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Taux de chômage: les femmes plus impactées en milieu urbain

• Soit 12,6% à Ouagadougou, contre 7,6% chez les hommes

• Les efforts d’employabilité des femmes et des jeunes par le gouvernement salués

• L’INSD disponibilise deux enquêtes sur l’emploi

Le Directeur général adjoint de l’INSD, Bernard Béré, au milieu, a martelé que l’INSD, avec l’appui de la Banque mondiale, s’était engagé à mettre en place un système d’enquêtes permanentes sur l’emploi. (Ph. Yvan Sama)

Au Burkina Faso, le chômage a un visage féminin et ce, malheureusement depuis des années. Ce constat a été une fois de plus prouvée par une Enquête nationale de base sur l’emploi et le secteur informel (ENB-ESI) et la première enquête nationale semestrielle sur l’emploi (ENES), réalisée du 30 octobre au 30 novembre 2024, par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD).
La dissémination des résultats de ces enquêtes a été faite, à l’occasion d’un atelier, à l’intention des journalistes et des utilisateurs, le 10 avril 2025, à Ouagadougou. Les enquêteurs, sous la houlette du chef de service statistique sociale à l’INSD, Rodrigue Maré, affirment que le chômage touche 3,5% de la main d’œuvre burkinabè. Suivant le milieu de résidence, il est nettement plus accentué dans les centres urbains que dans le milieu rural.
En effet, le taux de chômage est de 1,4% en milieu rural, contre 10% à Ouagadougou, 9% à Bobo-Dioulasso et 7% dans les autres centres urbains du pays. En considérant le sexe, le chômage a un visage féminin, quel que soit le milieu de résidence. Cela est plus perceptible en milieu urbain qu’en milieu rural. Il est de 12,6% chez les femmes, contre 7,6% chez les hommes à Ouagadougou et en milieu rural, il est de 1,7% chez les femmes contre 1% chez les hommes.

Les professionnels des médias et les utilisateurs ont été invités
à la dissémination desdites enquêtes du public cible. (Ph. Yvan Sama)

Toujours selon les enquêteurs, le chômage au Burkina Faso concerne beaucoup plus les jeunes (16-35 ans) dans une proportion de 5,4%. Il est de 1,4% chez les adultes (36-64 ans), ce qui est inférieur à son niveau national. Ainsi, quel que soit le groupe d’âge, les femmes sont plus affectées par le chômage que les hommes. L’écart du taux entre hommes et femmes est de 2,4 points de pourcentage chez les jeunes (16-35 ans).
En termes d’analyse de ces chiffres, Rodrigue Maré précise que ce qu’il faut retenir, c’est que l’appréciation de l’emploi montre qu’il y a une satisfaction sur l’indicateur du chômage. Il s’est réjoui du fait qu’il y ait de plus en plus de personnes qui travaillent, même si la qualité du travail est encore dérisoire. A titre d’exemple, au Burkina Faso, la majorité des emplois sont informels (93,5%), vulnérables et précaires.
Le chef de service statistique sociale à l’INSD s’est attardé sur le fait que sur la base des données de 2023 et de 2024, il y a une dynamique qui ressort, celle que le taux de chômage a beaucoup baissé. Mais la nuance qu’il faut observer, fait-il savoir, c’est qu’en milieu rural, cette baisse du taux de chômage est due en partie à l’effet de la campagne saisonnière (enquête réalisée sous la période pré-récolte. A contrario, en milieu urbain, le chômage a augmenté.

L’Etat burkinabè et la Banque mondiale, bras financiers
Le Directeur général de l’INSD, représenté par le Directeur général adjoint, Bernard Béré, a rappelé le contexte de la réalisation desdites enquêtes. Il a souligné que la création d’emplois et la réduction du chômage demeuraient des priorités majeures des politiques publiques au Burkina Faso. A ce titre, dit-il, des actions planifiées dans le cadre de la politique nationale de développement continuent d’être menées pour améliorer la qualité du marché du travail burkinabè.
Afin d’assurer un suivi régulier de la dynamique du marché du travail, Bernard Béré explique que l’INSD, avec l’appui de la Banque mondiale, à travers le Projet d’harmonisation et d’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest (PHASAO), s’est engagé à mettre en place un système d’enquêtes permanentes sur l’emploi. C’est ainsi que la réalisation de l’Enquête nationale de base sur l’emploi et le secteur informel (ENB-ESI), en 2023, suivie de la première Enquête nationale semestrielle sur l’emploi (ENES1), en 2024, marque la phase opérationnelle de ce système de collecte permanente.
ACS

 

Encadré

Méthodologie de l’enquête

La première Enquête nationale semestrielle sur l’emploi (ENES1) est une enquête par panel qui se déroule de façon permanente et couvre tout le territoire national. La collecte des données de l’enquête a eu lieu du 30 octobre au 30 novembre 2024. L’échantillon utilisé est constitué de 3.675 ménages répartis sur 308 zones de démembrement (tirées de l’Enquête nationale de base sur l’emploi et le secteur informel). o

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