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Commerce et industrie: l’indice des chiffres d’affaires en baisse

• Une diminution plus ressentie dans le secteur du commerce

• L’agroalimentaire, porte-flambeau

• En cause, les difficultés d’approvisionnement et les contraintes financières

L’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a rendu publics ses rapports sur l’Indice du chiffre d’affaires dans le commerce (ICA) et dans l’industrie (ICI) au 3e trimestre 2024.
Sur le secteur du commerce, l’optimisme des chefs d’entreprises n’a pas été suffisant pour booster la reprise des activités constatées un trimestre plus tôt. Ainsi, au troisième trimestre 2024, le secteur du commerce au Burkina Faso a connu une contraction notable, avec une baisse de 9,8% de l’indice du chiffre d’affaires par rapport au trimestre précédent.
L’on se souvient dans la note de conjoncture du 2e trimestre, que les entrepreneurs exerçant dans les activités des intermédiaires du commerce de gros, le commerce de gros de produits agricoles bruts, d’animaux vivants, produits alimentaires, boissons et tabac, le commerce de gros de biens de consommation non alimentaires, le commerce de gros de produits intermédiaires non agricoles (commerce de gros de bois , carburants et combustibles, matériaux de construction, quincaillerie et fournitures pour plomberie), le commerce de gros de machines, d’équipements et fournitures et le commerce de gros non spécialisé annonçaient une hausse des ventes, des carnets de commandes et des commandes livrées, toutes choses qui ont contribué à améliorer la situation de la trésorerie. Hélas, le répit n’aura pas duré plus d’un trimestre.

Le commerce d’animaux vivants, l’un des sous-secteurs les plus touchés
Selon les statistiques de l’INSD, le segment commerce de gros et activités des intermédiaires de gros a enregistré une baisse de 11,7% par rapport au trimestre précédent et de 7,2% sur une base annuelle. Les sous-secteurs les plus touchés incluent le commerce de gros de produits agricoles, d’animaux vivants, de produits alimentaires, de boissons et de tabac (-22,5%), ainsi que le commerce de gros de machines, équipements et fournitures (-21,8%). À l’inverse, le commerce de gros de biens de consommation non alimentaires a progressé de 13,3%.
Sur le segment commerce de détail, une baisse de 10,9% a été observée par rapport au trimestre précédent et de 8,6% en glissement annuel. Le commerce en magasin spécialisé a particulièrement souffert, avec une diminution de 11,1% sur le trimestre et de 8,3% sur l’année. Ce sous-secteur comprend la revente (vente sans transformation) au public de biens neufs ou d’occasion essentiellement destinés à la consommation des particuliers ou des ménages, par des magasins, des grands magasins, des comptoirs et des kiosques, des maisons de vente par correspondance, des colporteurs et des marchands ambulants, des coopératives de consommateurs, et le commerce de détail par des intermédiaires et les activités des maisons de vente aux enchères ouvertes aux particuliers.
Contrairement aux autres segments, celui sur le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles a affiché une croissance de 4% par rapport au trimestre précédent et une augmentation significative de 39,7% en glissement annuel. Cette dynamique est principalement due à la forte progression du commerce et de la réparation de motocycles (+83,2%). Cependant, le commerce de pièces détachées et accessoires automobiles (-33,5%) et l’entretien/réparation de véhicules automobiles (-15,6%) ont connu des baisses notables.
Au deuxième trimestre 2024, le sous-secteur du commerce et de réparation de matériels de transport a connu une situation en deçà de la situation normale. Cela s’est ressenti dans toutes les activités de ce sous-secteur, à savoir les activités de commercialisation (gros et détail, vente aux enchères) des véhicules automobiles (neufs comme d’occasion) et motocycles, y compris les cars et camions, ainsi que leurs pièces et accessoires. La réparation et l’entretien (y compris le lavage) de ces véhicules relève aussi de ce sous-secteur.

Quid du secteur industriel ?
Le secteur industriel du Burkina Faso a affiché lui aussi des résultats contrastés au troisième trimestre 2024. L’indice du chiffre d’affaires industriel a diminué de 7,8% par rapport au trimestre précédent. Cependant, en glissement annuel, une croissance de 16,7% a été enregistrée.
Industries extractives : une baisse de 12,4% a été observée par rapport au trimestre précédent, mais une hausse de 22,6% en glissement annuel. L’extraction de minerais métalliques a diminué de 13,0% sur le trimestre, tout en enregistrant une augmentation de 24,1% sur l’année. Les activités de soutien aux industries extractives ont, quant à elles, progressé de 38,6% sur le trimestre.
Industries manufacturières : ce segment a connu une croissance de 2,2% par rapport au trimestre précédent et une augmentation significative de 44,2% en glissement annuel. L’industrie agroalimentaire a particulièrement contribué à cette performance, avec une hausse de 5,0% sur le trimestre et de 72,7% sur l’année. Les sous-secteurs des boissons (+17,8%) et des produits alimentaires (+0,5%) ont également affiché des progressions notables. L’industrie du bois a enregistré une croissance de 30,2% sur le trimestre et de 50,2% en glissement annuel. En revanche, l’industrie textile et de l’habillement a subi une baisse de 8,7% sur le trimestre, malgré une hausse de 7,5% sur l’année.
Production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau : une diminution significative de 32,3% a été constatée sur le trimestre, bien qu’une hausse de 19,8% ait été observée en glissement annuel. La production et la distribution d’électricité et de gaz ont particulièrement souffert, avec une baisse de 37,7% sur le trimestre.
Au deuxième trimestre 2024, l’activité industrielle a enregistré une hausse, comparativement au trimestre précédent. En effet, l’indice du chiffre d’affaires dans l’industrie a connu une hausse de 13,6%. Cette progression est due essentiellement à la hausse du niveau des indices dans les industries extractives (+4,9%), dans les industries de production et de distribution d’électricité, de gaz et d’eau (+36,3%) et dans les industries manufacturières (+54), selon le rapport publié par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD). Il s’agit de la note trimestrielle de l’Indice du chiffre d’affaires (ICA) dans l’industrie. Cet indice est produit à un rythme trimestriel et publié 45 jours, après la fin du trimestre sous-revu.
Par branche d’activités, la plus grande baisse de l’indice du chiffre d’affaires a été constatée dans le secteur de l’industrie extractive. Une baisse de 12,4% a été observée par rapport au trimestre précédent. L’extraction de minerais métalliques a diminué de 13% sur le trimestre, tout en enregistrant une augmentation de 24,1% sur l’année. Les activités de soutien aux industries extractives ont, quant à elles, progressé de 38,6% sur le trimestre.
Dans le volet industries manufacturières, ce segment a connu une croissance de 2,2% par rapport au trimestre précédent. L’industrie agroalimentaire a particulièrement contribué à cette performance, avec une hausse de 5% sur le trimestre et de 72,7% sur l’année. Les sous-secteurs des boissons (+17,8%) et des produits alimentaires (+0,5%) ont également affiché des progressions notables. L’industrie du bois a enregistré une croissance de 30,2% sur le trimestre et de 50,2% en glissement annuel. En revanche, l’industrie textile et de l’habillement a subi une baisse de 8,7% sur le trimestre, malgré une hausse de 7,5% sur l’année.
Le dernier volet d’activité, à savoir la production et la distribution d’électricité, de gaz et d’eau, une diminution significative de 32,3% a été constatée sur le trimestre. La production et la distribution d’électricité et de gaz ont particulièrement souffert, avec une baisse de 37,7% sur le trimestre.
ESS

 

Encadré

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces baisses

La baisse observée dans les secteurs du commerce et de l’industrie au Burkina Faso peut être attribuée à plusieurs facteurs interdépendants.
Dans la note de conjoncture produite par l’INSD pour le deuxième trimestre 2024, on retient qu’une proportion importante d’entreprises industrielles (65,5%) signale des difficultés d’approvisionnement en matières premières. Ces contraintes logistiques perturbent la chaîne de production, entraînant des retards et une baisse de la productivité. De plus, 47% des entreprises sondées sur la même période ont avoué avoir des contraintes financières, tandis que 36,7% évoquent un climat économique défavorable.
Ces éléments, conjugués, impactent les performances des secteurs du commerce et de l’industrie.o

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