Le président du Faso est sorti de sa réserve. Il a reçu son propre camp et ses alliés, ainsi que l’opposition politique. Il pose là un acte majeur dans le débat qui divise les Burkinabè sur la révision ou non de l’article 37, qui devrait lui permettre de se représenter pour un nouveau mandat. Les positions sont tranchées. Le président marche sur des œufs, tiraillé entre l’intérêt général, celui de respecter les règles du jeu et assouvir ses desseins politiques propres. La position du parti majoritaire est-elle celle de Blaise Compaoré ou du président du Faso?
En l’occurrence, les audiences des 23 et 25 septembre à Kosyam sont le fait d’un président qui veut se mettre au-dessus de la mêlée et inviter les protagonistes à débattre de leur différend dans un énième cadre de dialogue dont le pays des Hommes intègres est si friand, à bon compte heureusement, jusqu’à présent.
Le problème aujourd’hui, c’est que le président du Faso ne représente plus un recours crédible dans ce débat en cours. L’opposition le soupçonne fortement d’être le principal bénéficiaire d’une éventuelle modification de l’article 37. Et ses partisans n’ont rien fait jusqu’à présent pour démontrer le contraire. Comment peut-il alors orchestrer un cadre de concertation sur un tel sujet sans apparaître comme un arbitre intéressé ? Pour que ce dialogue ait un vrai intérêt, il faut un préalable.
Le président doit se prononcer sur sa volonté ou non de se représenter, afin de libérer le pays tout entier de cette incertitude pesante. Partant ou non partant, il faudra, de toutes les façons, marchander cette «transition». C’est pour cette raison que cette clarification est nécessaire avant la fin de l’année, pour permettre à chaque camp d’affûter ses armes à l’entame de l’année électorale 2015, si tout va bien.
Abloulaye TAO
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