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Activité économique: le commerce, les impôts et taxes poussent à la croissance

L’activité économique du Burkina Faso poursuit sa croissance. La Direction générale de l’économie et de la planification projette pour 2024, un taux de croissance à 5,5%, contre 3,6% en 2023, soit une augmentation de 1,9 point de pourcentage, sur un an. Le secteur le plus dynamique, selon le rapport de suivi des indicateurs de l’économie et du développement, publié par la DGEP, en novembre 2024, est le tertiaire. L’ensemble d’activités qui inclut les services administratifs, le commerce, l’industrie, « y compris les impôts et taxes nets sur les produits », contribuerait à hauteur de 3 points de pourcentage à la croissance du PIB, selon le document. Il est suivi par le secteur primaire à 1,3 point de pourcentage et le secteur secondaire à 1,2 point de pourcentage.

Industrie et services marchands en hausse
Le rapport de novembre 2024 analyse aussi les principaux indicateurs d’activités au cours du deuxième trimestre de 2024, comparativement à leurs niveaux au même mois un an plus tôt. Ainsi, le secteur tertiaire a augmenté de 1,5%.
Au deuxième trimestre 2024, la production industrielle en volume enregistre une hausse de 5,7% au deuxième trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent. Cette augmentation est attribuable à celle de la production des industries manufacturières (+26,8%), de la production d’électricité et d’eau (+11,1%), ainsi que de la production observée dans les industries extractives (+7,8%).
Selon la DGEP, à la fin d’octobre 2024, la production industrielle totale d’or s’élève à 42,736 tonnes, sur une prévision annuelle de 59,302 tonnes, ce qui correspond à un taux de réalisation de 72,1 %. Ce niveau de réalisation marque une diminution de 9,3 points de pourcentage par rapport à la même période en 2023, où le taux de réalisation atteignait 81,3 %. En ce qui concerne la production d’octobre 2024, estimée à 3,4884 tonnes, elle enregistre une baisse de 18,7 % par rapport à celle du mois d’octobre précédent.
Sur le chiffre d’affaires dans les services marchands, le rapport de la DGEP annonce une hausse de 2,8% en septembre 2024, par rapport à septembre 2023, après celle de 0,8% enregistrée un mois auparavant, soit un regain de 2 points de pourcentage. Cette situation est imputable au dynamisme de l’activité dans les « services d’informations et de communication » et les « services artistiques, sportifs et récréatifs », ce, malgré un ralentissement dans les « services d’hébergement et de restauration » et les « services spécialisés, scientifiques et techniques ».

Les arrivées de touristes ont augmenté
Toujours pour les statistiques de septembre 2024, on note que le chiffre d’affaires dans le commerce est en baisse de 0,9 % en rythme annuel, après un taux actualisé de 1% au mois précédent, soit un ralentissement de 0,1 point de pourcentage. Ce ralentissement est en lien avec une décroissance de l’activité économique, notamment, dans les branches « Automobiles, motocycles et pièces détachées » et « Produits pétroliers ».
Les indicateurs du tourisme et de l’hôtellerie affichent une nette augmentation en octobre 2024, poursuivant la tendance observée le mois précédent. Les arrivées de touristes augmentent de 7,3%, atteignant un total de 49.700. De même, les nuitées progressent de 10,6%, s’établissant à 105.500. Cette dynamique se traduit par une hausse des recettes de 9,0%, pour atteindre 5,5 milliards FCFA.

Par rapport à leurs niveaux au même mois, un an plus tôt, les arrivées, les nuitées et les recettes sont également en progression. Les arrivées et les nuitées augmentent respectivement de 0,9% et 1,0%. Quant aux recettes, elles affichent une hausse de 4,4%.

Les exportations de biens en hausse de 24%
A fin d’octobre 2024, les exportations totales de biens ont atteint 2.689,2 milliards FCFA, marquant une augmentation significative de 24 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance est principalement attribuée à l’augmentation des ventes d’or brut, qui ont progressé de 26,4 %, ainsi qu’à celle du coton, avec une hausse de 24,7 %. De plus, les exportations de noix de cajou ont également contribué à cette dynamique, atteignant une valeur de 59,7 milliards FCFA. Ces résultats témoignent d’une performance robuste des principaux produits d’exportation et d’une demande soutenue sur les marchés internationaux.
Sur la même période, les importations de biens ont atteint 3.095,7 milliards FCFA, en augmentation de 5,7 % par rapport à la même période en 2023. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des importations de produits pétroliers autres que le pétrole brut, qui ont progressé de 10,1 %. De plus, les importations de machines mécaniques ont connu une forte hausse de 27,1 %, suivies par celles des machines électriques (+24,9 %) et des produits pharmaceutiques (+10,8 %). En revanche, les importations de fer, fonte, acier et ouvrages en métaux ont diminué de 9,1 %, signalant un recul dans ce secteur.

NK

Encadré

Finance: hausse des crédits aux ménages

Le financement de l’économie par les banques commerciales (créances sur l’économie) s’élève à 4.297,9 milliards FCFA à fin septembre 2024. Cela représente une diminution de 14,3 milliards FCFA (-0,3%) par rapport à fin décembre 2023. Cette baisse est imputable au repli des crédits bancaires au secteur financier non bancaire (-34,4 milliards FCFA), aux sociétés non financières privées (-9,9 milliards FCFA).
Elle est atténuée par la hausse des crédits aux ménages et ISBLSM (+35 milliards FCFA). Quant au financement de l’Administration centrale (créances nettes du système bancaire sur l’Administration centrale), il s’élève à 620,8 milliards FCFA à fin septembre 2024, en hausse de 177,3 milliards FCFA (+40,0%) par rapport à décembre 2023. Cette hausse résulte de l’augmentation des créances nettes des banques (+146,2 milliards FCFA) et de celles de la BCEAO (+31,1 milliards FCFA)
Le volume des crédits octroyés baisse de 33,8% en se situant à 144,1 milliards FCFA en septembre 2024, contre 217,5 milliards FCFA en août 2024. Comparativement en septembre 2023, la baisse est de 13,1%. Selon la nature du débiteur, la baisse du volume de crédits octroyés au cours du mois de septembre 2024 est principalement due à une forte régression des crédits accordés aux sociétés non financières publiques (-85,21%), aux autres sociétés non financières (-51,22%) et aux ISBLM (-51,14%). En revanche, le volume de crédits accordés aux Administrations centrales et au personnel de banques s’est fortement accru, respectivement de 97,80% et de 45,64%. Selon l’objet, tous les crédits (à la consommation, à l’équipement, à la trésorerie et à l’immobilier) sont en baisse, à l’exception des autres crédits qui augmentent de 87,0%. En particulier, les crédits octroyés pour le motif de trésorerie baissent de 65,6%, ceux octroyés pour le motif de consommation de 49,6% et ceux octroyés pour le motif d’équipement de 46,7%. Au troisième trimestre 2024, le volume moyen de crédits octroyés s’établit à 153,2 milliards FCFA, en baisse de 9,98% par rapport au trimestre précédent. Rapporté au troisième trimestre de 2023, la baisse du volume moyen de crédits octroyés est de 14,46%.
Au deuxième trimestre 2024, le nombre de Systèmes financiers décentralisés (SFD) diminue de 2,4%, en passant de 124 SFD au premier trimestre à 121 SFD au deuxième trimestre. Le nombre de membres (composés de personnes physiques et de groupements) est ressorti à 1.848.195 membres au deuxième trimestre 2024, en progression de 2,6% par rapport au trimestre précédent. Cet accroissement est en lien avec la hausse de 2,8% des membres personnes physiques, respectivement de 3,3% pour les hommes et 2,1% pour les femmes.
L’encours de l’épargne passe de 422,6 milliards FCFA au 31 mars 2024 à 440,9 milliards FCFA au 30 juin 2024, soit une augmentation de 4,3%. De même, cet encours est en hausse de 11,3% en glissement annuel. L’épargne moyenne s’affiche à 287.771,8 FCFA au deuxième trimestre 2024, marquant ainsi un accroissement de 1,2%, comparé au trimestre précédent. En glissement annuel, l’épargne moyenne croît de 0,5%. L’encours de crédit ressort à 365,4 milliards FCFA au deuxième trimestre 2024, en baisse de 0,8% par rapport au trimestre précédent. Par rapport au même trimestre de l’année passée, il connait une amélioration de 10,2%. Enfin, le taux de créances en souffrance se dégrade davantage de 0,25 point de pourcentage en s’affichant à 8,33% au deuxième trimestre 2024. Ce taux traduit toujours les efforts supplémentaires à déployer par les SFD pour le recouvrement des créances et une vigilance des structures sur la qualité du portefeuille.

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