Sénégal et au Tchad sont en crise. Cette situation, prévient le Pregec, pourrait se dégrader d’ici mars 2015 si aucune intervention n’est mise en œuvre, notamment au Sénégal, en Mauritanie, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad.
Selon les données recueillies par le Cilss dans ses pays membres (Niger et Mali, non encore inclus), la production céréalière au Sahel et en Afrique de l’Ouest devrait atteindre 48,5 millions de tonnes, soit 4% d’augmentation par rapport à l’année précédente et 8 % de plus que la moyenne des cinq dernières années. Néanmoins, la situation nutritionnelle reste toujours préoccupante, notamment dans le Sahel. Le sujet est mis au cœur des discussions de la 30e réunion annuelle du Réseau de prévention des crises alimentaires (Cedeao, Uemoa, Cilss et Ue) organisée à Bruxelles, au siège de la Commission européenne, les 17 et 18 décembre. Elle a permis de revoir les stratégies régionales existantes en matière de sécurité alimentaire et de résilience et de se resserrer autour de l’Alliance globale pour la résilience (Agir) au Sahel et en Afrique de l’Ouest qui ambitionne d’éradiquer de la faim et de la malnutrition à l’horizon 2030.

Christian KONE


 

Répondre aux besoins spécifiques

L’Est et l’Ouest du Niger, le Sahel burkinabè font partie des zones qui reçoivent actuellement les afflux de réfugiés et de déplacés. Les ministres de l’Agriculture et de l’élevage de l’Uemoa ont insisté sur l’urgence d’une mobilisation des ressources de façon immédiate pour venir en aide à ces pays. La Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao du 15 décembre a lancé un appel à la Communauté internationale afin qu’elle apporte son soutien au Niger pour permettre à ce pays de faire face aux conséquences de l’afflux des réfugiés consécutif aux attaques de Boko Haram au Nord du Nigeria. Cet appel fait écho au SOS lancé le 12 décembre par le gouvernement nigérien en difficulté face à la situation qui fait peser des risques majeurs sur le plan sécuritaire, alimentaire et nutritionnel.

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