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Crédit et épargne au Burkina: regain de confiance dans les banques

• Le volume de crédit en hausse de 29%

• Les prêts aux ménages sont restés stables

• Les dépôts à terme rebondissent

Le Burkina Faso a connu une reprise notable de l’activité économique. En témoigne le rapport 2024 sur les conditions de banque dans l’UEMOA, publié par la BCEAO, le 15 juillet 2025. Dans le document, la Banque centrale note qu’après un repli en 2023, l’activité bancaire au Faso a été portée par un retour vers les financements à moyen terme et une amélioration du climat économique. Ce nouvel entrain s’est manifesté tant au niveau des crédits, dépôts et de l’épargne. Les Burkinabè semblent renouer avec les banques, tout en restant prudents.
L’offre de crédit bancaire dans l’Union a maintenu sa tendance haussière en 2024, à l’instar des années précédentes, selon le document de la BCEAO. Le volume de crédits mis en place dans l’Union a connu une hausse de 8,4%, soient 21.558,2 milliards en 2024. Une situation de croissance similaire au Burkina Faso. Le pays des Hommes intègres vient en 2e position des pays qui ont aussi connu des augmentations significatives du volume de crédit, juste après la Guinée-Bissau. En effet, les crédits mis en place par les banques et institutions financières du pays se sont établis à 2.413,8 milliards FCFA en 2024, contre 1.862,9 milliards en 2023. Ce qui représente une progression remarquable de 29,6% en une année.
Cette croissance du volume des crédits a été tirée essentiellement dans l’ensemble des entreprises (essentiellement privées, selon la BCEAO) dont l’activité principale est la production de biens et de services marchands destinés à la vente.  Ensemble, elles ont levé plus la moitié des crédits du pays (1.440 milliards FCFA). Suivent après les administrations publiques, où on note une nette hausse de près de 240 milliards FCFA, contre seulement 3,3 milliards en 2023. Les associations et ONG n’ont pas été en reste. Elles ont presque doublé le volume de crédit contracté en 2023, soient 73,8 milliards FCFA, l’année du rapport, selon la BCEAO. En général, presque tous les secteurs institutionnels ont connu une hausse remarquable du volume du crédit en 2024. Presque tous, sauf la catégorie « ménages ». Dans l’annexe du rapport, on retient que les crédits aux ménages sont restés stables autour de 637,2 milliards FCFA, traduisant sans doute une certaine prudence des particuliers.

Crédits de trésorerie en tête, taux d’intérêt en légère baisse
Selon les besoins, les Burkinabè ont privilégié les crédits de trésorerie. Il s’agit des crédits bancaires à court terme qui permettent aux entreprises de faire face à un besoin de financement temporaire sur une durée déterminée. Ces types de crédit ont constitué la plus grande part du volume enregistré en 2024, soit 47,7% des prêts. Ils sont suivis des crédits à l’équipement (14,3%) et à la consommation (13%). Sur le plan de la demande économique, les crédits immobiliers ont représenté 7,7% du total au Burkina Faso, en 2024. Il ressort de ce tableau des besoins, une prédominance des besoins de court terme, notamment, les besoins en fonds de roulement des entreprises.
Le taux d’intérêt appliqué sur les crédits a connu une légère hausse entre 2023 et 2024. Selon le document de la BCEAO, par type de crédit, le taux d’intérêt a varié entre 6,97% (équipement) et 7,85% (Immobilier). Les crédits à la consommation, quant à eux, avaient un taux d’intérêt de 7,66%.
A noter que les taux les plus élevés sont observés sur les crédits à l’exportation (10,64%) et les crédits aux entreprises individuelles (9,93%). Autre point positif sur l’évolution de l’activité bancaire du pays est le retour à l’épargne. Ainsi, on note que les dépôts à terme ont rebondi à 1.136,6 milliards FCFA, en progression de 9,5% entre 2023 et 2024. Une reprise notable après deux ans de baisse, traduisant un retour progressif de la confiance des épargnants.
ESS

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