Régions

Banfora : Deux infrastructures économiques qui se font attendre

La nouvelle gare-routière et le nouveau marché de Banfora, chef-lieu de la province de la Comoé, sont deux infrastructures à fortes potentialités économiques que les populations, et particulièrement les acteurs du tissu économique, attendent de tous leurs vœux. Le premier est situé au secteur 9, à l’entrée de la ville. Le gros-œuvre de ce chantier, à savoir le bâtiment principal qui comporte douze guichets, est en phase de finition et n’attend que la réception provisoire. Mais, il faut reconnaître que l’infrastructure dont les travaux ont été lancés en 2011 demeure un vaste chantier, car il reste beaucoup à faire.
Certes l’entreprise en charge de la construction du bâtiment principal rassure qu’elle remettra les clefs à la fin de ce mois, mais le joyau ne sera pas pour autant mis en service. Pour cause, il reste à réaliser les rampes d’accès, à ouvrir les voies pour la desserte et un gigantesque travail de terrassement à abattre.  Pourquoi les travaux ont-ils tant duré?
Telle est la question qui taraude l’esprit de plus d’un habitant de la Cité du paysan noir, Banfora. Le responsable des travaux que nous avons trouvé sur les lieux pointe une lenteur dans le décaissement des fonds. Après l’avance de démarrage des travaux, la mairie qui en est le maître d’œuvre a mis du temps à réagir, explique-t-il. Dans les comptes de celle-ci, mis à notre disposition par la Daf de l’institution, il ressort que le chantier à un coût global de 218.427.436 F CFA. Et de 2011 à nos jours, soit 3 ans après, le cumul des décaissements se chiffre à 193.805.141 F CFA, soit un reliquat de 24.622.295 F CFA.
Même constat du côté du second chantier de construction et de réhabilitation du nouveau marché communément appelé «marché du secteur 7». Pour les besoins des travaux, celui-ci a été vidé d’une partie de ses occupants qui ont été installés dans la cour de la police municipale, située non loin de là. Mais plus de deux ans après, force est de constater que les travaux battent de l’aile. La partie qui devait être réhabilitée, à savoir les 180 boutiques situées sur le pourtour, est terminée depuis plusieurs mois.
Celles-ci ne peuvent pour le moment pas être remises aux commerçants, en raison de la poursuite des travaux, et risquent de devenir vétustes avant même d’être utilisées. Dans tous les cas, l’autorité communale n’entend pas les remettre aux commerçants avant la fin de l’ensemble des travaux.
De sources proches de l’entreprise, il ressort qu’il y a à ce niveau aussi, tout comme pour l’auto-gare, une lenteur dans le décaissement des fonds qui explique le retard qu’ont connu les travaux. Ceux-ci  ont également été lancés en 2011 pour un délai 6 mois. En effet, sur un coût global de 331 730 991 F CFA, la mairie a décaissé au cours des deux années un montant de 248 262 598 F CFA.
Selon le responsable du chantier, l’entreprise a, dans un premier temps, reçu une avance qui a servi au démarrage des travaux. Elle a même poursuivi le chantier jusqu’à la réalisation des longrines. Mais, a-t-il poursuivi, la réaction de la mairie s’est faite attendre, si fait que c’est plusieurs mois après qu’elle a reçu un chèque. Et dernièrement, il y a à peu près un mois, elle a reçu un autre chèque 26 millions pour un besoin exprimé de 70 millions. C’est d’ailleurs ce dernier chèque qui a permis aux travaux de se poursuivre et de se trouver de nos jours à la confection de la charpente, dont la pose, de l’avis du chef des travaux, ne devra plus tarder.
Du côté de la mairie, le premier responsable, à son tour, déplore la longueur de la procédure de décaissement.

 


Comment réussir l’occupation  du marché ?

La construction du marché ne saurait suffire à faire de l’infrastructure un véritable outil économique. Il faut qu’il soit effectivement occupé. Pour ce faire, plusieurs étapes sont nécessaires et de l’avis des techniciens de la direction régionale de l’Economie et du développement, il faut privilégier la sensibilisation et la concertation avec l’ensemble des acteurs. Le maire de Banfora pourrait, par exemple, s’appuyer sur les responsables des différents axes définis par le Pmde/Ambf qui regroupe les acteurs du développement économique local pour conduire cette sensibilisation.

Sy Amir Lookmann

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