
• Soutenue par le secteur agricole et minier
• La BAD salue ces performances économiques
• L’inflation devrait atteindre 2,6 % sur 2025
Malgré la crise sécuritaire qui impacte le développement socioéconomique, il reste que les perspectives économiques s’annoncent bonnes pour le Burkina Faso en 2025 et 2026. Ce constat est de la Banque africaine de développement (BAD), contenu dans le Rapport pays 2025 de la BAD intitulé « Tirer le meilleur parti du capital du Burkina Faso pour favoriser son développement », rendu public en juillet 2025. “Les perspectives économiques sont positives, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel projetée à 5,7 % en 2025 et 6,8 % en 2026 “, a affirmé la BAD.
Mais quels sont les leviers de cette croissance économique ?
A en croire les rédacteurs du rapport, ces indicateurs au vert sont soutenus par l’augmentation de la production agricole et extractive. Dans le souci de maintenir cette résilience économique, la BAD invite le pays des Hommes intègres à améliorer les conditions sécuritaires. Autre bonne nouvelle révélée par le document est que l’inflation devrait atteindre 2,6 % sur 2025, en raison des perspectives des bonnes campagnes agricoles. Quant au déficit budgétaire, il devrait s’établir à 3,5 % du PIB en 2025, en raison de la hausse des recettes publiques et d’un meilleur contrôle des dépenses publiques. “Le déficit du compte courant devrait s’améliorer (1,1 % du PIB en 2025), grâce à l’augmentation de recettes d’exportation et la baisse des importations des denrées alimentaires”, mentionne le rapport.
Résilience de l’économie burkinabè
La BAD révèle que l’économie burkinabè a montré une certaine résilience en dépit des défis multidimensionnels auxquels le pays fait face. Pour cette institution financière africaine, les indicateurs macroéconomiques sont globalement encourageants et les perspectives économiques restent favorables. Cependant, fait savoir la BAD, le secteur social demeure difficile, exacerbé par la persistance de l’insécurité et de la crise humanitaire qui en découle. Autre handicap que rapporte la BAD est la faible diversification de l’économie, entraînant sa vulnérabilité face aux chocs, les défis climatiques et les difficultés et contraintes engendrés par l’environnement économique international plutôt morose, et le contexte politique régional en mutation, freinant également le développement du pays. Toutefois, les économistes de la BAD notent que le Burkina Faso dispose d’un potentiel considérable de capital (naturel, humain, productif, financier…), souvent peu exploité ou peu valorisé dont la mise en valeur peut booster son développement.
Quelques risques qu’encourt l’économie burkinabè
De l’avis du rapport, le pays pourrait faire face à certains risques comprenant une détérioration importante de la situation sécuritaire, des effets négatifs majeurs du changement climatique, des différends entre les groupements régionaux dans l’Afrique de l’Ouest et la baisse importante de l’aide au développement. A cet effet, le document relève que le pays est non concerné par la hausse des tarifs américains mais pourrait être affecté par la baisse des prix des matières premières (coton). Pour atténuer ces risques, le pays devrait poursuivre la sécurisation du territoire tout en consolidant la cohésion sociale ; adopter une stratégie de diversification des exportations ; promouvoir la transformation des produits locaux ; renforcer l’adaptation au changement climatique (adoption d’une agriculture durable) et raffermir les relations économiques avec les pays voisins.
Ambéternifa Crépin SOMDA
Politiques à envisager pour accélérer le développement économique et social du Burkina Faso
Dans le court terme, la politique de développement devrait être axée sur la relance des principaux moteurs de la croissance économique, le soutien à la stabilité macroéconomique et la mise en place d’une base de la transformation économique :
• améliorer la situation sécuritaire et renforcer la cohésion sociale,
• poursuivre la consolidation budgétaire,
• réduire les flux illicites dans le secteur minier,
• améliorer le climat des affaires pour attirer les investissements directs étrangers (IDE) et,
• améliorer l’accès à l’éducation et aux services de santé, notamment, pour les PDI et ceux qui sont retournés dans leurs localités d’origine.
Dans le moyen et long terme, la politique de développement vise une accélération de la transformation structurelle de l’économie
• diversifier l’économie à travers la promotion du secteur manufacturier,
• développer les chaînes de valeur locales plus particulièrement dans le secteur agricole,
• renforcer les infrastructures économiques de soutien à la croissance, pour réduire les coûts de l’énergie et des transports,
• accélérer la mise en œuvre du programme « éducation de qualité pour tous » et l’opérationnalisation du Régime d’assurance maladie universelle,
• développer un mécanisme de financement du secteur privé, en particulier, les petites et moyennes entreprises (PME).
Les politiques de développement devraient être financées en grande partie par des ressources domestiques pour une meilleure mise en œuvre.o
Source : Rapport BAD, juillet 2025