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Budget de l’Etat gestion 2015: Les Finances rassurent

Depuis la dissolution du Gouvernement, c’est aux secrétaires généraux des ministères que revient la charge de la gestion des affaires courantes de l’Etat. Au département de l’Economie et des finances (Mef), le calendrier ne leur appartient plus, selon le secrétaire général Tibila Kaboré, très sollicité par les autorités de la transition et occupé «à expédier les affaires courantes et à préserver le patrimoine de l’Etat, tout en assurant les charges incompressibles».

Pour tout le reste relevant d’une décision gouvernementale, il est obligé de mettre en instance, ou alors de donner des autorisations qui vont être entérinées par la suite, dans l’attente qu’un premier responsable soit désigné, confie-t-il. Le budget de l’Etat gestion 2015, par exemple, relève de ces questions. L’Assemblée nationale n’étant plus en place pour apprécier le budget, on se demande comment le ministère s’y prend pour doter l’Etat d’un budget ?
«Le budget de l’Etat est mis en application à partir du 1er janvier. Nous prenons toutes les dispositions pour qu’il soit adopté, mais il n’est pas encore trop tard pour cela. Même si par extraordinaire, il y avait du retard, des dispositions permettraient à l’Etat de fonctionner jusqu’à ce que la légalité soit rétablie.
Seulement, il faut savoir que ce qui s’est passé va impacter forcement le budget qui était prévu pour être exécuté en 2015. En l’absence de crise et après une crise, on n’a pas les mêmes mesures à prendre. Quand les autorités de transition vont se mettre en place, on va essayer de corriger ce qui peut l’être dans le budget», répond Tibila Kaboré.
En rappel, la Commission des finances et du budget de l’ancienne Assemblée nationale avait finalisé le projet de budget présenté par le Mef. Sa dernière réunion tenue à Tenkodogo, du 20 au 25 octobre, avait permis d’arrêter provisoirement les recettes à 1.740 milliards de francs CFA et les dépenses à 1.965 milliards de F CFA, avec un besoin de financement de 225 milliards.
Le Mef fonctionne assez normalement malgré l’absence du ministre titulaire, ordonnateur principal du budget et des comptes spéciaux et dont la signature est valable à la Banque centrale.
Selon les explications du secrétaire général, son département est très bien organisé et hiérarchisé. «Le ministre a des ordonnateurs délégués. En son absence, ceux-ci peuvent agir en son nom. Il n’y a pas de soucis en ce qui concerne les charges incompressibles et les partenaires techniques et financiers. On doit les honorer. Quel que soit l’Etat d’exception, on dit toujours que les engagements de l’Etat seront respectés. Il y a des dispositions qui permettent de gérer cela», précise-t-il.
Il en est ainsi du paiement des salaires pour lequel les services du Mef travaillent aussi à ce que toutes les dispositions soient prises pour que les 120.000 fonctionnaires émargeant à la Fonction publique aient le sourire à la fin du mois. Les premiers responsables du ministère rassurent qu’il n’y aura pas de problèmes pour les salaires de novembre. Il devrait en être de même pour ceux des mois à venir.
L’économie ayant repris, ils s’attendent à ce que tout le système se reconstitue, avec l’espoir que les organes de la transition permettent une reprise normale qui éviterait d’avoir des soucis de trésorerie. Justement à propos du Trésor public où des mesures conservatoires sont prises bien avant cette crise, en raison du ralentissement des recouvrements observé à partir du troisième trimestre, à l’approche de la fin d’année, le secrétaire général affirme que «ce sont des mesures de régulation pour tenir compte de la trésorerie que l’on a. Elles vont être levées le plus tôt possible. Du reste, l’Etat ne peut pas être en faillite. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, les factures des prestataires seront réglées».


 

Appel au civisme dans le règlement des impôts

Malgré la conjoncture nationale, la situation du fonctionnement des régies de recettes n’est pas à plaindre, selon le secrétariat général du Mef. Hormis le poste de péage à l’entrée de Bobo-Dioulasso saccagé, les services du ministère n’ont pas été touchés par la furie des manifestations des 30 et 31 octobre. Ils travaillent à encourager les contribuables à payer à l’Etat ce qui lui est dû.
«C’est mentir que de vous dire que nous n’avons pas eu de crainte avec tout l’incivisme que nous avons constaté ces derniers temps. La situation s’est un peu normalisée. Il faut saluer le comportement des contribuables qui, dès le lendemain de la crise, ont commencé à venir faire leurs déclarations et à payer leurs impôts. C’est une attitude à saluer. Il faut que les gens sachent que l’Etat fonctionne et est là pour tout le monde.
C’est parce qu’il y a un Etat qu’il y a des affaires. Dès lors que vous devez quelque chose à l’Etat, vous devez honorer cela pour permettre à la machine de continuer à vous protéger», sensibilise Tibila Kaboré.
Par ailleurs, son département est en train de s’organiser pour faire une évaluation économique des casses et pillages occasionnés par la récente insurrection populaire, tout comme il l’a fait en 2011 suite aux mutineries en mettant en place un comité.
Cette cellule qui a travaillé sur ces aspects pourrait être remis à la tâche dans les prochains jours. En attendant, «c’est la mise en place des institutions de la transition qui nous préoccupe. Dès que cela sera fait, des instructions seront données par qui de droit».

Christian KONE

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