• Des panels sur des sujets liés à la vie des médias
• La régulation et la sécurisation pour commencer
• Des formations pour élever le niveau des journalistes
Annoncé le 18 mars 2025, la première édition du Forum des nouveaux médias a officiellement ouvert ses portes le jeudi 3 et les a refermées le 05 avril 2025, à Ouagadougou. En prenant la parole à l’ouverture de la rencontre, le président du comité d’organisation et Directeur de publication de La Tribune du Faso, Marcus Kouaman, est revenu sur cette initiative qui a visé à offrir un cadre de réflexions sur le rôle et l’évolution des nouveaux médias. « Les nouveaux médias sont devenus une source d’information quotidienne pour la majorité des Burkinabè, grâce à leur accessibilité et leur flexibilité. S’ils contribuent à véhiculer des messages d’espoir, force est de constater que certains manquements persistent dans ce contexte particulier de lutte contre le terrorisme. D’où le choix du thème central, « Gestion des nouveaux médias dans le contexte de lutte contre le terrorisme : enjeux et perspectives », a-t-il justifié.
Le programme du Forum inclut des panels sur des sujets tels que la régulation et sécurisation des nouveaux médias dans un contexte sécuritaire; les mécanismes de financement adaptés aux exigences des nouveaux médias; les technologies innovantes à exploiter pour optimiser ces plates-formes. Le deuxième jour a vu une formation pratique sur l’ Intelligence artificielle destinée aux journalistes pour enrichir leur maîtrise technologique, indispensable dans le monde médiatique actuel. Et le troisième et dernier jour a été consacré à un match de maracana entre hommes des médias et les Forces de défense et de sécurité et la remise des prix. Ainsi, trois (03) jours durant, ensemble dans une synergie d’actions, des réflexions et des propositions de pistes de solutions pour une meilleure qualité des contenus des nouveaux medias, afin de consolider la paix dans notre cher pays, ont été menées.
Pour introduire les communications, Dr Cyriaque Paré, chercheur au CNRST, fondateur de Lefaso.net et de l’Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM), invité d’honneur du Forum, a exploré cinq axes majeurs, à savoir les enjeux sécuritaires, éditoriaux, économiques, législatifs et technologiques liés aux nouveaux médias dans le contexte burkinabè autour du thème : « Gestion des nouveaux médias dans le contexte de lutte contre le terrorisme au Burkina Faso : enjeux et perspectives ». Pour lui, l’essor des nouveaux médias a multiplié les sources d’information, mais a aussi fragmenté le traitement éditorial. « Les médias numériques burkinabè dépendent souvent de financements instables et peinent à monétiser leur audience. La crise sécuritaire a entraîné une baisse des revenus publicitaires, poussant certains médias à rechercher le sensationnalisme au détriment de la rigueur journalistique. De plus, la concurrence avec les géants du numérique tels que Google et Facebook absorbe une grande partie des revenus publicitaires, au détriment des producteurs locaux de contenus », a-t-il déploré. Il a alors insisté sur la nécessité de former les journalistes aux règles du traitement de l’information en contexte de conflit et d’encadrer les activistes et influenceurs pour en faire des partenaires responsables des médias professionnels. Dr Paré a aussi souligné l’urgence d’élaborer un cadre règlementaire adapté aux environnements numériques, respectueux des droits fondamentaux, mais capable de sanctionner efficacement les abus.
Le CSC et la BCLCC sur la régulation et la sécurisation
Le Conseil supérieur de la communication (CSC) et la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) ont animé le panel sur la régulation et la sécurisation des nouveaux médias. Prenant la parole au nom du CSC, la conseillère, Myriam Sanou, a mis en lumière les risques que comportent les plateformes numériques, notamment, la désinformation et les discours haineux, tout en soulignant les efforts du CSC pour instaurer une presse numérique responsable. Elle a insisté sur l’importance d’un cadre juridique pour encadrer les nouveaux médias. L’intervention de Myriam Sanou a mis clairement en évidence les défis rencontrés par le CSC dans l’encadrement de la communication numérique. Face à l’émergence des plateformes en ligne et des risques associés, il est impératif de mettre en place des mécanismes de régulation adaptés, afin de garantir une communication responsable et respectueuse des normes sociales et juridiques.
Aimé Ouédraogo, responsable de la communication de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), a mis en garde contre la montée des cyberattaques et la propagation de fausses informations, insistant sur la nécessité d’une vigilance accrue et d’une collaboration renforcée entre les médias et les autorités pour garantir un espace numérique plus sûr. « Ces cybercriminels copient l’identité visuelle des médias crédibles pour publier des informations erronées, créant ainsi la confusion chez les internautes. Ce phénomène est préoccupant, car il devient de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux », a-t-il expliqué, illustrant ses propos avec des médias burkinabè comme la RTB et l’AIB, qui ont été récemment victimes d’usurpations de leurs pages sur lesquelles ont circulé de fausses informations. Aimé Ouédraogo a donné des astuces pour la sécurisation des comptes en ligne : ne pas utiliser le même mot de passe pour plusieurs plateformes numériques, l’authentification à double facteur, la mise à jour régulière des mots de passe et la vigilance quant aux liens ou fichiers suspects reçus en ligne.
Abdourahim Souleymane TRAORE (Stagiaire)
