La ville de Koudougou a accueilli la première édition des Universités des industries culturelles et créatives (Universiticc) qui se sont tenues du 1er au 5 septembre 2014.
Venus de l’administration publique, de la chaîne de production artistique et des médias, les participants ont pu s’outiller à travers plusieurs modules durant 5 jours de travaux. Organisée par le ministère de la Culture et du tourisme, la cérémonie d’ouverture des Universiticc a connu la présence effective du premier responsable de ce département, Baba Hama. Une occasion pour lui d’indiquer, une fois de plus, que le secteur de la Culture compte disposer d’un capital humain qualifié, suffisant dans les différents compartiments de la chaîne de production et de diffusion. D’où la nécessité de pareilles initiatives, qu’il souhaite d’ailleurs pérennes.
Les Universiticc 2014 visent donc principalement le renforcement des capacités des participants. Quatre objectifs majeurs étaient à relever dans le cheminement des travaux.
A savoir : conforter les connaissances des apprenants sur les politiques publiques des industries culturelles et créatives, renforcer les capacités des entrepreneurs culturels en techniques d’élaboration de plan d’affaires culturel, accompagner les cadres de l’administration culturelle dans l’exécution de stratégies de développement des industries culturelles et enfin consolider les aptitudes des hommes de médias en techniques d’écriture, de critique d’art et d’analyse des faits culturels.
Les «étudiants», journalistes culturels des quotidiens, des magazines et de la presse en ligne, pour la plupart, acteurs de la chaîne de production musicale et agents de l’administration publique, à travers les ateliers, ont abordé des thèmes visant à faire davantage de la culture un secteur porteur, conformément à la Politique nationale de la culture (Pnc) et à la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (Scadd) du Burkina.
La tenue de ces universités est à mettre au compte de la direction de la Promotion des industries culturelles et créatives (Dpicc). Le premier responsable de ce département créé il y a juste deux ans, Boukary Ouédraogo, n’a pas manqué de manifester sa satisfaction à l’issue des ateliers.
«Je suis content de la vive participation des différents acteurs lors des travaux», a-t-il dit.
Sur la Politique nationale de la culture (Pnc)
La Politique nationale de la culture propose de mettre en valeur le patrimoine culturel, notamment les savoirs et les savoir-faire endogènes et de promouvoir la créativité culturelle afin de renforcer la diversité culturelle au plan international. Elle s’inscrit également dans la stratégie de renforcement de l’économie créative de la culture et de la capacité du secteur culturel à produire, de manière compétitive, des biens et services, à fournir des emplois et des activités génératrices de revenus.
La présente politique couvre une période de dix ans (2010-2019). Sa mise en œuvre nécessite une stratégie basée sur une programmation à moyen terme, qui tient compte des spécificités du secteur et de l’implication des acteurs concernés.
Déclinée en plans d’actions, cette politique est fondée sur les principes de faire de la culture non seulement un facteur de construction d’une identité en mouvement et adaptée aux défis des temps présents, mais aussi de consolidation de la paix sociale, surtout comme un facteur de croissance économique et de développement par la création d’emplois et d’activités génératrices de revenus et de bien – être social. o
Les contraintes et faiblesses de la culture
Le domaine de la culture est soumis à des contraintes et faiblesses qui entravent son développement. Elles sont essentiellement d’ordre institutionnel, infrastructurel et matériel, organisationnel, professionnel, économique et financier.
Au niveau institutionnel, il convient de souligner la faible déconcentration de l’administration culturelle, une décentralisation embryonnaire de l’action culturelle et une insuffisance de dialogue et de concertation avec certaines catégories d’acteurs.
Au niveau infrastructurel et matériel, il faut relever l’obsolescence et l’insuffisance des infrastructures et des équipements. Au niveau organisationnel, les acteurs culturels demeurent faiblement organisés et structurés.
Au niveau économique et financier, on relève une étroitesse du marché des produits culturels, aggravée par l’absence de cadres organisés de commercialisation des biens culturels. Cette absence de cadre structuré de distribution adapté au pouvoir d’achat local rend possible la fraude et la contrefaçon.
Ces faiblesses constituent des obstacles à franchir rapidement afin de créer les conditions de développement de ces filières et de leur permettre de contribuer à l’économie nationale et à la diversité culturelle.
Jérôme William Bationo