L’indice annuel 2014 sur la gouvernance en Afrique, publié le 29 septembre par la Fondation Mo Ibrahim, montre que le continent progresse globalement. Et cela grâce notamment aux bonnes performances dans les domaines de développement humain et de la participation des populations à la vie politique.
Au niveau des pays, les résultats de l’indice 2014 témoignent de la forte capacité de progression de plusieurs pays jusqu’ici sous-performants.
Mais ils mettent aussi en évidence certaines fragilités parmi les pays du peloton de tête. Ainsi, les pays ayant enregistré la plus forte progression de ces cinq dernières années figurent dans la deuxième moitié du classement. La Côte d’Ivoire, la Guinée et le Niger, notamment, ont depuis 2009 inversé leur trajectoire initialement négative, pour se hisser en tête des pays ayant le plus progressé au cours des cinq dernières années. «Cette évolution remarquable a été principalement tirée vers le haut par la catégorie Participation et droits de l’Homme».
Dans le même temps, les champions historiques comme l’Ile Maurice, le Cap-Vert, le Botswana, l’Afrique du Sud et les Seychelles, tout en conservant leur place dans le peloton de tête, enregistrent une dégradation de leurs résultats dans au moins une des quatre catégories, bien que leur parcours demeure globalement positif. «Au cours des cinq dernières années, les cinq pays en tête du classement ont vu leurs notes se détériorer dans au moins une catégorie, ce qui démontre que même les plus performants doivent rester vigilants», a noté Mo Ibrahim, président de la Fondation. L’Ile Maurice reste en tête du classement, avec le score global le plus élevé (81,7/100), suivie du Cap-Vert (76,6), du Botswana (76,2), de l’Afrique du Sud (73,3) et des Seychelles (73,2). La Somalie arrive dernière (52e), avec devant elle la Centrafrique (51e), l’Érythrée (50e), et le Tchad (49e). Devenu la première puissance économique en avril dernier suite à un changement du mode de calcul de son Pib, le Nigeria arrive à la 37e position avec une note de 45,82 sur 100.
L’Egypte et la Libye ont enregistré une chute importante dans le classement 2014 des 52 pays africains en matière de gouvernance. L’Egypte affiche une note globale amputée de huit points pour s’établir à 51,1/100. Le pays perd ainsi 14 places dans l’indice, se classant à la 26e place.
La Libye voisine a perdu 7,4 points et 16 places, affichant une note de 42,1/100 et pointant en 43e position. La plus forte progression a été réalisée par la Côte d’Ivoire avec une note en hausse de 7,8 points à 44,3/100 et un gain de six places l’amenant en 40e position. «La solidité et le caractère durable de la prospérité future de l’Afrique dépendront de la capacité du continent à s’engager dans toutes les dimensions de la gouvernance, y compris sécurité et état de droit», a fait valoir Salim Ahmed Salim, président du comité d’attribution du prix.
L’indice Mo Ibrahim est basé sur 95 indicateurs classés en quatre sous-catégories: sécurité et primauté de la loi, participation et droits de l’Homme, économie durable et développement humain.
Le Burkina 21e
Avec un score global de 53,3% sur 100, le Burkina a amélioré son classement à l’Indice de la gouvernance en Afrique (Iiag 2014). Le pays en se classe ainsi à la 21e sur 52 pays (23e place en 2013), avec une évolution de 1,5% sur 5 ans. Les résultats sectoriels indiquent que les principaux facteurs du progrès du niveau général de gouvernance ont évolué.
La progression globale enregistrée au cours des cinq dernières années (2009-2013) résulte conjointement des catégories Participation et droits de l’Homme et Développement humain, prenant ainsi le relais de la catégorie Développement économique durable qui, après avoir été l’élément moteur de la progression du niveau général de gouvernance au cours des années 2005-2009, marque le pas au cours des cinq années suivantes (2009-2013).o
L’indice en bref
• L’Indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine (Iiag) fournit une évaluation annuelle de l’état de la gouvernance sur le continent africain et constitue le recueil le plus complet de données quantitatives dans ce domaine. L’Iiag 2014 comprend 130 variables issues de 34 sources indépendantes africaines et globales.
• Les données réunies par l’Iiag 2014 couvrent la période 2000-2013. Les deux cycles de cinq ans mentionnés sont 2005-2009 et 2009-2013.
• La notation est basée sur 100.
• L’Iiag 2014 couvre 52 pays africains. Depuis la sécession du Soudan du Sud en 2011, ni le Soudan, ni le Soudan du Sud ne sont encore couverts. Ils seront intégrés dès que les données nécessaires seront disponibles.
• Chaque année, des modifications mineures sont apportées à l’Iiag, qui peuvent être de nature méthodologique, ou liées à l’inclusion ou l’exclusion de certains indicateurs. La totalité de l’Iiag est chaque fois révisée rétrospectivement pour en tenir compte. Les comparaisons dans le temps doivent donc être effectuées uniquement à partir des données de l’Iiag 2014.
• Fondée en 2006, la Fondation Mo Ibrahim se concentre sur le rôle essentiel du leadership et de la gouvernance en Afrique. En proposant des outils visant à améliorer le leadership et la gouvernance, la Fondation souhaite contribuer au changement positif du continent.