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Echec des négociations Gouvernement-syndicats: Incertitude sur le climat social

Après 8 reports, la rencontre annuelle entre le Gouvernement et les syndicats pour le compte de l’année 2013 s’est tenue le 18 septembre 2014. Elle n’a duré que quelques heures avant de se terminer par un échec.
Les propositions faites par le Gouvernement n’ayant pas rencontré l’assentiment des syndicats, la rencontre a été immédiatement close. En rappel, cette rencontre devrait se pencher sur le cahier de doléances des syndicats déposé depuis 2013.
Qu’est-ce que le Gouvernement a bien pu proposer aux syndicats au point de provoquer leur colère ?
Joseph Tiendrébéogo, président de mois des centrales syndicales, explique que d’une manière générale: «Les réponses du Gouvernement au cahier de doléances ont été vagues, sans échéancier et parfois sans objet.
Elles ne correspondent pas à l’esprit de nos revendications». En effet, sur 41 points du cahier de doléances, le Gouvernement n’a pris d’engagements que sur 20. Tous les autres points sont renvoyés à des négociations ultérieures à cause   des contraintes budgétaires, soutient Joseph Tiendrébéogo.
C’est pourquoi, poursuit-il, aucun communiqué final n’a sanctionné la rencontre, malgré l’insistance du Gouvernement. Abordant les détails des revendications, il précise les éléments suivants : concernant le point sur le relèvement des salaires de 30%, ainsi que les pensions dans le public comme dans le privé, le Gouvernement avait promis en 2012, de réviser la grille salariale. Ce point n’a pas connu une suite favorable à la rencontre du 18 septembre alors qu’il était le plus attendu.
Vincent Zakané, ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale,en réponse, explique que la position du Gouvernement tient compte de la situation économique et budgétaire nationale.
Pour lui, après avoir fait des efforts considérables dans la grille indemnitaire des agents de la Fonction publique, le Gouvernement se propose d’engager les discussions sur la relecture de la grille salariale en 2015.
Ces propos du ministre coupent court à certaines rumeurs annonçant que les agents publics recevront 2,8 millions de FCFA comme rappel sur l’augmentation de salaires, d’où l’expression 2.8 dans le milieu.
Les négociations ayant abouti à un échec, chaque agent public sait désormais que le Gouvernement n’a rien promis et ne s’est engagé sur aucun point.
Sur le cadre du dialogue, les syndicats constatent le peu de volonté du Gouvernement à engager les négociations. Le cahier de doléances 2013 a été déposé en 2013, mais les négociations n’ont eu lieu qu’un an après. Celui de 2014 reste toujours en l’état.
Pour le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané, le temps mis pour les négociations est lié à l’agenda du Gouvernement et des syndicats, mais surtout aux longues discussions sur la grille indemnitaire des agents de la Fonction publique clôturées le 28 février 2014.
Au-delà des points du cahier de doléances 2013, les syndicats qui attendaient du Gouvernement des informations précises sur d’autres engagements sont restés sur leur soif.
Il s’agit du processus de relecture de la loi 013 du 28 avril 1998, portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction publique,du code du travail et de la correction des incohérences constatées dans la grille indemnitaire. Aucun de ces points n’a été abordé lors de cette rencontre, ce qui laisse croire qu’aucune action n’a été engagée en ce sens.
Venus nombreux pour assister à une assemblée générale d’information sur l’issue des négociations le 23 septembre 2014, les travailleurs ont suggéré que des actions vigoureuses soient menées immédiatement afin que le Gouvernement prenne en compte leurs préoccupations. «La rue a déjà fait ses preuves face au Gouvernement», a lancé un leader syndical.
Certains intervenants n’ont pas manqué d’accuser les responsables syndicaux de complicité avec le Gouvernement. «Si les responsables syndicaux continuent d’hésiter, les travailleurs prendront leurs responsabilités», a menacé l’un d’eux.

 


La fermeture des écoles et cliniques pirates en vue

Sur des questions relatives aux domaines de la santé et de l’éducation, les syndicats avaient demandé au Gouvernement de s’engager à publier chaque année la liste des établissements d’enseignement et des cliniques privées exerçant conformément à la loi et de ceux qui ne le font pas, de manière à procéder à leur fermeture.
Le Gouvernement a accédé à cette possibilité et a proposé de dresser chaque année ces listes et à les publier, foi de Vincent Zakané, ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale.

Joël BOUDA

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