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Infrastructures ferroviaires: la question de financement des projets au cœur d’un panel

• Après un état des lieux des projets ferroviaires 

• Le financement endogène des projets d’infrastructures ferroviaires exploré

• Pour une amélioration des services de transport par rails au Burkina

Le Directeur général de Sitarail, Simplice Essoh, répondant aux journalistes

Du 14 au 15 novembre 2025, s’est tenue à Bobo-Dioulasso, la première édition des Journées nationales du transport par rails (JNTR). Cet évènement, initié par la Société de gestion du patrimoine ferroviaire burkinabè (SOPAFER-B), s’inscrit dans une dynamique de redynamisation du secteur ferroviaire burkinabè. La première journée des JNTR a été principalement ponctuée par des activités de formation au profit des centaines de participants, notamment, des étudiants venus de plusieurs établissements supérieurs de la ville. Le Directeur général de la Société internationale de transport africain par rails (Sitarail), Simplice Essoh, a, à cette occasion, modéré un panel sur la thématique du financement des infrastructures ferroviaires, le vendredi 14 novembre 2025, à la salle de conférences du Conseil régional du Guiriko. Ce thème, subdivisé en trois sous-thèmes, à savoir : « Financement des projets ferroviaires : état des lieux, défis et perspectives » ; « Financement endogène des projets d’infrastructures ferroviaires : rêve ou réalité » ; et « Contribution du transport ferroviaire à l’intégration sous-régionale ».
Mamadou Yougbaré, Directeur général de la normalisation des études techniques, a pris premièrement la parole pour faire l’état des lieux, les défis et perspectives du financement des projets ferroviaires. Pour lui, avec la situation d’enclavement du Burkina et l’accroissement sans cesse du trafic routier, « développer le réseau ferroviaire devient une alternative sûre, sécurisée pour le transport des marchandises… ». Malheureusement, la ligne Abidjan-Ouaga-Kaya longue d’environ 1 254 km est en constante dégradation. Le réseau ferroviaire et les infrastructures ont donc besoin de réhabilitation, alors que la mobilisation des fonds fait face à plusieurs défis : ressources d’ordre financier, économique et institutionnel. Il a recommandé vivement de définir une vision stratégique à long terme pour une étude prospective ; de renforcer la coordination entre États et les opérateurs ferroviaires pour éviter la fragmentation des investissements ; de diversifier les sources de financement ; d’encourager la performance économique ; de promouvoir les initiatives endogènes….

Une vue des participants au panel

L’expert en Partenariat public-privé, Moussa Ouarma, a rappelé, par la suite, que le concept de financement endogène était directement lié à la pensée de Joseph Ki-Zerbo, qui prône une autonomie et une autosuffisance pour les pays africains. En guise de définition pour lui, le financement endogène des infrastructures ferroviaires serait la mobilisation des ressources internes destinées à la réalisation des investissements dans le domaine ferroviaire, en l’occurrence la construction, la réhabilitation et la maintenance des chemins de fer, des trains, des gares…. Comme état des lieux, l’expert en PPP a expliqué que le principal instrument financier de développement endogène était constitué par les ressources propres mobilisées par les régies, en l’occurrence, les fiscs et la Douane. Cependant, le domaine ferroviaire n’a bénéficié d’inscription budgétaire que pour la création de Faso Rails et les projets de construction de chemin de fer Ouagadougou-Bolgatenga. Et comme recommandations, il propose de « renforcer la politique de développement endogène ; de mettre en place un programme complet de construction et d’exploitation du réseau ferroviaire au Burkina Faso ; d’élaborer une stratégie de mobilisation des ressources internes destinées au financement des infrastructures ferroviaires assortie d’un plan d’action. » Sayouba Kiendrebéogo, chef de service trafic et facilitation au CBS, dans le dernier sous-thème, s’est intéressé à la contribution du transport ferroviaire à l’intégration sous-régionale. Comme recommandations, il propose de réaliser l’interconnexion des réseaux ; de standardiser les normes techniques ; d’améliorer la préparation et le financement des projets ; de développer les chaînes de valeur régionales compétitives ; de développer la complémentarité multimodale ; de créer un fonds d’étude de développement des infrastructures intégratrices.
Au sortir de ces interventions, le DG de Sitarail s’est réjoui de l’organisation d’un tel évènement et de la vision du gouvernement à développer l’infrastructure ferroviaire. « Il y a une volonté politique, et c’est une bonne chose que l’État s’approprie la construction de l’infrastructure ferroviaire. En tant que partenaires depuis 1995, nous nous engageons à jouer notre partition dans cette nouvelle dynamique », a-t-il dit. En tant qu’acteur du domaine ferroviaire, plusieurs recommandations ont été faites par le DG pour une amélioration des services de transport par rails au Burkina.
IB/Collaborateur

Les propositions pour l’amélioration du transport en train : la réhabilitation de la ligne Abidjan-Ouagadougou ; la construction d’autres lignes qui permettront de desservir les 17 régions et 47 provinces du Burkina ; la mise en place d’une usine de production de rail par le biais de Faso Rails ; la recherche de solutions innovantes de financement des infrastructures ferroviaires, comme le volontariat populaire, le fonds vert.

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