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Princesse Abzeta Djigma: de l’école cathédrale aux Nations unies

Abzeta Djigma a beau vivre depuis sa jeunesse en Europe, elle n’oublie pas ses racines. Issue de la famille royale de Kombissiri, c’est avec fierté qu’elle porte son titre de princesse et s’y attache. Présidente de la Fondation S.A.R., la Princesse est membre élue et nommée représentant les pays les moins avancés (45 pays comptant plus d’un milliard d’habitants) au Comité de Paris sur le renforcement des capacités dans le cadre de la Convention, du Protocole de Kyoto et de l’Accord de Paris CCNUCC, Coprésident du Comité de Paris de la CCNUCC sur le renforcement des capacités, Co-Coordinateur du programme de travail de la CCNUCC sur les voies de transition justes au nom des PMA, Commissaire de la Commission mondiale pour mettre fin à la pauvreté énergétique, Coordinateur du Pack solaire ouest-africain (WASP), ancienne Envoyée spéciale du président du Burkina Faso pour la mobilisation des ressources pour les ODD et le changement climatique et Ambassadeur pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique du Burkina Faso…. Ce ne sont que quelques-uns des titres qu’elle porte.
Présente au pays pour un court séjour, L’Economiste du Faso a réussi à lui arracher quelques mots. La discrète négociatrice aux Nations unies donne, dans cet entretien, son point de vue sur les défis climatiques, et revient sur ses engagements sociaux au Burkina Faso. Lisez-plutôt.

L’Economiste du Faso : Pouvez-vous nous parler de votre parcours personnel et professionnel ?
Princesse Abzeta Djigma : Merci beaucoup, permettez-moi, avant de commencer, de féliciter L’Economiste du Faso pour son professionnalisme. Cela fait longtemps que j’espérais qu’il y ait des journalistes économiques, dignes de ce nom, dans nos pays africains. Et je suis contente de voir que mon pays le Burkina Faso possède un média de cette qualité.
Je suis son Altesse royale la princesse Abzeta Djigma, de la famille royale de Kombissiri Et comme background, j’ai débuté ma carrière à l’Ecole cathédrale ici, à Ouagadougou, puis j’ai poursuivi le collège et l’Université en France. J’ai aussi travaillé pour le Groupe KPMG {NDRL : réseau international de cabinets d’audit et de conseil, présent dans de nombreux pays internationaux].
Ensuite, grâce aux connexions internationales que j’ai obtenues, je me suis retrouvée à travailler avec les Nations unies au niveau international. Dans ma carrière, je suis arrivée à me dire que si on veut vraiment changer les choses, il faut aussi être là où le jeu se joue. A ce niveau de responsabilité aussi, je me suis proposée de soutenir mon gouvernement à titre gracieux, pour les négociations au niveau climatique.
Parlant de mon profil de formation, j’ai commencé dans la comptabilité. Et dernièrement, j’ai eu un Doctorat en sciences et cultures de l’Université de Oriama au Japon, où je suis aussi la conseillère spéciale du président de cette Université. Je suis mariée et j’ai 4 enfants (2 filles et 2 garçons). Mon époux est Néerlandais. Et je vis à Amsterdam.

Cette formation et ce profil professionnel vous ont éloignée des causes sociales et environnementales que vous défendez. Qu’est-ce qui vous a inspiré à vous engager dans ces causes ?

«La discrète négociatrice aux Nations unies donne, dans cet entretien, réalisé le 30 juillet 2025, son point de vue
sur les défis climatiques, et revient sur ses engagements sociaux au Burkina Faso. (Ph: Yvan SAMA)

Oui, vous avez parfaitement raison. Il faut noter que j’ai des principes de vie personnels. Pour moi, le travail n’est pas et ne doit pas être ressenti comme une punition. C’est un mantra qui élève. Beaucoup n’ont pas compris pourquoi après avoir travaillé avec un si grand groupe international, je décide de revenir en Afrique à lutter pour le bien-être de mes frères et sœurs.
Et pourtant, grâce à mon engagement social, j’ai été la pionnière dans l’énergie solaire au Burkina Faso. Je fais partie des premières femmes, sinon la première à avoir créé une entreprise d’énergie solaire en Afrique, voire dans le monde. Et c’est à mettre sur le compte de mon engagement social et de ma vision pour améliorer la qualité de vie de ma famille.
Pour la petite histoire, je suis partie d’un besoin criard et réel. Lors d’un séjour au village avec ma fille, nous nous sommes retrouvés dans une zone sans énergie, pas de lumière, rien. C’est alors que je me suis mise à comparer la vie des femmes et enfants de chez moi avec les Européens. Comment on fait les devoirs sans énergie, ou comment les femmes s’occupent de leurs maisons sans les facilités liées à l’énergie. A la fin de mon séjour, j’ai approché des collègues du grand Groupe Phillips {NDRL : Phillips est une société néerlandaise d’électronique, basée à Amsterdam.], je leur ai proposé mes idées et le projet a porté fruit à travers la mise en place de lampes solaires. Ce qui a permis d’améliorer nettement la vie des habitants de ma Commune. Donc, c’est vraiment parti d’un besoin réel pour se battre, parce que je trouvais qu’il y avait une certaine injustice. On dit que les enfants naissent libres et égaux, mais ce n’est pas la vérité. Cette volonté de rétablir une certaine égalité m’a emmenée dans le business du solaire (lampes, chauffe-eau, kits solaires pour les maisons et ainsi de suite, pour les municipalités, et pour l’irrigation des champs aussi). Et dans la mise en œuvre de ce business, je me suis confrontée au manque de main d’œuvre qualifiée, donc il a fallu former les jeunes à comment monter les équipements et voir aussi quels pays a une législation favorable pour installer la société.

Justement, dans nos recherches, votre entreprise, Abze Solar, est basée au Mali…
Il est vrai qu’il ne faut pas oublier qu’en tant que secteur privé, nous allons là où la législation est favorable. Et au moment de mettre en place ma société, il s’est avéré qu’au Mali, la législation nous était favorable. Je profite ajouter que si dans un pays, nous avions une infrastructure favorable au niveau législatif, vous verrez que les fonds vont abonder.

Sur l’environnement, selon vous, quels sont les grands défis climatiques qui se posent au Burkina et surtout comment les relever ?
C’est une excellente question. Il faut dire que les défis environnementaux, ce n’est pas quelque chose de nouveau, en tant que négociatrice au niveau international sur les changements climatiques, je peux vous dire que cela a toujours existé. Désertification, contamination des sols et des cours d’eaux, etc. Depuis que l’être humain existe sur cette planète, l’environnement a toujours posé problème. On a toujours trouvé les moyens pour trouver l’équilibre pour survivre.
Maintenant, au haut niveau nucléaire, au niveau du Burkina Faso, sur le plan de la tradition, nous avons beaucoup d’expérience pour relever ces défis. Avant le début de notre interview, vous vous rappeler que nous avons discuté de la façon de planter et entretenir un arbre. Je me souviens encore des techniques de plantation d’arbres enseignées par mon grand-père et jusqu’à présent, l’arbre que j’ai planté il y a 45 ans est toujours vivant ici au quartier Saint Léon.
Tout ça pour dire que pour moi, la seule façon de relever les défis liés à l’environnement est de revenir aux traditions. Comment nos grands-parents utilisaient le bois mort, entretenaient le sol pour les cultures, s’occupaient des berges des retenues d’eau. Ces expériences, j’ai eu à les partager dans des écoles aux Pays-Bas. Pour leur montrer comment est-ce que nous au Burkina Faso, nous relevons les défis liés au climat. Nous avons de l’expertise et de l’expérience qui existent et on peut compter aussi sur l’innovation à travers l’Intelligence artificielle. Miser sur la jeunesse et aussi se former.

À vous écouter, on a l’impression qu’il ne faut pas beaucoup pour relever les défis liés au climat. Pourtant, les structures internationales ont plusieurs préjugés sur nos pays africains. Ils viennent souvent dans nos pays, avec des projets prêts à porter, inadaptés. Vous qui avez eu la chance de participer aux rencontres internationales comme la COP [NDLR : Conférence des Parties, organe décisionnel qui réunit les États signataires des conventions des Nations unies] pour les différentes négociations, dites-nous comment vous défendez la position de nos pays.
Ça c›est une excellente question. Quelle doit être la place de l’Afrique dans les rencontres sur le climat ? En fait, prenant mon propre exemple, si j’avais attendu qu’on m’invite à m’asseoir à la table, je ne serais pas au point où je suis aujourd’hui. Les jeunes auxquels je fais du coaching, je leur dis « prends ta place parce qu’on ne va jamais t’inviter à prendre ta place ».
Donc mon pays aussi, c’est exactement la même chose, quand je négocie. J’y vais avec la conviction que tous les pays sont égaux et je rappelle aux collègues de manière diplomatique que ce n’est pas ma personne autour de la table, mais tout mon pays, le Burkina Faso, qui mène la négociation. Par le truchement des choses, depuis la Seconde Guerre mondiale, nos pays sont classés selon leur PIB. Mais moi, quand je passe en mode négociation, je discute en ayant en tête que le Burkina possède des richesses énormes sous ses pieds et je ne me suis jamais considérée comme pauvre.
Quand vous allez au niveau des négociations internationales avec cet état d’esprit, c’est beaucoup plus facile pour vous de mener les discussions. Les pays africains doivent sortir de ce narratif de la pauvreté qui appauvrit nos mentalités, parce que nous avons tout ce que ces pays à l’échelle international recherchent.
Et c’est pour ça aussi que depuis la COP 21, je participe aux rencontres à mes propres frais pour défendre le Burkina Faso. Et à force de m’imposer, la résultante est que maintenant, on m’a demandé de coordonner la transition pour le groupe des 48 pays les moins avancés (PMA) – représentant les membres les plus pauvres de la communauté internationale, qui sont parmi les plus vulnérables aux effets du changement climatique.
A ce niveau, il s’agit de la compétence…
Exactement, c’est la compétence. Je ne me suis assise à me morfondre, oui, je viens du Burkina Faso, s’il vous plaît, donnez-moi de l’argent pour aller négocier, non.
Et c’est ce que je dis aux collègues, investissez dans l’apprentissage des langues et surtout l’anglais, parce que les normes de négociation c’est l’anglais.
Si vous ne maîtrisez pas l’anglais, ça va être difficile pour vous de discuter avec les ONG présentes. Et je n’ai pas envie de rester à vie dans cette sphère de négociation. J’espère donc que les autorités du pays vont former des jeunes, afin que je puisse leur transférer mes connaissances.

Justement, comment se déroulent concrètement les négociations lors de ces évènements ?
Ah, la curiosité journalistique ! Je vous comprends, mais je ne peux pas tout vous dire. Ce que je peux expliquer, c’est qu’il y a des discussions informelles en amont des rencontres. On fait savoir aux collègues de l’Union européenne, par exemple, s’il y a quelque chose qu’ils veulent absolument de nos pays et on écoute et on s’entend sur les besoins spécifiques de chaque camp. Il faut aussi savoir que tout le monde ne peut pas avoir ce qu’il veut, mais toi, il faut que tu saches ce que tu veux, comme ça tu peux négocier tes tarifs.
Vous faites énormément dans le social. Pourquoi autant de discrétion sur vos gestes ?
Je ne publie pas beaucoup sur les actes et je refuse de faire de la publicité sur certaines de mes actions. Il faut savoir que dans le métier de négociateur, la discrétion est une arme. On ne publie pas toujours, on reste focus sur les objectifs recherchés. Et d’habitude, je refuse les interviews. Votre professionnalisme m’a convaincue et je profite de l’occasion pour interpeller le secteur privé, mais aussi le ministère de l’Economie, à soutenir votre média. En tant que privé, nous avons besoin des analyses que vous faites, tant sur le plan local qu’international, il faut donc vous encouragez et vous soutenir, afin que vous continuiez sur ce chantier.

La diaspora est souvent perçue à tort ou à raison comme une vache à lait. Subissez-vous aussi cette pression de la part de la famille au Burkina ?
Je dis que si on est victime de cette pression, c’est qu’on a choisi de la subir. Dès le départ, quand je suis allée en Europe, c’était pour les études. Et quand je revenais pour les vacances ou autres, je disais toujours à tout le monde que je n’ai pas d’argent. Et effectivement, j’avais peu d’ouvertures et je ne travaillais pas à l’époque.
Tout au long de mon séjour, je me suis toujours convaincue de ne pas rester en France, parce que je sais que les occasions se font rares. Cela me serre le cœur de voir nos frères, intelligents, avec des backgrounds riches, devenir des vigiles dans les magasins, en attendant une vie meilleure, souffrir pour se payer la moitié d’un lit ou de quoi manger. C’est cette vérité qu’il faut dire aux parents et amis restés au pays. La vie est difficile quand on est à l’étranger. Sans oublier la pression qu’ils subissent. Il faut savoir que des fois, les gars vont dormir sans manger, ils vont aller travailler juste avec de l’eau chaude dans le corps, parce qu’incapables de payer pour une tasse de café, pour tromper le corps. Tout cela pour envoyer le peu qu’il gagne au pays. Donc souvent, il faut prendre ce qu’ils envoient comme un acte d’amour, parce qu’il est issu d’un sacrifice énorme.
Donc souvent, au lieu d’appeler pour demander des sous, il faut juste les appeler pour leur demander comment ils vont et leur transmettre vos bénédictions. Cela donne du courage pour avancer et se lever et se battre tous les matins.

Vu comme ça, pensez-vous que la diaspora pourra répondre à l’initiative Faso Mebo, lancée par le Président Ibrahim Traoré ?
Ce dont j’ai parlé plus haut, il s’agit de cas assez difficiles, cela ne veut pas dire que toute la diaspora du pays vit cette réalité. Sinon pour l’initiative Faso Mebo, j’ai une idée. Loin de moi l’idée de vouloir diriger les choses au niveau de la diaspora, mais si l’on pouvait mobiliser 1 million de Burkinabè, chacun viendrait avec 1.000 dollars que nous injecterons dans l’initiative, alors, nous aurons nous aussi contribué au développement de notre Faso. Les Chancelleries, Consulats et autres Ambassades pourraient s’organiser, afin de rendre l’opération viable, ainsi nous, nos enfants et même nos petits-enfants, perpétueront cette initiative à jamais. C’est une proposition concrète et qui pourra contribuer aux efforts du président du Faso, que nous soutenons.

Un dernier mot pour conclure cet entretien ?
Oui, je tenais à vous remercier encore une fois. Dans le contexte actuel, il est important pour moi de rappeler que le gouvernement, mais aussi le secteur privé, doivent s’imprégner et soutenir les journaux comme les vôtres. Nous avons besoin de vos informations et vous nous apportez la vraie information. J’appelle donc le ministère de l’Economie à vous soutenir, à avoir un budget pour vous accompagner, parce que c’est vous qui apporter l’information décisive.
Entretien réalisé par la Rédaction

Dans nos recherches aussi, nous avons découvert que vous avez initié
le West africa solar Pack. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Oui, le Pack solaire d’Afrique de l’Ouest (WASP) ou West africa solar Pack fait partie du mécanisme de mise en œuvre du Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la CEDEAO (ECREEE), dirigé et hébergé par l’ECREEE, sous l’égide de l’Initiative MAMA-LIGHT pour l’énergie durable. Sur la base de la demande consolidée dans les États membres de la CEDEAO, WASP propose un portefeuille de produits et de solutions solaires sélectionnés auprès de fournisseurs de confiance à des prix compétitifs, en combinaison avec un soutien à la mise en œuvre et un transfert de technologie.
Le WASP vise à traduire l’Agenda mondial sur l’ODD 7 sur l’énergie et l’action climatique mondiale en actions concrètes pour les citoyens et les entreprises de la CEDEAO. Il s’agit d’obtenir une part équitable dans les chaînes de valeur sur la base de partenariats gagnant/gagnant. Il s’appuie sur les initiatives régionales et internationales existantes en matière d’énergie durable. Le lancement a été fait en 2019 et cela a été possible grâce à mon background technique, comme je vous le disais, je suis la première actrice dans le solaire.
Et ce projet est quelque chose de concret que je laisse à la postérité. Son objectif était de répondre à cette crise énergétique en Afrique de l’Ouest, créer de l’emploi dans les énergies renouvelables et permettre aux pays d’avoir la masse critique de jeunes capables d’intégrer le marché de l’emploi. Et je profite encore une fois lancer un appel pour les jeunes, s’ils vous lisent, « allez vous former ». A votre âge, j›ai emprunté pour me former, et ensuite, j’ai remboursé. La bonne formation est chère.
Et c’est grâce à cette formation que j’ai contribué à mettre en place l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité (ANEREE) énergétique ici au Burkina Faso. J’ai aussi rédigé le manuel de procédure du Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA). Et le tout, sans réclamer un sou, juste pour soutenir mon pays. 

 

L’initiative Mama-Light en bref
La Mama light, c’est une combinaison de mots qui vient du fait que nos mères sont les lumières qui nous éclairent dans la vie. Il s’agit de lampes solaires. Vous n’êtes pas sans savoir que la demande en ressources énergétiques augmente singulièrement, impliquant de trouver rapidement des solutions accessibles et adaptées (bioénergies…), pour combler le manque d’accès actuel. Le projet Mama Light repose ainsi sur l’énergie solaire, ressource plus qu’accessible dans notre région, afin de permettre aux petits commerces, aux femmes et aux enfants d’avoir accès à une énergie renouvelable et indispensable.
Toute l’initiative Mama-Light repose sur les produits et les kits de la société Abze Solar que j’ai créée. Ces produits et kits sont vendus à un prix bas et abordable pour les familles africaines. Nous proposons des kits maison ou travail (qui approvisionnent plusieurs machines et dispositifs en énergie), des panneaux solaires, des chauffe-eau, des lampes LED portables ou bien des batteries (Abze Solar, 2018). Tous les produits développés par la Fondation fonctionnent à l’énergie solaire.
L’initiative MamaLight se base sur des piliers fidèles à mes idéaux, à savoir un accès pour tous à l’électricité et à l’éclairage pour favoriser l’éducation. De plus, le projet participe à l’amélioration des indicateurs de santé en apportant de l’électricité dans les hôpitaux (pour les accouchements, les opérations…), et au développement économique en alimentant les machines, les usines et les commerces en électricité.
En termes de résultats, je peux citer les dons de 2.000 lampes LED à des élèves burkinabè pour leur permettre d’étudier et pour permettre à leurs parents de travailler plus tard sans se soucier de leur santé. Au Sahel, ma fondation a fait don de 18.000 lampes à d’autres élèves, un peu plus de 270 millions F CFA. La Banque mondiale effectue aussi des dons de lampes MamaLight.
Pour ces actions, j’ai été remerciée par le secrétaire général de l’ONU, H.E Ban Ki-Moon, dans une lettre publique (ONU, 2017).
L’une de mes plus belles réalisations a été le fait que j’ai pu mettre en place l’éclairage solaire, de grands panneaux solaires, au niveau de la grande place de Kombisiri. Je n’en parle pas beaucoup, j’ai expressément demandé à la municipalité de ne pas mentionner mon nom, mais je suis fière d’y avoir contribué. Et mieux, j’ai mis à disposition de toutes les personnes qui le désirent, les spécificités techniques de ces lampes. Je signale que j’étais la première à proposer des lampes solaires avec une garantie de 2 ans au pays. Et avec ces spécificités qui existent, tous ceux qui veulent se lancer dans l’énergie solaire, peuvent aller fabriquer ces kits. Et je parle de lampes qui existent depuis 10 ans et qui fonctionnent toujours. J’ai misé sur la qualité parce que je viens d’un milieu difficile, donc on n’a pas à m’expliquer combien ces durs pour nos parents de mettre de l’argent de côté pour s’équiper. Il faut donc que la qualité y soit. De plus, Mama Light a réfléchi à la gestion des déchets. Dès la création du produit, j’ai utilisé du plastique recyclé pour faire les supports, et en ce qui concerne la batterie, nous avons mis en place une initiative qui permet aux populations de nous retourner les batteries usagées, contre paiement. L’idée est de ne pas polluer le sol qui nous nourrit. o

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