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Conjoncture économique: Une embellie prudente pour l’Union

• Une croissance robuste de 6,3 %, en 2025

• Nette amélioration de la balance commerciale du Burkina

• L’inflation en baisse au 1er trimestre 2025

Malgré un contexte international marqué par les incertitudes géopolitiques, les tensions commerciales entre grandes puissances et le ralentissement de la croissance mondiale, la région UEMOA affiche une dynamique économique plutôt favorable au premier trimestre 2025. La dernière note de conjoncture de la Commission de l’UEMOA, publiée en juillet 2025 et qui porte sur le 1er trimestre de l’année, révèle, en effet, une reprise de l’activité économique dans l’ensemble de l’Union, avec des signaux encourageants également du côté du Burkina Faso. Cette tendance est portée par la résilience des économies ouest-africaines face aux chocs extérieurs et aux défis sécuritaires internes.
D’après les prévisions du Fonds monétaire international, la croissance mondiale devrait ralentir à 2,8 % en 2025. Cependant, l’UEMOA devrait maintenir une croissance robuste de 6,3 %, contre 5,2 % en 2024. Cette accélération est attribuée à l’entrée en production des projets pétroliers et gaziers au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Niger. Les autres économies de l’Union, dont le Burkina Faso, bénéficient également de cette dynamique, grâce à leur capacité d’adaptation et à une meilleure orientation de leurs politiques publiques.
Au Burkina Faso, l’un des faits saillants de ce début d’année est la nette amélioration de la balance commerciale. Le pays a, en effet, enregistré une progression remarquable de ses exportations de l’ordre de 42,3 % par rapport au trimestre précédent. Cette hausse, la plus forte de la région, est vraisemblablement portée par le secteur minier, notamment, la production d’or, qui reste le principal produit d’exportation du pays. Dans le même temps, les importations ont reculé de 9,9 %, contribuant ainsi à renforcer le taux de couverture des importations par les exportations, un indicateur clé de la santé extérieure d’une économie.
Sur le plan des prix, la tendance générale dans l’UEMOA est à l’accalmie. L’inflation régionale s’est établie à 2,3 % en glissement annuel, un niveau conforme à la norme communautaire fixée à 3 %. Cette modération est le résultat de la baisse des prix dans plusieurs catégories de consommation, notamment, la restauration, la santé, les loisirs et les services financiers. Au Burkina Faso, l’indice harmonisé des prix à la consommation a même reculé de 2,8 % sur le trimestre, sous l’effet d’une baisse marquée des prix de l’énergie (-12,2 %). Sur un an, l’inflation reste contenue à 2%, ce qui traduit une relative stabilité des prix à la consommation, dans un contexte pourtant tendu sur les marchés mondiaux des matières premières. L’agriculture, qui demeure un pilier essentiel des économies de l’Union, a connu une évolution contrastée. À l’échelle régionale, la production vivrière a progressé de 4,9 %, tandis que celle destinée à l’exportation a enregistré un recul de 1,1 %. Pour le Burkina Faso, faute de données actualisées sur la campagne agricole 2024/2025, la note de conjoncture s’appuie sur une reconduction des chiffres de la campagne précédente. Ainsi, la production vivrière est estimée à 6,3 millions de tonnes, et celle d’exportation à 1,6 million de tonnes. Cette stabilité apparente masque, toutefois, les incertitudes liées aux aléas climatiques et à la situation sécuritaire qui affecte certaines zones de production.
Sur le plan industriel, la forte progression des exportations laisse supposer une bonne performance du secteur extractif, notamment minier. Dans d’autres pays de l’Union, comme le Sénégal, le Togo ou la Côte d’Ivoire, l’activité industrielle est restée dynamique, soutenue par la reprise des industries manufacturières, la production d’énergie ou encore l’extraction minière. Ces exemples illustrent l’importance d’une diversification des sources de croissance, au-delà des seules matières premières.

Plus de 5.400 milliards FCFA de recettes budgétaires
La situation des finances publiques dans l’Union montre également des signes de consolidation. Les recettes budgétaires globales, hors Togo, ont augmenté de 10,6 % sur un an, atteignant 5.403 milliards FCFA. Cette amélioration s’explique par une meilleure mobilisation des ressources internes dans plusieurs pays, et par la progression des recettes fiscales liées aux exportations. Côté monétaire, la masse monétaire de l’Union a progressé de 3 % sur le trimestre, traduisant une amélioration de la liquidité globale dans l’économie. Cette évolution est portée par la hausse des dépôts bancaires et, dans certains cas, par la reprise du crédit à l’économie. Au total, la conjoncture économique du premier trimestre 2025 dans l’UEMOA, et en particulier au Burkina Faso, apparaît plutôt encourageante. La stabilité des prix, l’amélioration du commerce extérieur et la croissance soutenue de l’activité constituent des signaux positifs, dans un contexte mondial encore incertain. Toutefois, cette embellie reste fragile, car exposée aux aléas climatiques, à la volatilité des prix des matières premières et aux tensions sécuritaires.
ESS

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