
• Signaux positifs sur l’économie réelle
• Le déficit budgétaire se réduit
• 224 milliards FCFA levés sur le marché régional
Les dernières statistiques du Marché des titres publics de l’UEMOA ont été rendues publiques, le 16 avril dernier, par Umoa-Titres. Cette institution de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), chargée de gérer les titres publics émis par les États membres de l’UEMOA, publie, chaque trimestre, un bulletin statistique détaillé sur les emprunts publics, les taux, l’endettement, et d’autres indicateurs clés de la santé économique. Ces chiffres donnent un panorama complet de la santé budgétaire et financière des Etats membres de l’Union, dont le Burkina Faso.
Sur l’économie réelle, les signaux sont positifs, même s’ils restent à surveiller
L’économie réelle, souvent appelée l’économie tangible ou l’économie productive, se réfère à l’ensemble des activités économiques liées à la production, la distribution et la consommation de biens et de services concrets. Ainsi, sur les chiffres de la production industrielle, Umoa-Titres révèle qu’elle est en augmentation de 12,3% en décembre 2024. Notons que la production industrielle mesure l’évolution de la production dans les secteurs industriels du pays, comparée à l’année précédente. La hausse de 12% signifie que la production industrielle a fortement progressé et peut entrainer plus d’emplois, de recettes fiscales et d’exportations.
Autre indicateur de l’économie réelle, l’inflation. Elle mesure l’augmentation moyenne des prix des biens et services consommés. Elle reflète le pouvoir d’achat des ménages et affecte le coût de la vie. Et selon les données de l’agence, en décembre 2024, le taux d’inflation était de 4,9% et est redescendue à 1,5% en janvier 2025. Ce qui signifie que la pression sur les ménages s’est relâchée.
La masse monétaire est le dernier indicateur de l’économie réelle, relevée par Umoa-Titres. Il s’agit de la quantité totale d’argent en circulation dans l’économie (espèces + dépôts bancaires). On la calcule pour évaluer le dynamisme économique et les politiques de la BCEAO. Et pour le Burkina Faso, les chiffres montrent une hausse de plus de 10% pour janvier 2025. Ce qui indique un afflux massif de liquidités, un signal qui peut alimenter l’inflation.
Quid des finances publiques
Les statistiques du marché des titres publics au 1er trimestre 2025 font aussi le point des finances publiques au niveau du Burkina. Et on note un déficit budgétaire en recul. Ce dernier est passé de -10,7% du PIB en 2022 à -5,2% en 2024. Le solde budgétaire, à savoir la différence entre recettes et dépenses publiques rapportée à la richesse du pays, mesure la soutenabilité des politiques publiques. C’est la différence entre ce que l’État gagne (impôts, dons…) et ce qu’il dépense, rapporté à la richesse du pays (PIB). L’objectif premier de surveiller le solde budgétaire est de vérifier si un Etat vit au-dessus de ses moyens ou non. Avec un taux de -5,2%, cela signifie que le Burkina Faso a dépensé plus qu’il n’a encaissé (l’Etat a dépensé 5,2% de plus que ce qu’il a gagné). Toutefois, ce déficit se réduit, ce qui montre un effort de maîtrise des dépenses et d’augmentation des recettes. La tendance à la baisse (-10,7% → -5,2%) est un bon signal de redressement.
ESS
Encadré
224 milliards FCFA levés au 1er trimestre 2025
L’élément central des statistiques de Umoa-Titres porte sur le recours des pays au marché régional. C’est ce que le Burkina a réussi à emprunter sur le marché régional pour financer son budget (via les bons et obligations du Trésor). Il ressort que le Burkina a emprunté 224,52 milliards FCFA au 1er trimestre 2025. 2 types d’opérations ont été utilisés, les OAT et les BAT. Ce qu’il faut retenir sur ces levées sur le marché financier régional, ce sont les taux élevés pour le Burkina Faso, qui augmentent le coût et le service de la dette. En effet, les taux moyens pour les émissions de 12 mois, par exemple, s’élèvent à 8,73%, contre, par exemple, 7,92% pour les émissions de 7 ans. En conséquence, l’Etat paie cher pour emprunter, et chaque franc prêté aujourd’hui coûtera plus demain.
Pour le 2e trimestre 2025, le Burkina prévoit de lever 345 milliards FCFA, à travers 6 émissions principales prévues en avril, mai et juin.