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BRVM Investment Days: la finance ouest-africaine à la conquête des marchés mondiaux

• Une vitrine régionale sur la scène internationale

• Pour discuter des opportunités d’investissement dans l’Union

• Avec les investisseurs de la place de Londres

Depuis sa première édition, la BRVM Investment Days s’impose comme un rendez-vous clé pour connecter l’Afrique de l’Ouest aux grands pôles financiers mondiaux. En réunissant investisseurs, États et entreprises, l’évènement vise à promouvoir le marché financier régional et à attirer des capitaux privés vers les économies de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Cette édition, qui a pour pays à l’honneur le Bénin, réunit à la Bourse de Londres (LSEG), les acteurs commerciaux du Marché financier régional, etc., pour discuter des opportunités d’investissement dans l’Union, dans un dialogue stratégique avec les investisseurs de la place de Londres. (Ph: BRVM)

Lancée par la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), la Commission de l’UEMOA, l’AMF-UMOA, l’initiative s’est déjà arrêtée à New York, Paris, Johannesburg, Dubaï et Singapour. À chaque étape, la BRVM cherche à vendre le potentiel de l’UEMOA à des investisseurs globaux : un marché intégré, règlementé et porté par des économies jeunes, dynamiques et en mutation. Les BRVM Investment Days servent aussi à montrer l’évolution d’un marché africain qui se veut moderne, digitalisé, et respectueux des standards internationaux en matière de transparence, de gouvernance et d’innovation.

Londres 2025 : un pont entre l’Afrique et la City
Les 8 et 9 avril 2025, la City de Londres a accueilli une nouvelle édition de l’évènement, autour du thème « Explorer les opportunités d’investissement de portefeuille dans l’UEMOA ». Cette édition, qui a pour pays à l’honneur le Bénin, réunit à la Bourse de Londres (LSEG), les acteurs commerciaux du Marché financier régional, etc., pour discuter des opportunités d’investissement dans l’Union, dans un dialogue stratégique avec les investisseurs de la place de Londres.
Le ministre d’État, ministre de l’Économie et des Finances en charge de la coopération du Bénin, Romuald Wadagni, représenté pour l’occasion par Adidjatou Hassan, Directrice adjointe de Cabinet, a salué la tenue de l’évènement et invité les investisseurs à s’intéresser davantage au Bénin qui est en pleine transformation économique.

Des panels de haut niveau ont abordé des sujets tels que : la finance durable et les obligations vertes, l’impact des nouvelles technologies sur les marchés financiers, le financement des infrastructures via le marché des capitaux, l’émergence de champions locaux cotés en bourse. (Ph: BRVM)

Une centaine de participants – investisseurs institutionnels, autorités de régulation, dirigeants d’entreprises, cabinets juridiques, banques, ministères – ont répondu à l’appel.
A noter que la BRVM arrive à Londres avec une carte de visite solide : des performances 2024 remarquées, portées par une reprise de confiance sur les marchés africains.
Indice BRVM Composite : +25,32% en 2024 ; Indice BRVM 30 : +27,24%, capitalisation du marché des actions : 8.190 milliards FCFA à fin décembre 2024 ; volume des transactions : 367 milliards FCFA en 2024, contre 302 milliards FCFA en 2023 ; introduction de deux nouvelles sociétés sur le compartiment actions et première émission d’un Sukuk vert sur le marché régional.
Cette dynamique a nourri l’enthousiasme des acteurs présents, rassurés sur la résilience et l’attractivité du marché régional, malgré les chocs économiques internationaux.

La finance verte : un moteur essentiel du développement durable en Afrique
Des panels de haut niveau ont abordé des sujets tels que : la finance durable et les obligations vertes, l’impact des nouvelles technologies sur les marchés financiers, le financement des infrastructures via le marché des capitaux, l’émergence de champions locaux cotés en bourse. La deuxième journée des BRVM Investment Days a été marquée par deux tables rondes sur la finance durable et la finance islamique, animées par une vingtaine d’experts de haut niveau du GGGI, FCDO, UKEF, ORI PARTNERS. Fineopolis, IFAAS, LES, etc.
Sur la finance verte, l’on retiendra qu’en Afrique, la finance verte gagne du terrain, alors que le continent est confronté à d’importants défis climatiques, notamment, la sécheresse, la désertification et l’élévation du niveau de la mer. Les gouvernements et les institutions financières se tournent de plus en plus vers les obligations vertes pour financer des infrastructures durables, comme les projets d’énergie solaire au Maroc, les efforts de reforestation au Kenya et l’agriculture résiliente au climat en Afrique de l’Ouest. La Banque africaine de développement (BAD) a également joué un rôle central dans la mobilisation du financement climatique par le biais d’initiatives telles que le Programme africain d’obligations vertes. Alors que l’Afrique cherche à concilier croissance économique et responsabilité environnementale, la finance verte devient un outil essentiel pour attirer les investissements, encourager l’innovation et assurer la durabilité à long terme. Les investisseurs mondiaux accordant la priorité aux projets respectueux du climat, les pays africains qui adoptent la finance verte seront mieux placés pour accéder aux financements, atténuer les risques climatiques et construire des économies résilientes pour les générations futures. Au sein de l’AMF-UMOA, un cadre règlementaire a été mis en place à ce sujet. Depuis lors, 160 milliards d’obligations thématiques ont été levés suivant le détail ci-dessous : 80 milliards d’obligations vertes ; 70 milliards d’obligations durables ; 10 milliards d’obligations du genre ; 36 milliards d’obligations sociales sont en cours d’émission.
ESS

 

Filet

La finance islamique : une force émergente en Afrique

Du panel sur la finance islamique, l’on retient des panelistes qu’il s’agit d’un système financier qui fonctionne conformément à la charia, qui interdit l’intérêt (Riba), l’incertitude excessive (Gharar) et les investissements dans des secteurs jugés contraires à l’éthique. La finance islamique encourage le partage des risques et l’investissement éthique, garantissant que les activités financières contribuent à la croissance économique réelle et au développement social.
Les principaux instruments d’investissement de la finance islamique comprennent les Sukuk (obligations islamiques), qui rapportent aux investisseurs sans payer d’intérêts, la Mourabaha (financement à prix coûtant majoré), utilisée pour le commerce et l’achat d’actifs, et la Moucharaka (financement en partenariat), où les profits et les pertes sont partagés entre les investisseurs et les entreprises. En outre, le Takaful (assurance islamique) repose sur la coopération mutuelle plutôt que sur les modèles d’assurance conventionnels fondés sur les intérêts.
La finance islamique gagne en importance en Afrique, en raison de l’importante population musulmane du continent, de la demande croissante de produits financiers conformes à la charia et de l’intérêt grandissant des investisseurs mondiaux. Des pays comme le Nigeria, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Maroc ont émis des Sukuk pour financer des projets d’infrastructures, attirant ainsi des investisseurs locaux et internationaux à la recherche d’investissements éthiques et sans intérêts. En outre, la microfinance islamique permet l’inclusion financière des populations mal desservies, en particulier, dans les zones rurales. Alors que les économies africaines cherchent à diversifier leurs sources de financement, la finance islamique est appelée à jouer un rôle crucial en comblant les déficits de financement, en soutenant le développement durable et en intégrant la région dans le système financier islamique mondial.
Pour rappel, au sein de l’UEMOA, 4 pays, à savoir la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Togo, ont émis entre 2014 et 2018, des SUKUKS sur le marché financier régional pour un montant total de 1.145.950.000.000 FCFA. L’encours de ces émissions au 31 mars 2025 est de 365.765.580.000 FCFA.o
Source : Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM)

 

Encadré

Focus pays : le Bénin, pays à l’honneur

À Londres, la délégation béninoise n’est pas passée inaperçue. Conduit par le ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, le pays était à l’honneur de cette édition 2025 des BRVM Investment Days. Une reconnaissance de ses efforts pour améliorer l’environnement des affaires, stimuler l’investissement privé et mobiliser l’épargne locale.
Mais la présence du Bénin sur le marché financier régional ne date pas d’hier. Aujourd’hui, plusieurs entreprises béninoises sont activement engagées sur la Bourse régionale :
Bank of Africa Bénin (BOA Bénin), une filiale performante du groupe bancaire BOA, régulièrement cotée sur le compartiment actions.
SBIN SA, la Société béninoise d’infrastructures numériques, qui a récemment fait son entrée en Bourse, symbolisant la volonté du pays de moderniser ses entreprises publiques.
La Loterie nationale du Bénin (LNB), qui a marqué une étape inédite en 2024, en lançant un emprunt obligataire coté à la BRVM, devenant ainsi la première entreprise publique du secteur des jeux et loteries à se financer via le marché boursier régional.o

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