
Lancée par le Premier ministre, le 30 janvier 2025, et saluée comme un tournant dans la modernisation des services publics, la plateforme multicanal Faso Arzeka s’impose désormais comme l’un des piliers de la digitalisation financière de l’État burkinabè. Conçue pour simplifier, sécuriser et centraliser l’ensemble des paiements effectués au profit de l’Administration, elle ambitionne de transformer durablement la relation financière entre les citoyens, les entreprises et les services publics.
Une plateforme pensée pour tous les usagers
Faso Arzeka se distingue d’abord par sa flexibilité. Accessible via application mobile, web, USSD (*700#), mobile money, cartes bancaires ou encore porte-monnaie électronique, elle permet à chaque usager de choisir le canal qui lui convient le mieux. Cette architecture multicanal vise à lever les barrières techniques qui freinaient encore l’accès aux paiements publics, notamment, en zones rurales où le téléphone basique reste la norme. L’objectif affiché est de faciliter le paiement, réduire les déplacements, raccourcir les délais et fluidifier les interactions avec l’Administration.
Pour l’État, Faso Arzeka offre un outil efficace de mobilisation et de sécurisation des recettes. La plateforme centralise les flux financiers, améliore la traçabilité et renforce la transparence dans la gestion des paiements. Les services du Trésor disposent ainsi d’une meilleure visibilité et d’un contrôle renforcé sur les recouvrements. Pour les agents de l’Administration, le système apporte une solution intégrée qui s’adapte aussi bien aux Directions disposant d’applications métiers qu’aux services qui n’en ont pas. La gestion des paiements, des justificatifs et des attestations devient plus simple, plus rapide et mieux organisée, ce qui améliore le service rendu au public.
Pour les citoyens comme pour les entreprises, Faso Arzeka représente un gain de temps considérable. Les usagers peuvent désormais régler leurs obligations sans se déplacer, recevoir leurs notifications en temps réel et bénéficier d’un espace unique, accessible partout et en permanence. Cette simplification contribue à réduire les files d’attente, les risques d’erreur et les coûts indirects liés aux démarches administratives. L’initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation des finances publiques. En favorisant le paiement électronique, Faso Arzeka réduit les risques liés à la circulation du cash, optimise le recouvrement et soutient la mise en œuvre des stratégies nationales de digitalisation. Pour l’État, ce changement représente un levier majeur pour renforcer la confiance des citoyens et fluidifier les relations entre l’Administration et le public.
Des performances qui confirment l’adhésion du public
Depuis sa mise en service, Faso Arzeka enregistre des performances qui confirment son utilité et son appropriation par le public. À ce jour, la plateforme totalise 2 260 467 transactions, pour un volume financier de 4 256 245 453 FCFA. Ce niveau d’activité, remarquable pour un outil encore jeune, illustre la confiance grandissante des citoyens, des entreprises et des services publics dans les paiements numériques. Il démontre aussi la capacité du système à absorber un flux important d’opérations sans dégradation du service, signe d’une architecture technique robuste et d’une organisation maîtrisée. Pour les spécialistes des finances publiques, ces chiffres témoignent d’une évolution structurelle : le numérique devient désormais un véritable moteur de mobilisation des recettes, capable d’apporter à l’État une visibilité en temps réel et une meilleure prédictibilité budgétaire.
Une technologie sécurisée, développée par une expertise locale
La sécurité constitue l’un des fondements de Faso Arzeka. Les transactions sont chiffrées, les preuves de paiement générées automatiquement et les opérations traçables à chaque étape. L’architecture technique a été pensée pour garantir l’intégrité des données et l’interopérabilité avec l’écosystème financier existant, notamment, les opérateurs de mobile money, les banques, les réseaux internationaux et les systèmes de paiement publics.
La plateforme est également le fruit d’un savoir-faire local. Ingénieurs, développeurs et structures techniques nationales ont été mobilisés pour concevoir un outil adapté aux réalités du Burkina Faso, tant sur le plan technologique qu’opérationnel. Ce choix renforce la maîtrise nationale du système et facilite sa maintenance et son évolution future.
Une étape décisive pour la modernisation financière du Burkina Faso
La plateforme est pensée comme le cœur d’un écosystème numérique appelé à s’élargir. Déjà reliée à des outils comme e-Sintax, Sydonia World ou e-Concours, elle devrait, à terme, intégrer d’autres services publics, qu’il s’agisse du foncier, de l’état civil ou des procédures administratives en ligne. L’objectif annoncé est de créer, progressivement, un espace unique où chaque citoyen pourra accomplir la majorité de ses démarches, du paiement d’une taxe à la demande d’une attestation. Faso Arzeka ouvre la voie à une nouvelle manière d’interagir avec l’Administration, plus moderne, plus sécurisée et plus adaptée aux besoins d’un pays engagé dans sa transformation numérique.
Correspondance particulière
Une large gamme de paiements désormais centralisée
Faso Arzeka regroupe progressivement les principaux paiements effectués au profit de l’État. Parmi ceux déjà intégrés ou en cours d’intégration figurent, notamment :
• la taxe sur les véhicules à moteur ;
• la taxe de résidence ;
• les impôts, droits et taxes foncières ;
• les contributions des moyennes entreprises ;
• l’ensemble des impôts disponibles sur la plateforme e-Sintax ;
• les droits de douane liquide interfacés avec le système Sydonia World ;
• les attestations AJE et ANPE ;
• les attestations et agréments délivrés par le ministère des Mines, l’APEC et autres structures spécialisées ;
• les paiements liés aux e-concours.
À ces paiements obligatoires s’ajoutent également plusieurs mécanismes de contributions volontaires. Faso Arzeka permet ainsi de soutenir des initiatives citoyennes telles que le Fonds de soutien patriotique, Faso Mêbo, l’opération Ma brique pour Sankara et bien d’autres initiatives citoyennes. Cette dimension participative donne aux citoyens un canal supplémentaire pour contribuer aux efforts nationaux, de manière sécurisée et transparente.

