Dossier

Etudes supérieures: Le Burkina au bas du tableau

La rentrée académique à venir s’annonce comme un casse-tête pour les autorités universitaires, qui devraient, si ce n’est déjà le cas, faire le bilan du blanchiment technique et trouver des meilleurs conditions d’absorption de milliers de bacheliers qui taperont aux portes des facultés. Pour ces derniers, leurs devanciers pourraient paraître comme des privilégiés.

C’est ce que pensait aussi le Premier ministre, en mars 2013, lorsqu’au cours d’une visite à la communauté universitaire, il soutenait que « les étudiants restent des privilégiés comparés à la masse des jeunes de leur âge qui, pour plusieurs raisons, n’ont pas accès à ce temple de savoir ».
Les chiffres tendent à confirmer cette opinion. Sur la période 2012/2013, en termes d’éducation, « le Burkina est l’un des derniers pays de la sous-région en matière d’inscription au supérieur.
La durée moyenne des études des personnes âgées de 25 ans et plus est de 1,3 an ; la plus faible de la sous-région.
L’enseignement supérieur compte 74.276 étudiants dont 3% d’étrangers. Le taux d’accroissement moyen annuel du nombre d’étudiants entre 2008/2009 et 2012/2013 est de 11,7%.
Le nombre d’étudiants pour 100.000 habitants est de 443 en 2012/2013». C’est ce que rapporte l’annuaire statistique de l’enseignement supérieur commandité par le ministère de l’Enseignement secondaire et supérieur (Mess). Ces «privilégiés» connaissent des fortunes diverses.
Entrer à l’université et en sortir avec un diplôme est plus difficile dans le public que dans le privé. L’analyse du sous-secteur de l’enseignement supérieur en 2012/2013 révèle une efficacité interne non enviable.
On y enregistre une forte proportion de redoublants, notamment dans le public. Selon le tableau de bord du Mess, «la proportion de redoublants est estimée à 13,4% dans les institutions d’enseignement supérieur.
Dans le privé, cette proportion est de 1% contre 16,7% dans le public. Au niveau des sortants diplômés, 16.082 étudiants ont obtenu au moins un diplôme de Bac+2 en 2012/2013.
Cet effectif représente 33,4% contre 1% des Bac+7».
Toutes ces situations contribuent à nourrir la désespérance des jeunes burkinabè à l’endroit de l’université publique.
Pour que ce sentiment n’ait pas droit de cité, nombreux sont les acteurs du système éducatif à soutenir qu’il est impératif de trouver les solutions idoines au contexte de pauvreté, de croissance rapide de la population estudiantine, d’expansion de l’enseignement supérieur et de mise en œuvre du système Licence-Master-Doctorat en marche forcée dans l’ensemble des formations universitaires. Cela exige des moyens financiers importants.
Cependant, l’Etat, le principal acteur pointé du doigt, continue de montrer sa bonne volonté, tout en affirmant ne pas disposer des ressources conséquentes.

Christian KONE

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