Dossier

Logements de Basséko: la mise en régie a commencé

 La plupart de ces logements sociaux non achevés sont déjà attribués (crédit photo : DR)
La plupart de ces logements sociaux non achevés sont déjà attribués (crédit photo : DR)

Le ministre de l’Habitat avait annoncé qu’il prendra des mesures pour mettre de l’ordre et de la rapidité dans la réalisation des logements sociaux à Basséko (couramment appelé cité de Bassinko). Ses services ont joint l’acte à la parole par rapport aux entreprises défaillantes. Une mise en régie est entamée. Elle devra permettre au Centre de gestion des cités (Cegeci), la structure publique chargée de la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière d’habitat, d’en finir avec les difficultés liées à l’achèvement des constructions et aux attributions. Le directeur général du Cegeci donne des précisions sur cette opération.

L’Economiste du Faso : Pouvez-vous nous expliquer les raisons qui ont conduit le Cegeci à revoir les contrats de certaines entreprises impliquées dans la réalisation des logements sociaux à Basséko ?

Bruno Djiguemdé, Dg Cegeci: Dans le cadre de la mise en œuvre de la cité 1.500 logements à Basséko, depuis le 15 juin 2012, date du lancement officiel des travaux par le Premier ministre, les dates du 24 juin et du 2 juillet ont été retenues pour le démarrage effectif des travaux, avec un délai d’exécution de cinq mois. Théoriquement, les logements devraient être livrés au plus tard le 24 décembre 2012. Suite à quelques difficultés d’ordre technique rencontrées, nous avons repoussé la fin des travaux à fin janvier 2014. Au total, douze entreprises ont pris part aux travaux, mais seulement six ont pu terminer 334 logements dans les délais. Des dispositions ont été prises pour diligenter les payements des avances de démarrage et des décomptes afin d’obtenir une évolution significative des travaux. A l’échéance, nous avons initié des rencontres allant dans le sens de terminer les logements avec tous les acteurs, à savoir la Direction générale de l’architecture, de l’habitat et de la construction, le Centre de gestion des cités et les responsables des six entreprises auxquelles des lettres de mise en demeure ont été adressées. De nouvelles dates de livraison ont été annoncées par les entreprises elles-mêmes, mais elles ne sont pas parvenues à respecter leurs engagements. Au vu de toutes ces difficultés rencontrées et compte tenu de la lenteur administrative dans la procédure de résiliation, le Cegeci se propose d’accompagner ces entreprises sous forme de régie. Certaines entreprises ont préféré mettre leur chantier en régie avec le Cegeci et d’autres avec leurs banques de domiciliation.

Quelles sont les dispositions prises pour la mise en régie entamée par le Cegeci ?
Il faut dire que c’est une forme d’accompagnement que nous avons trouvée pour permettre aux entreprises qui acceptent d’achever les travaux de le faire. L’entreprise fait l’état de ses besoins en matériaux qu’elle adresse au Cegeci. Les services techniques vérifient les quantités et demandent aux fournisseurs de les livrer sur le chantier. Après constatation et la mise en consommation de ces matériaux, la facture est liquidée et payée pour le compte de l’entreprise. Il en est de même pour la main d’œuvre. A la fin, le point est fait pour permettre à l’entreprise de pouvoir disposer des sommes restantes, au titre du marché initial.

Peut-on avoir des précisions sur le nombre d’entreprises et de logements concernés ?
Les travaux en régie concernent six entreprises dont quatre avec le Cegeci et 2 avec leurs banques. Au total, 359 logements sont en souffrance. La régie avec les banques concerne 88 logements et 271 autres avec le Cegeci. A la date d’aujourd’hui, la mise en régie a permis d’achever 84 logements du côté du Cegeci, alors que du côté de la banque, rien n’a encore été construit. Il faut toutefois relever que malgré ces dispositions prises, des difficultés subsistent, notamment le non respect des plannings d’éxécution.

Douze entreprises ont pris part aux travaux. Mais seulement six ont pu terminer 334 logements dans les délais

Cette année, vous mettrez donc l’accent sur les chantiers en souffrance. Dans quels délais les logements pourront êtres achevés et les clés remises aux attributaires ?
Des rencontres sont prévues avec les entreprises concernées pour arrêter définitivement un délai auquel les logements pourraient être livrés.
Mais nous pensons que d’ici fin février 2015 tous les logements seront livrés et la remise effective des clés pourrait intervenir immédiatement.

Quelles observations peut-on faire des travaux réalisés par l’Onea et la Sonabel conformément aux conventions signées avec le ministère de l’Habitat ?
Les deux concessionnaires sont des acteurs-clés de la viabilisation des cités. Même s’ils n’ont pas achevé les travaux au moment où les premiers attributaires intégraient leurs logements, il convient de dire que la cité 1.500 logements est actuellement alimentée en eau et en électricité et que les différents abonnements se poursuivent.
Propos recueillis par Christian KONE


 

 

Un Comité de résidents est créé

Comme cela avait été le cas de la cité pilote de Rimkéta au secteur 19, les résidents de Basséko s’organisent pour mettre en place un comité qui portera les demandes d’une meilleure viabilisation de la cité. Si l’espace réservé aux 1.500 logements sociaux bénéficie des raccordements des sociétés nationales de l’eau et de l’électricité, la majeure partie des logements économiques reste dans le noir. Sans compter les problèmes d’accessibilité et l’absence de caniveaux. Donc, les conditions d’un environnement sain et agréable à vivre promis par les autorités en charge de l’habitat ne sont pas encore réunies. Les locataires qui sont effectivement installés dans leurs maisons, et dont le nombre commence à grossir, prennent leur mal en patience, en attendant de voir se réaliser les infrastructures socio-économiques de base prévues pour viabiliser convenablement le cadre de vie de la cité. S’ils se réjouissent de l’ouverture des classes de l’école primaire, du raccordement aux réseaux d’eau potable et d’électricité, la préoccupation urgente demeure le centre de santé qui est encore inexistant. Les autres édifices, marché, jardins publics, cimetières, centres commerciaux, centre de collecte d’ordures ménagères, aires de stationnement, aires de jeux et terrains de sports sont prévus pour être construits dans le court ou moyen terme. Le bitumage de la bretelle reliant le site à la nationale 2 (route Ouagadougou-Ouahigouya), inscrit également au nombre des réalisations en vue de faciliter l’accès des nouveaux locataires à la zone, est prévu, mais sans aucune date. Les équipements sociaux collectifs devraient être érigés dans une démarche de partenariat public-privé, car le financement public fait défaut. Le site de Basséko situé à une vingtaine de km du centre-ville de Ouagadougou à la sortie nord-ouest, à cause de la distance, de la difficulté d’accès et du manque d’assainissement, n’attire pas encore grand monde. Pourtant, les promoteurs immobiliers actifs sur les chantiers des logements économiques disent avoir vendu de nombreuses villas aux Burkinabè de l’intérieur et à ceux de la diaspora. La demande a été forte au point que les prix sont allés à la hausse. L’installation prochaine de tous ces acquéreurs et de nouveaux promoteurs immobiliers augure d’une vie plus animée au secteur 36, d’autant plus que d’importants autres projets immobiliers sont annoncés sur ce site (cités de l’amitié Inde-Burkina et Quatar-Burkina). Ils devraient contribuer à donner un coup de fouet à la construction de la cité de Basséko, ainsi qu’un visage plus attractif.o

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