• Défense et Administration territoriale en tête
• 44 milliards FCFA en plus pour le ministère des Infrastructures
• La ligne « acquisitions de biens et services », la plus touchée
94,29 milliards de Francs CFA en moins. C’est le montant le plus élevé, déduit du budget d’un ministère, dans le processus d’arbitrage des documents budgétaires des ministères et institutions, dirigé par le président du Faso, du 18 au 29 Octobre 2024. Et c’est le ministère de la Défense et des Anciens combattants qui se retrouve délesté de cette somme. Ainsi, sur les programmes de ce ministère, les crédits ouverts des « autorisations d’engagement » ont été réduits de 41, 07 milliards F CFA et les « crédits de paiement » ont été baissés de 53,77 milliards F CFA.
Dans une loi de finances, les crédits alloués à chaque mission ou programme du budget général de l’État sont présentés en deux colonnes, les autorisations d’engagement (AE) et les crédits de paiement (CP). Les AE “constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être engagées”. Elles permettent d’engager des dépenses qui peuvent s’échelonner sur plusieurs exercices. Les CP “constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être ordonnancées ou payées pendant l’année pour la couverture des engagements contractés dans le cadre des autorisations d’engagement”.
Les AE sont consommées dès l’origine de la dépense, c’est-à-dire lors de la signature de l’acte juridique qui engage la dépense de l’État. Elles permettent de contrôler la dépense au moment de son commencement et de maîtriser les impacts potentiellement pluriannuels de cette dépense.
Les CP “constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être ordonnancées ou payées pendant l’année pour la couverture des engagements contractés dans le cadre des autorisations d’engagement”. Ainsi, les AE engagent une dépense de l’Etat, les CP en constituent le paiement, éventuellement par tranches. La consommation des CP est enregistrée au moment où l’Etat règle une dépense. Les CP permettent de retracer les paiements associés aux engagements, notamment dans le cas d’un service fait, dont il résulte une charge (achèvement d’une prestation de travaux, livraison, etc.)
A la suite du Ministère de la Défense, c’est celui de l’Administration territoriale et de la mobilité qui a vu son budget réduit de 61,32 milliards de F CFA réparti comme suit : 43,88 milliards en moins en termes d’autorisation d’engagement et 17, 44 milliards FCFA pour les crédits de paiement. Il est suivi du Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement (23,68 milliards) et de la Présidence du Faso (22,16 milliards FCFA).
A noter que tous les ministères et institutions ont été concernés par cet arbitrage. L’objectif étant de rationnaliser davantage les charges de fonctionnement des ministères et institutions en vue de dégager des espaces budgétaires pour financer les investissements structurants qui devraient permettre d’améliorer considérablement les conditions de vie des populations en général et des couches vulnérables en particulier.
Selon l’exposé des motifs 2025, document partagé lors de l’adoption de la loi de finances, exercice 2025 à l’Assemblée Législative de Transition (ALT), le 24 décembre 2024, les arbitrages ont été effectués sur la base d’un certain nombre de critères.
Il s’agit entre autres de la réduction du nombre de sessions de certains cadres de concertation, la réduction des crédits destinés à l’élaboration des avant- projets de budget programme, la réduction des crédits pour le suivi administratif de l’exécution des contrats, la réduction des crédits pour les activités de maintenance des logiciels métiers,la réduction des crédits pour l’élaboration des tableaux de bord et des annuaires statistiques, la suppression des crédits pour les activités de révision des Plans de Passation des Marchés (PPM), la suppression des activités de sensibilisation, la suppression des crédits destinés à l’organisation d’ateliers qui n’impactent pas le cœur de métier des ministères et institutions, la suppression des crédits destinés à l’élaboration et à la mise en œuvre de la stratégie de communication des ministères et institutions.
JB
Encadré
Filet
Budget 2025: l’éducation et la santé, 2e priorité stratégique
La loi de finances exercice 2025 a été adoptée à l’unanimité le 24 décembre 2024 par les députés de l’ALT. Le budget 2025 ainsi adopté, s’articule autour de trois priorités stratégiques découlant du plan d’actions pour la stabilisation et le développement.
Il s’agit d’abord de lutter contre le terrorisme et reconquérir le territoire :
« Pour matérialiser cette priorité hautement stratégique, le gouvernement souhaite allouer plus de 27 % des ressources à la défense et à la sécurité, car « une nation sans sécurité est une maison sans toit ». Nous devons garantir à chaque citoyen, du Sahel aux Cascades, du Nord à la Boucle du Mouhoun, de l’Est au Plateau Central, le droit de vivre en paix et d’apporter sa contribution à l’édification d’une nation forte et prospère », a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances, le Dr Aboubakar Nacanabo, au parlement.
La Deuxième priorité stratégique est le renforcement du capital humain : avec près de 40 % des dépenses allouées à l’éducation et à la santé, « ce budget réaffirme notre conviction que « l’homme burkinabè est à la fois le moyen et la finalité de notre développement ».
Pour la Troisième priorité, il s’agit d’accélérer le développement économique et social : L’agriculture, l’accès à l’eau potable, les infrastructures routières, l’accès à l’énergie, l’industrialisation, sont des leviers majeurs pour répondre aux besoins quotidiens de notre population.
Des priorités du moment qui sont reflétées dans les allocations budgétaires réparties comme suit :
Le secteur de la défense et de la sécurité absorbe 27,76% du budget,
Les secteurs sociaux, en l’occurrence la santé et l’éducation absorbent 40,93%, soit 11,79% pour le secteur de la santé et 28,34% pour le secteur de l’éducation.
Le secteur du développement rural, composé de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, de l’environnement, de l’eau et assainissement, bénéficie d’une allocation budgétaire de 147,5 milliards en 2025, correspondant à une part relative de 5,6%, soit une hausse de 9,8 milliards de FCFA par rapport aux allocations de 2024.
Les projets prioritaires de ces secteurs visant la mise en œuvre de l’offensive agropastorale et halieutique et des actions de soutien au monde rural tels que l’acquisition d’intrants et d’équipements agricoles, l’aménagement de nouveaux bas- fonds, la couverture vaccinale des animaux, la réalisation d’infrastructures hydrauliques ont fait l’objet d’attention particulière en vue de permettre leur déroulement normal.
Encadré 2