• A travers une journée de promotion
• Et un cadre d’échanges entre les différents acteurs
• Des financements pour les secteurs sociaux recherchés
S’il est facile d’obtenir des financements pour certains secteurs, c’est par contre la croix et la bannière pour d’autres, notamment, les secteurs sociaux. C’est le cas de l’éducation, de la santé, de l’environnement, où des initiatives privées peinent à trouver de quoi se financer. Afin de trouver une solution à cela, la Taskforce sur l’investissement d’impact a réuni, ce jeudi 5 décembre 2024, à la salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs, les différents acteurs pour des échanges dont l’aboutissement sera la mise en place du Conseil national consultatif.
L’initiative a débuté en Europe, avec pour objectif d’amener les décideurs à se pencher sur la question de l’investissement d’impact, en vue de lui accorder toute la légalité nécessaire et un contexte propice à sa pratique. L’écosystème de l’investissement d’impact est constitué d’entreprises, des fournisseurs de capitaux, des gouvernements et institutions publiques et des acteurs comme les structures académiques.
Pour mieux se faire entendre, les Taskforces favorisent une approche collective qui vise à changer les politiques publiques et à créer des solutions financières à grande échelle. Au Burkina Faso, après le lancement de la Taskforce le 6 mai 2022, les acteurs de l’écosystème de l’investissement d’impact travaillent à mettre en place un Conseil national consultatif qui sera le répondant local de Global Steering Group for Impact Investment (GSG), une organisation indépendante, globale et multisectorielle basée à Londres, au Royaume-Uni. Le GSG est une collaboration entre investisseurs pionniers, philanthropes, organisations de la société civile, entreprises, gouvernements et entrepreneurs qui travaillent ensemble pour résoudre les problèmes sociaux et environnementaux les plus urgents au monde, en libérant les pouvoirs du capital d’impact et de l’entrepreneuriat d’impact. Le GSG représente actuellement 35 pays plus l’UE par le biais de leurs conseils consultatifs nationaux et s’associe à des institutions comme le PNUD pour accélérer l’impact à travers le monde.
Pour une participation efficace et impactante aux prochains sommets du G7 et du G20, prévus en 2025, les acteurs se mobilisent déjà pour harmoniser leurs discours et leurs actions. Aussi, l’Organisation des Nations unies entend organiser un Sommet en juillet 2025, afin de réformer l’architecture de la finance de développement. Afin de saisir ces opportunités et d’influencer les décisions politiques, le GSG prendra part à Cape Town, en Afrique du Sud, en février 2025, à la conférence annuelle du réseau de financement constitué des banques de développement publiques.
« Au Burkina Faso, comme partout en Afrique, la transition vers une économie durable et inclusive est essentielle. Nous nous engageons à soutenir et à collaborer avec des acteurs locaux pour cela », a indiqué la présidence de Global Steering Group for Impact Investment (GSG). Pour Issa Compaoré, responsable de Humanist Group, l’investissement d’impact sera bénéfique pour les secteurs sociaux qui contribuent au développement du Burkina Faso mais qui peinent à obtenir des financements. « L’investissement d’impact est une excellente initiative, parce qu’elle vise à réorienter les efforts, les énormes flux financiers vers des choses qui comptent finalement pour l›humanité, pour notre devenir, notre futur. Voilà pourquoi nous nous sentons non seulement intéressés, mais concernés par ces questions d’investissement d’impact », a-t-il affirmé. Pour sa part, le Conseiller technique du ministre de l’Economie et des Finances, François Xavier Bambara, a souligné l’importance de l’investissement d’impact pour le Burkina Faso. « Le concept, bien que relativement nouveau, présente plusieurs caractéristiques qui sont d’importance capitale pour notre pays, car jouant un rôle crucial dans l’atteinte des objectifs du développement durable », a-t-il relevé.
La rencontre marque le début d’un processus qui devra aboutir à la mise en place du Conseil national consultatif, l’organe qui va mener les activités sur le terrain pour la promotion et la prise en compte de l’investissement d’impact dans les politiques publiques au Burkina Faso. « Différents acteurs travaillent sur la question. Il y a ceux qui offrent les capitaux, ceux qui demandent les capitaux, notamment, nos PME. Il y a aussi des institutions qui font l’intermédiation de capital, le cadre institutionnel règlementaire et le plaidoyer et des institutions qui travaillent à développer le système du marché de l’investissement d’impact. L’objectif est de pouvoir travailler avec l’ensemble des différents acteurs pour qu’ensemble, on puisse définir une vision commune pour le Burkina », a soutenu Dr Yacouba Ouédraogo, Secrétaire général de la Taskforce sur l’investissement d’impact.
Issa SAWADOGO (Collaborateur)
Encadré
Les investissements d’impact sont réalisés dans des entreprises, des organisations et des Fonds, avec l’intention de générer, en plus de la performance financière, un impact social et environnemental positif et mesurable. La rencontre du 5 décembre 2024 doit aboutir à la mise en place du Conseil national consultatif. Sa mission sera de faire de tout investissement réalisé au Burkina Faso, un investissement d’impact. Le Conseil va travailler à développer et renforcer l’écosystème et à catalyser les financements publics, privés, philanthropiques et mixtes pour un impact durable.