L’avion d’Air Algérie qui s’est écrasé dans la région de Gossi au Mali dans la nuit du 24 juillet 2014 avait à son bord 116 personnes dont 110 passagers (99 adultes et 12 enfants) et 6 membres d’équipage (1 commandant de bord, une copilote et 4 hôtesses de l’air ou stewards).
Le rapport d’étape de l’accident, rendu public par la commission malienne d’enquête sur les accidents et incidents d’aviation civile le 20 septembre 2014, indique que l’appareil a décollé, de nuit, de l’aéroport de Ouagadougou, vers 1 h 15 à destination d’Alger. Lors de la montée, l’équipage a effectué des manœuvres pour éviter une zone orageuse avant d’atteindre le niveau de croisière à FL 310, c’est à dire à 13,5 km du sol. Quelques minutes plus tard, la vitesse de l’avion a commencé à décroître. Il a perdu de l’altitude avant de chuter brusquement en virage gauche de 10 degrés, pour heurter le sol avec une grande vitesse. L’avion en question est un McDonnell Douglas DC-9-83 (MD-83) immatriculé EC-LTV, exploité par Swiftair S.A.
Voici les détails du vol tels que donnés dans le rapport. A 1 h 02 mn, l’équipage obtient la mise en route pour un départ de la piste. A 1 h 10 mn 14, l’équipage est autorisé à rouler pour la piste et le contrôleur l’autorise à effectuer son départ à 1 h 13 mn 05 sur la piste 22 (celle qui va vers la Patte d’Oie). A 1 h 15 mn, l’équipage décolle puis vire à droite (vers Gounghin) et met le cap sur Gao. Au cours de la montée, l’équipage réalise 3 changements de cap par la gauche et à 1 h 37 mn 28, l’avion atteint son niveau de croisière à 13,5 km.
Au même moment, l’avion est transféré vers le centre de contrôle de Niamey.
Entre 1 h 41 mn 38 et 1 h 44 mn 29, Niamey et l’avion tentent de se contacter, mais n’y parviennent pas. Le vol Ram 543K (un avion de Royal Air Maroc) qui passait par là propose de faire le relais. L’équipage du vol d’Air Algérie indique, à 1 h 44 mn 29, qu’il est au niveau de vol 13,5 Km. Niamey entend ce message radio, lui donne le code transpondeur et lui demande de rappeler une fois sur Gao.Aucune réponse ni autre message du vol AH 5017 ne parvient à Niamey.
A 1 h 44, les moteurs ralentissent puis s’arrêtent. L’avion commence à descendre en inclinaison vers la gauche, sous l’effet de son poids.
Une vingtaine de secondes avant l’impact, le moteur se mettent en marche de nouveau pour atteindre une valeur proche de la vitesse maximale de l’avion. On imagine que c’est avec cette très grande vitesse que l’appareil a piqué et heurté violemment le sol.
Sans nouvelle du vol,depuis 1 h 44, Niamey émet des messages à 3 h 30 et à 4 h 38 à tous les centres concernés par la route planifiée du vol.
L’avion a quitté Ouagadougou avec une masse calculée par l’équipage de 68.808 kg répartie comme suit : masse à vide 39.428 kg, masse des passagers 8.726 kg, masse des bagages 2.736 kg et masse de carburant 17.916 kg.
L’impact de l’avion sur le sol a laissé un cratère de 35 m de long sur 11 m de large et 1 m de profondeur.Les débris de l’avion sont répartis sur une surface triangulaire de 420m de long.
Aucun incident au départ de Ouaga
L’agent d’opérations de la Régie administrative chargée de la gestion et de l’assistance en escale (Racgae) indique que l’avion est arrivé au bloc avec environ 15 minutes de retard en raison de la saturation du parking, mais cela n’a pas eu d’impact sur la préparation du vol. L’équipage a effectué lui-même le plan de chargement et le devis de masse. La durée de l’escale a été d’environ 50 minutes. Le commandant de bord a demandé le nombre de bagages à embarquer et la copilote s’est chargée de leur répartition en soute. Le contrôleur aérien de la Tour de Ouagadougou a expliqué que lors de l’appel téléphonique du contrôleur de Niamey l’informant de l’arrivée du vol AH 5016, il ne disposait pas du plan de vol de l’avion. Il a ajouté que ceci est très fréquent pour les arrivées d’Alger et ne l’a pas surpris, mais le plan a été déposé et traité avant le départ.
Joël BOUDA