Le 3e forum national sur la commercialisation du riz au Burkina Faso s’est tenu les 4 et 5 décembre 2014, dans la salle de réunions du ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire (Marhasa). Il avait pour objectifs, entre autres, de faire le point des activités de la filière et surtout de fixer le prix du riz paddy. Cette année, le prix-plancher du kilogramme de paddy est arrêté à 150 FCFA. Soit une progression de 7% par rapport à 2012. Il est le fruit d’un consensus entre les participants au forum. La tonne de paddy sera vendue à 150 mille FCFA, contre 140 mille FCFA précédemment. Les producteurs connaîtront un léger mieux en termes de revenus, 10 francs par kilogramme. Les négociations n’ont pas été simples. Certains acteurs ne sont pas totalement satisfaits de ce prix, comme ce producteur de la Vallée du Kou qui espérait 200 F/kg. Dans les coulisses, on explique que ce consensus tient compte des autres acteurs de la filière (décortiqueurs, étuveuses, commerçants…) afin de ne pas alourdir le prix au consommateur. Le riz local est une priorité du Gouvernement qui, ces dernières années, a mis d’importants moyens pour développer la production en soutenant les producteurs en intrants et en matériels divers. Par rapport à la saison dernière, les estimations de la récolte de 2014 annoncent 327.211 tonnes, soit une augmentation de 7,15%.
Au niveau du prix au consommateur, il faudra patienter encore quelques jours. Le Forum n’a rien décidé. Ou plutôt n’a pas eu le temps de l’aborder convenablement. Il s’agit notamment du prix du riz étuvé où interviennent principalement les femmes et de celui du riz décortiqué. Cette prérogative reviendrait au ministère du Commerce et de l’artisanat par l’entremise d’un arrêté. En attendant, les parties se sont donné rendez-vous cette semaine, le temps d’affiner les calculs.
Il s’agit pour les transformateurs d’inclure leurs charges à partir du prix-plancher. Ils retrouveront les techniciens du ministère du Commerce, ceux de l’Agriculture et des Finances afin de fixer un prix définitif.
Si on s’en tient à ce prix-plancher en augmentation de 7%, il faut s’attendre à ce que le prix du kilogramme au consommateur suive cette tendance. Il s’agira pour les parties prenantes d’en déterminer la proportion. L’enjeu est important car la relance de la filière se joue dans la structure du prix du riz local. Entre un prix d’achat rémunérateur exigé par les producteurs et la marge des transformateurs, le riz local doit résister à la concurrence du riz importé, en jouant sur ses coûts de production et ses rendements, s’il veut maintenir sa percée actuelle.
FW
Répercussions
La promotion du riz local est un exemple de réussite. Le Gouvernement y a mis les moyens nécessaires et les Ong et organisations paysannes ont fait le reste du travail. La production croît en qualité et en quantité. C’est cette dynamique qu’il faut savoir maintenir. Cela passe nécessairement par une meilleure maîtrise des coûts de production à un moment où on observe, au niveau mondial, la baisse des prix des produits agricoles. Il s’agit pour le riz local de suivre cette tendance s’il veut rester compétitif. Les consommateurs vont vraisemblablement débourser un peu plus pour l’acquérir. Le sac de 25 kg se négocie actuellement entre 9.000 et 10.000 FCFA .