
• Plusieurs fois championne nationale
• Une valeur sûre du cyclisme burkinabè
• Elle allie ses obligations professionnelles et sa passion
Elle n’est plus à présenter dans le milieu du cyclisme burkinabè. Son nom est maintenant une référence dans le monde de la petite Reine au Burkina Faso. Awa Bamogo, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a participé à plusieurs compétitions à la défense des couleurs nationales. Née le 15 juin 1999, à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, elle se découvre très tôt une passion pour le vélo. Ses débuts, comme la plupart, n’ont pas été faciles. Dans sa ville natale, elle participe, encore jeune, aux compétitions cyclistes avec son vélo panier.

sa tenue militaire
Dès l’année 2016, les compétitions débutent pour Awa Bamogo. Elle participe à sa première compétition et termine troisième. Au deuxième essai, elle finit deuxième et occupe la première place à sa troisième compétition. Ses performances la révèlent au public qui l’adopte.
Après l’étape de Ouahigouya, elle décide de participer à des courses dans la capitale. Les débuts furent également difficiles. « J’ai participé à une première compétition à Ouagadougou et j’ai fini la course en 7e position. Je suis revenue une deuxième fois. A cause d’une panne de vélo, j’ai été 11e. Ma 3e compétition à Ouagadougou était le championnat national 2018 », se rappelle-t-elle, cette native de la cité de Naba Kango.

Après ses résultats à demi-teinte, elle tape dans l’œil des dirigeants de l’Union sportive des forces armées, qui décident de l’engager dans leur écurie. En 2018, elle rejoint les filles de l’USFA. « Après l’année où j’ai rejoint l’USFA, j’ai toujours été première jusqu’à aller pour la formation », raconte Awa Bamogo.
Des lauriers pour une championne
Le parcours de Mlle Bamogo est marqué par plusieurs trophées, tant au niveau national qu’international. En 2019, sous les couleurs de l’USFA, elle remporte le championnat national de cyclisme chez les dames. L’année suivante, à cause de la pandémie à Coronavirus, le ministère des Sports décide de l’annulation de toutes les compétitions sportives nationales. En 2021, Awa Bamogo décroche à nouveau le titre de championne, toujours sous les couleurs de l’USFA. La même année, elle entre au Groupement d’instruction des forces armées (GIFA) pour une formation militaire d’où elle ressort soldat de 2e classe.

La belle aventure se poursuit pour la nouvelle reine du cyclisme burkinabè. Au 14e championnat d’Afrique de cyclisme sur route, elle remporte la médaille de bronze dans la catégorie des U23. C’était à Bahir Dar, en Ethiopie. En 2022, elle remporte 7 médailles (3 argents et 4 bronzes) aux Championnats d’Afrique sur route, en Afrique du Sud. Une première pour une cycliste de l’Afrique de l’Ouest.
Hors du continent, Awa Bamogo a défendu, en 2023, le drapeau du Burkina Faso, à Glascow (Ecosse), dans la course en ligne féminine, aux Championnats du monde de cyclisme sur route. Puis en 2024, Awa Bamogo inscrit un nouveau fait dans son palmarès. Aux Jeux olympiques Paris 2024, elle représente le Burkina Faso dans la section cyclisme. Elle a même réussi la prouesse de creuser un écart de 9 minutes avec le peloton, avant d’être rattrapée. « J’ai essayé une attaque, espérant que 2 ou 3 personnes allaient me suivre pour qu’on puisse bien conduire la course. Malheureusement, quand j’ai attaqué, personne ne m’a suivie. Je suis allée seule, mais après, je n’en pouvais plus », se rappelle cette amazone du cyclisme burkinabè.
Des défis sportifs mais aussi professionnels à venir…

Enrôlée dans l’armée en 2021, Awa Bamogo allie ses obligations professionnelles à sa passion. Cela, grâce à la compréhension et la tolérance de sa hiérarchie qui lui permet de participer aux compétitions. Cette année, le calendrier sportif est chargé pour la native de Ouahigouya. Au plan national, il y a, entre autres compétitions, le Championnat national, et au niveau international, le Championnat du monde se profile à l’horizon. Mais la championne devra aller à l’école pour un stage militaire. Si tout se passe bien, elle portera le grade de Caporal. «Je prépare les compétitions mais je dois effectuer un stage cette année. Il se pourrait que je manque certaines compétitions», confie Awa Bamogo.
Issa SAWADOGO (Collaborateur)