La conférence internationale de Dubaï qui a consacré le lancement de l’initiative «Investir en zone Uemoa», organisée le 9 septembre dernier, a tenu ses promesses. Rassembler 21 milliards de dollars américains sur cette place financière n’était pas gagné d’avance. A l’arrivée, seul un projet sur 17 n’a pas reçu de promesses d’engagement de collaboration ou de partenariat. Il serait en cours de finalisation. L’Uemoa n’est donc pas passée loin d’un 100% au niveau des intentions des investisseurs. En attendant la concrétisation de ces intentions en financement concret et direct, chaque pays fait le compte.
Sur les 17 projets structurants, le Burkina Faso était promoteur de deux projets. Il s’agit, au niveau des infrastructures routières, de l’autoroute Yamoussoukro/Ouagadougou. Le Burkina et la Côte d’Ivoire portent ce projet dont le coût est estimé à 5,754 milliards de dollars. Le second grand chantier est celui de l’interconnexion électrique de 330kV au nord du Burkina et 225 kV qui relieront le Ghana au Mali via le Burkina. Ce projet est estimé à 320 millions de dollars.
Ces deux projets sont très importants pour le développement du pays et surtout pour son économie. Le ministre de l’Economie et des finances, Bembamba, présent dans la délégation présidentielle, insiste sur ce caractère vital: «Notre pays est enclavé, et notre premier défi est de le désenclaver. Nous sommes concentrés sur les infrastructures routières et ferroviaires. Si on arrive à réaliser ces projets régionaux (autoroutes et chemin de fer), cela facilitera notre accès plus rapide à la mer et aux différents ports afin de pouvoir développer le commerce.
L’autre secteur qui nous intéresse, c’est le secteur de l’énergie. Sans énergie, pas de développement. Vous connaissez bien nos difficultés en la matière. Et tout le monde est d’accord que les projets nationaux à eux seuls ne peuvent plus répondre aux besoins de nos Etats. Il faut faire face aux délestages qui impactent la vie au quotidien de nos compatriotes et jouent sur notre compétitivité. C’est pour cette raison que nous soutenons tout ce qui est projet régional en la matière», a-t-il déclaré.
Reste donc à concrétiser ces intentions de financement et le ministre Bembamba reste sur les mêmes attentes et exigences que le président de la conférence des chefs d’Etat, le Béninois, Boni Yayi : «Ce que nous souhaitons, c’est qu’au-delà des effets d’annonces, que rapidement, on puisse avoir un très bon système de suivi des engagements afin de les concrétiser. Nous avons de grands besoins et il nous faut des investisseurs de grandes capacités». o
Quid des projets : nationaux présentés à Dubaï?
A côté des projets régionaux, le Burkina présentait également des projets à caractère national. La chambre du Commerce, conduite par sa présidente, Alizeta Ouédraogo, était fortement représentée.
Elle courtisait d’éventuels investisseurs pour son projet de port sec de Ouagadougou. 30 milliards de F CFA sont à mobiliser pour la réalisation de cette plateforme multimodale.
Outre la chambre du Commerce, l’Agence présidentielle pour l’investissement y avait également une équipe en quête d’investisseurs pour la phase 2 de Bagrepôle. D’après le ministre de l’Economie et des finances, la première phase a bien fonctionné et «les clients en redemandent, donc nous avons besoin de nouvelles ressources pour faire des aménagements pour les mettre à la disposition des acquéreurs potentiels».AT