
• Sur les dépenses publiques et privées dans l’espace communautaire
• Renforcer les systèmes de contrôle
• Les 8 présidents posent le débat à Ouagadougou

Du 14 au 18 juillet 2025, s’est tenue à Ouagadougou la 26e réunion statutaire annuelle des présidents des Cours des comptes des Etats membres et des Conseillers de la Cour des comptes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette rencontre que confère l’article 69 du Traité modifié de l’UEMOA a vu la présence des 8 présidents des Cours des comptes dans la capitale abritant le siège de l’UEMOA. L’hôte du jour, le premier président de la Cour des comptes du Burkina Faso, Latin Poda, a relevé que cette réunion offrait un cadre propice pour procéder à l’évaluation des systèmes de contrôle des comptes et des résultats des contrôles effectués durant l’exercice écoulé. Pour lui, cette réunion n’est pas seulement un rendez-vous statutaire : elle est une tribune d’échanges, de réflexion stratégique et d’action concertée en faveur du renforcement des systèmes de contrôle, de l’harmonisation des procédures et de l’élévation des standards de l’audit public dans l’espace communautaire.

Latin Poda a expliqué qu’à travers l’évaluation des dispositifs en vigueur et des missions accomplies au cours de l’exercice écoulé, il fallait de la volonté collective pour adapter les juridictions aux nouveaux défis, notamment, ceux liés à la mise en œuvre du cadre harmonisé des finances publiques. « Ces réformes participent d’une exigence institutionnelle, mais également d’un impératif moral à l’endroit des concitoyens », a-t-il affirmé. Et d’ajouter que les Cours des comptes peuvent jouer un rôle crucial à travers la mutualisation des renseignements financiers, le traçage rigoureux des flux transfrontaliers, l’audit coordonné des fonds sécuritaires contre le financement du terrorisme. Il a rappelé que par la publication de leurs rapports, les Cours des comptes rendent l’action publique lisible en offrant aux citoyens les preuves tangibles de la manière dont les ressources publiques sont gérées.
Un espace communautaire au service de l’intérêt général

Le Commissaire chargé du département de l’Aménagement du territoire communautaire et des Transports, Jonas Gbian, représentant le président de la Commission de l’UEMOA, a mentionné que la Commission de l’UEMOA avait, depuis 2009, fait adopter par le Conseil des ministres un ensemble de directives communautaires formant le cadre harmonisé des finances publiques au sein de l’UEMOA. Lesquelles directives, dit-il, « ont pour but d’offrir aux Etats des outils modernes et efficaces pour la planification et l’exécution des budgets des entités publiques, la modernisation de la comptabilité publique, en vue de la production d’une information financière de qualité pour le secteur public ». Le président de la Cour des comptes de l’UEMOA, Sègnon Yves-Marie Adissin, dit attendre que les travaux de cette session marquent une nouvelle avancée dans la construction d’un espace communautaire de contrôle des finances publiques, à la fois plus harmonisé, plus robuste et plus influent, au service de l’intérêt général. Il a souhaité que cette réunion statutaire puisse contribuer à perfectionner les outils et méthodes d’intervention, ainsi qu’à une meilleure harmonisation des pratiques. En rappel, le thème choisi pour cette édition est : «Renforcer la reddition des comptes pour une gouvernance publique responsable et moderne».
ACS
Le rôle des Cours des comptes
– Contrôler, alerter, faire des recommandations et accompagner les pouvoirs publics ;
– Jouer un rôle clé dans le rétablissement de la confiance, en garantissant que chaque franc public est utilisé à bon escient, au service du bien commun ;
– Constituer une force de propositions pour les Exécutifs et les Parlements confrontés permanemment à la nécessité de rationaliser leurs choix et priorités, à préserver les ressources endogènes et au devoir de redevabilité vis-à-vis de nos concitoyens ;
Pour atteindre l’objectif de bonne gouvernance considérée le plus souvent comme une obligation de moyens, vis-à-vis des pouvoirs publics, avec exigence de progression mesurable, il faut que les Cours des comptes mettent en place des mécanismes robustes de contrôle, d’évaluation de l’action publique et de sanction des mauvaises gestions.o
Source : Discours premier président de la Cours des comptes du Burkina Faso