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UEMOA: une croissance portée par la demande intérieure

• Des signaux positifs sur l’inflation

• Industrie, commerce, services: les moteurs internes se renforcent

• Le Faso affiche des indicateurs économiques plutôt positifs

La dynamique économique des pays de l’UEMOA reste bien orientée au premier semestre 2025. D’après la note de conjoncture de la BCEAO, publiée en mai 2025, le taux de croissance du PIB réel de l’Union atteindrait 7,3% au deuxième trimestre, après 7,1% au premier trimestre, confirmant une trajectoire de consolidation tirée principalement par la demande intérieure et des performances robustes dans les secteurs du commerce, des services financiers et du BTP.
Cette embellie intervient dans un contexte international contrasté : ralentissement de l’économie chinoise, incertitudes liées aux politiques monétaires dans les pays développés, et hausse des tensions commerciales. Malgré cela, l’Afrique de l’Ouest, et particulièrement l’UEMOA, fait preuve de résilience, avec une inflation contenue à 1,5% en avril, en baisse par rapport aux 2,2% de mars, grâce à la détente des prix alimentaires.

Industrie, commerce, services : les moteurs internes se renforcent
Les indicateurs d’activité confirment cette vigueur : en mars 2025, la production industrielle a progressé de 3,1%, tirée par les activités extractives et la production d’eau/énergie. Le secteur du BTP affiche également des signaux positifs dans six pays sur huit, avec un bond de +14,9 points au Burkina Faso. L’activité commerciale, mesurée par l’indice de chiffre d’affaires, a crû de 5,5%, après un repli le mois précédent.
Les services financiers ont progressé de 0,8% en mars, tandis que les services marchands non financiers ont légèrement reculé (-0,4%), après une hausse marquée le mois précédent. En glissement annuel, les services restent dynamiques avec +15,4% pour les services financiers.
Le recul de l’inflation est attribué à la baisse des prix des denrées alimentaires, notamment, grâce à la mise sur les marchés des produits issus de la campagne agricole 2024/2025. Les prévisions tablent sur une inflation de 1,7% en mai et 1,8% en juin, loin des niveaux élevés observés les années précédentes. La tendance est toutefois fragile, soumise aux risques sécuritaires internes et aux aléas commerciaux internationaux, notamment, les récentes mesures tarifaires prises par les États-Unis.

Marchés : des performances divergentes entre Bourse et dette publique
La BRVM a enregistré une légère baisse de ses indices en avril 2025 (-0,1% pour le BRVM Composite), mais reste en hausse annuelle de 31,6%. La capitalisation boursière globale s’élève à 21 566 milliards FCFA, boostée par les secteurs de l’agriculture (+47,8%) et de l’industrie (+36,6%).
Sur le marché régional des titres publics, les États de l’Union ont levé près de 2.000 milliards FCFA en avril, soit +102,8% par rapport à mars, dont une majorité via des Obligations. Les coûts d’emprunt sont en légère baisse : le taux moyen pondéré sur les Obligations s’établit à 7,49%, contre 7,68% un mois plus tôt. La BCEAO anticipe une poursuite de la dynamique de croissance pour les trimestres à venir, avec des acquis solides dans l’agriculture vivrière, les industries extractives et les services. La masse monétaire est en hausse (+12,7% à fin mars), tirée par les dépôts (+11,1%) et les créances sur l’économie (+5%).. Si les tendances sont encourageantes, les risques ne sont pas négligeables : l’insécurité dans certaines zones, les fluctuations du commerce mondial, et les effets monétaires croisés pourraient tempérer les projections. Pour l’heure, l’Union tire son épingle du jeu, portée par des fondamentaux internes solides et une politique monétaire vigilante.
NK

Burkina Faso : des signaux encourageants

Au sein de l’Union, le Burkina Faso affiche des indicateurs économiques plutôt positifs, malgré un environnement sécuritaire difficile. La production industrielle du pays a enregistré une progression de 2,4% en mars 2025, après un léger recul en février. Dans le secteur des services financiers, le pays maintient sa dynamique avec une hausse de 4,9% en glissement annuel. Le secteur des bâtiments et travaux publics (BTP) se distingue avec une amélioration de l’activité estimée à +14,9 points par rapport à la moyenne de long terme. Ce rebond s’explique par les investissements publics en infrastructures et les efforts de relance interne. Le commerce a également progressé, porté par le commerce de détail et les services associés. Côté prix, le taux d’inflation est ressorti à 1,8% en avril 2025, contre 2,3% en mars, soit une baisse de 0,5 point de pourcentage. Cette modération s’explique, notamment, par la bonne disponibilité des produits alimentaires issus de la campagne agricole et une relative stabilité des coûts de transport. Enfin, le taux débiteur appliqué par les banques a légèrement augmenté à 7,56%, contre 7,54% le mois précédent, tandis que les dépôts à terme sont rémunérés à hauteur de 5,54%.

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