
• Un taux de 41,34% en 2024, contre 47,55% en 2023
• Masse salariale : elle passe de 500 milliards à plus de 1.097 milliards FCFA en 10 ans
• Un taux de pression fiscal de 18,40% en 2024, contre 17,20% en 2023
Le 20 février 2024, à la faveur de la 2e édition de l’Assemblée annuelle des services du budget (AASB), le ministre de l’Economie et des Finances (MEF), Docteur Aboubakar Nacanabo, alertait sur la non-maîtrise de la masse salariale au Burkina Faso. A titre illustratif, la masse salariale est passée de 500 milliards FCFA en 2013 à plus de 1. 097 milliards en 2023, pour un ratio masse salariale sur recettes fiscales de 47,55%. La conséquence de cette évolution inquiétante est que le pays s’éloignait du taux communautaire de la masse salariale à ne pas dépasser dans l’espace Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) fixé à 35%. Prenant la pleine mesure de ce risque, surtout sur la capacité des recettes fiscales de l’Etat à continuer à s’acquitter de ce droit régalien, à savoir payer chaque mois les salaires aux fonctionnaires. Pour y faire face, le gouvernement, sous la houlette du président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a pris des mesures urgentes et radicales, à travers des réformes pour une maîtrise des dépenses de personnel. Lesquelles réformes, selon le ministre, passent par la réalisation de l’opération de contrôle de présence et des éléments de rémunération des agents émargeant sur le SIGASPE, qui a permis de faire des économies sur le plan budgétaire et d’assainir le fichier de la solde. Il y a également l’effectivité du e-bulletin qui assure l’accès des agents publics à cet acte d’une importance capitale. Un an après la mise en œuvre de ces réformes, il ressort de la Loi de règlement 2024, adoptée le 14 octobre 2025 par l’Assemblée législative de transition, que le Burkina Faso a fait d’énormes efforts pour réduire son taux de masse salariale en 2024.
La loi de règlement 2024 fait le constat
35% est le taux communautaire de la masse salariale à ne pas dépasser dans l’UEMOA. Le Burkina Faso qui était à 47,55% en 2023 a réalisé une régression significative de 6,21% en 2024, pour atteindre un taux de 41,34% de taux de masse salariale en 2024. Dans le même temps, le pays a réalisé un taux de pression fiscal de 18,40% en 2024, contre 17,20% en 2023. Ledit taux de 2024 est une prouesse, car il s’approche du taux communautaire fixé à 20%. Ces deux indicateurs au vert réalisés par le budget 2024 ont permis au gouvernement d’obtenir le quitus de la Loi de règlement 2024 par l’Assemblée législative de transition (ALT), le 14 octobre 2025, à Ouagadougou. Fatoumata Bako/Traoré, ministre déléguée au Budget, qui a défendu le projet de loi, a révélé que ces deux points avaient fortement impressionné les Députés en jugeant que le budget 2024 s’est bien exécuté. En d’autres mots, les 69 Députés votants ont tous jugé que la Loi de règlement 2024 était régulière, conforme et surtout sincère aux objectifs assignés à la Loi de finances initiale adoptée en décembre 2023. Les montants définitifs des recettes encaissées et des dépenses ordonnancées du Budget de l’Etat, exercice 2024, sont arrêtés à 2.579.497.788.123 FCFA de recettes et à 3.652.473.878.083 FCFA de dépenses. Le résultat du Budget général de l’exercice 2024 est déficitaire et arrêté à la somme de 1.072.976.089.960 FCFA. Le résultat d’exécution des lois de finances de l’exercice 2024 est déficitaire et arrêté à la somme de 856.319.262.600 FCFA (voir encadré).o
Ambéternifa Crépin SOMDA
Quelle est la part des partenariats publics privés (PPP) dans la dette globale ?
L’examen de la dette publique, établi à 8.029,6 milliards FCFA au 31 décembre 2024, n’intègre pas les engagements liés aux PPP. Ceux-ci sont comptabilisés hors dette et s’élèvent à environ 3.000 milliards FCFA. Il est important de préciser que la majorité des PPP conclus ne génèrent pas de paiements directs imputables au Budget de l’Etat. Leur financement repose sur des mécanismes autonomes, assurés soit par les usagers via des redevances, soit par les recettes d’exploitation du projet. De ce fait, ils constituent principalement des passifs conditionnels par les finances publiques.
