• L’ouverture d’une représentation envisagée
• Renforcer la coopération entre les deux pays
• Une nouvelle ère pour le secteur pétrolier ?
L’Ambassadeur du Burkina Faso à Moscou (Russie), Aristide R. Ludovic Tapsoba, a reçu en audience le 7 février 2025, une délégation du Groupe Gazprom Neft. L’information, partagée par le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso, révèle qu’il s’agit d’une visite d’affaires. Citant Alexy Chernykh, porte-parole de la délégation du géant gazier russe, le ministère des Affaires étrangères explique que la visite s’inscrit dans la volonté du Groupe à renforcer la coopération économique entre les deux pays, à travers, entre autres, l’ouverture d’une représentation au Burkina Faso. Alexy Chernykh a rassuré l’Ambassadeur de l’engagement de Gazprom Neft à accompagner le Burkina Faso dans son combat pour l’édification d’un Burkina Faso prospère et souverain.
Bien qu’elle se soit déroulée sur le sol russe, cette rencontre stratégique pourrait bien redessiner la carte énergétique du Burkina Faso. L’audience suscite curiosité et interrogations. Gazprom Neft est la filiale russe du géant du gaz, Gazprom. Gazprom exploite du pétrole et des condensats de gaz via sa filiale Gazprom Neft. Celle-ci a produit 32,3 millions de tonnes de pétrole en 2011 (soit 0,8% de la production mondiale), ce qui fait de Gazprom le 5e producteur russe. Notons que Gazprom Neft exerce aussi une activité de raffinage. Cette société a, notamment, produit 11,5 millions de tonnes de gazole en 2011.
Son éventuelle installation au Burkina Faso pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour l’approvisionnement en énergie et la diversification des partenaires stratégiques du pays. L’Ambassadeur Tapsoba a salué cet intérêt et a présenté les atouts qu’offre le Burkina Faso en matière de législation et de position géographique stratégique pour les investisseurs.
Stimuler la concurrence
Au Burkina Faso, plusieurs marketeurs se partagent le marché de la distribution des hydrocarbures. Ce marché est dominé par des acteurs internationaux tels que Total Energies Markéting Burkina, Oryx Energies, Vivo Energy. Des acteurs locaux, Sodigaz APC, Eco Oil Burkina, etc., s’y développent. L’arrivée d’un géant pétrolier comme Gazprom Neft pourrait avoir plusieurs impacts sur le marché burkinabè, comme par exemple, renforcer la concurrence en incitant les acteurs existants à améliorer leurs offres et services. Cela pourrait aussi pousser les acteurs déjà présents à investir dans les infrastructures. L’établissement d’une représentation locale pourrait entraîner des investissements dans les infrastructures de stockage, de distribution et de commercialisation, améliorant ainsi la chaîne d’approvisionnement énergétique. Cette nouvelle présage aussi d’une « guerre au sommet » entre deux géants dans le secteur pétrolier au Burkina Faso. En effet, Total Energie, présente dans le pays depuis 1954, dispose de plus de 100 points de service, faisant d’elle la «leader» dans le secteur. Dans un contexte international marqué par des sanctions occidentales et une redirection des exportations russes vers l’Asie, il se peut que Gazprom Neft voie en l’Afrique une opportunité d’expansion. L’ouverture d’une représentation au Burkina Faso pourrait s’inscrire dans une démarche plus large d’accroissement de son influence énergétique hors d’Europe.
L’arrivée d’un nouvel acteur d’envergure internationale est toujours un signal fort pour un marché. Pour les décideurs burkinabè, il s’agit d’une opportunité à saisir, mais aussi d’un défi en matière de régulation et de gestion des équilibres économiques. Quant aux acteurs pétroliers déjà présents, ils devront adapter leurs stratégies pour faire face à cette nouvelle concurrence.
Reste désormais à voir comment cette intention d’installation se traduira concrètement. Les négociations entre Gazprom Neft et les autorités burkinabè seront scrutées de près, tant par les professionnels du secteur que par les consommateurs qui espèrent une amélioration des conditions d’accès aux hydrocarbures. Une chose est sûre : le paysage énergétique du Burkina Faso pourrait bientôt connaître une transformation majeure.
ESS
Encadré
Le Cadre de concertation pleinement dans ses attributions
En organisant cette session, le Cadre de concertation des organes de contrôle de l’ordre administratif se montre pleinement dans ses attributions. En effet, selon le décret qui l’a institué, en 2011, quatre missions essentielles sont assignées à ce Cadre, à savoir : la coordination des programmes d’activités des différents organes de contrôle, en vue d’une meilleure couverture des entités à vérifier; l’harmonisation des méthodes d’intervention ; la promotion de l’application des normes internationales de contrôle ; l’identification des difficultés liées à l’exécution des programmes annuels d’activités.
