L’administration publique renforce son parc de matériel roulant et mobilier. L’annonce a été faite par le Conseil des ministres du 1er octobre dernier au titre de la mise en œuvre du Programme d’équipement de l’administration publique (Peap). 159 véhicules seront acquis pour un montant estimé à 4,39 milliards de F CFA. Ils seront mis à la disposition des ministères et institutions.
L’acquisition de mobilier de bureau et de matériel informatique est évaluée quant à elle à 995 millions de F CFA.
Au total, ce sont plus de 5,3 milliards que le Gouvernement consacrera à l’amélioration des conditions de travail de différentes administrations.
Le budget alloué à cette ligne croît d’année en année. Cela s’explique par le nombre croissant d’agents publics, mais aussi par la création de nouvelles structures et le délabrement du matériel existant. Des efforts sont faits pour améliorer les conditions de travail des agents, même si cela reste parfois insuffisant. En 2014, le budget consacré à l’équipement des ministères est de 2 milliards de F CFA. En 2013, il était de 1,5 milliard, selon le rapport de la Dgaie.
Afin de mieux gérer les besoins de l’Etat, le Peap a été créé en 2012. Il est un moyen d’action qui vient en appui aux activités classiques d’équipement des administrations publiques. L’année 2012 était la première année d’opérationnalisation du programme. Cinq objectifs sont visés, à savoir: avoir une meilleure visibilité des besoins de l’administration en équipement de façon générale, couvrir pour une durée de 3 ans les besoins de l’administration en matériel et mobilier de bureau, en matériel et mobilier de logement, en matériel informatique, disposer d’une base de données en vue d’une meilleure planification des futures dotations des différentes structures administratives et réaliser des économies d’échelle.
La dotation de départ était de 1,5 milliard en 2012. Ce sont entre autres 846 micro-ordinateurs de bureau, 465 imprimantes, 12 scanners et 200 onduleurs qui ont été mis à la disposition des ministères et institutions. En ce qui concerne le parc automobile, l’Etat a des difficultés de gestion liées à la disponibilité des données statistiques sur les véhicules, au manque de moyens de travail, à la vétusté des infrastructures. En vue d’améliorer cette gestion, une nouvelle approche dénommée « gestion en pools de véhicules de l’Etat » a été adoptée. (Voir encadré)
Cette nouvelle approche est renforcée par la lutte contre l’utilisation abusive des véhicules à travers des actions de sensibilisation, mais aussi des contrôles de police.
En 2013, avec la collaboration de la police nationale et de la gendarmerie, 7 opérations de contrôle ont été effectuées dans les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou et Ouahigouya. 1.338 véhicules ont été contrôlés, dont 37 mis en fourrière, soit un taux de non respect de la réglementation de 2,77% contre 5,10% en 2012 pour 1.352 véhicules contrôlés. Toutes ces actions permettent de réduire les risques de délabrements des véhicules dont les coûts de réparation reviennent très chers. Pour l’année 2013, c’est un budget de 37 millions qui a été alloué aux dépenses de réparations des voitures du parc automobile de l’Etat.
Une nouvelle approche pour mieux gérer le parc auto
La «gestion en pools de véhicules de l’Etat » est une approche de gestion annoncée par le Conseil des ministres en 2012.
Elle repose essentiellement sur la mise en place de pools de véhicules au niveau des ministères et institutions pour un usage collectif.
L’idée est qu’en dehors des membres du Gouvernement, des secrétaires généraux des ministères et institutions et des gouverneurs de régions, il n’y ait plus d’affectation individuelle de véhicule.
Cette réorientation a pour but de réduire le nombre des ayants droit individuels aux véhicules de l’Etat, de rationaliser leur utilisation, de rallonger la période d’amortissement et de réaliser des économies sur les charges liées au carburant et lubrifiants. L’expérience a fait ses preuves dans certains pays au nord de l’Europe.
Sus au gaspillage
Tous les moyens sont bons pour réduire les dépenses de l’Etat, mais aussi pour assainir les espaces de travail. Les locaux administratifs sont souvent encombrés par du matériel vétuste. Cette situation commande la mise en place de mécanismes d’aliénation du matériel afin de procurer aux agents un cadre de travail agréable. Ainsi, des ventes aux enchères publiques du matériel réformé et assimilé de l’Etat et de ses démembrements sont régulièrement organisées au profit du budget de l’Etat, des collectivités territoriales, des sociétés d’Etat ou des établissements publics, selon le cas. En 2013, 6 opérations de ventes aux enchères ont été réalisées. Ces opérations ont permis de mobiliser des ressources d’un montant de 154 millions, dont 89 millions au profit du budget de l’Etat. En 2012, la recette des ventes aux enchères était de 447 millions, résultante de 9 opérations de vente. Ces ventes aux enchères sont aussi l’occasion pour les populations de s’offrir à coût réduit du mobilier ou du matériel roulant. Les ventes aux enchères sont donc des moments très attendus qui profitent à l’Etat, mais aussi aux populations.
Germaine BIRBA