- Deux jours d’échanges et de partage d’expériences
- Les jalons d’un nouveau paradigme de développement de l’économie tracés
- Des conclusions et recommandations appréciées par les deux parties
La 21e édition de la Rencontre nationale Gouvernement Secteur Privé s’est refermée le samedi 23 novembre 2024 à Bobo-Dioulasso. La cérémonie de clôture a été présidée par le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela. C’est sur une note de satisfaction que les acteurs ayant pris part à ces deux jours d’échanges se sont donné rendez-vous pour la 22e édition des RGSP. Tradition instaurée depuis 2001, cette 21e édition des Rencontres nationales Gouvernement Secteur Privé, placée sous le thème : « contribution des investisseurs nationaux dans les initiatives endogènes de développement et de consolidation de la souveraineté économique du Burkina Faso », a tenu toutes ses promesses.
Deux jours durant, acteurs du secteur privé et membres du gouvernement ont discuté autour des préoccupations relatives à l’activité économique et sur les thématiques en lien avec la contribution des investisseurs nationaux dans les initiatives endogènes de développement et de consolidation de la souveraineté économique du Burkina Faso.
Des communications et panels portant sur diverses thématiques ont ponctués ces travaux. Il s’agit entre autre de « Actionnariat populaire et problématique du financement des initiatives de développement » ; « Rôle du secteur privé dans la mise en œuvre des initiatives endogènes de développement » ; « Rôle de l’Etat dans la relance de l’activité économique dans les zones à fort défi sécuritaire » ; « Apport du secteur privé dans le relèvement et la stabilisation des territoires ». Au cours des panels, des recommandations ont été formulées. Selon le secrétaire général du Ministère en charge de l’industrie, Oumarou Barro, les principales recommandations sont : « Encourager une plus grande participation de la diaspora dans les initiatives de développement local ; Réformer le système de production, de transformation et de commercialisation des produits d’élevage pour une meilleure valorisation ; Intensifier les efforts pour garantir une production agricole continue tout au long de l’année ; Renforcer le suivi et l’évaluation des initiatives de développement local pour en assurer l’efficacité ».
À en croire les acteurs, les échanges, jugés fructueux, ont permis de poser les jalons d’un nouveau paradigme de développement de l’économie de notre pays. « À travers les différents panels et travaux, nous avons vu combien l’investissement privé, l’actionnariat populaire, le financement des initiatives locales et la promotion du « consommons local » sont déterminants pour l’avènement d’un Burkina Faso économiquement prospère et souverain », a laissé entendre Mahamadi Sawadogo, président de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina.
Au cours des échanges une vingtaine de préoccupations ont été soulevées par les acteurs du privé. Mais selon leur premier responsable, la plus importante demeure la facilitation et la sécurisation de l’environnement d’investissement. Plus précisément, 25 préoccupations ont été évoquées, et le gouvernement a apporté des réponses à 13 d’entre elles. «Les préoccupations qui ont fait l’objet d’échanges lors de cette rencontre traduisent également l’ampleur des défis auxquels fait face notre pays, notamment dans les zones à fort défi sécuritaire», a ajouté le représentant des acteurs du privé, Mahamadi Sawadogo.
De son côté, le gouvernement s’est réjoui de ces deux jours de concertation, et de la formulation des conclusions et recommandations. Le Premier ministre, par la voix du ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Serge Poda, a rassuré également les opérateurs sur sa disponibilité à les accompagner. « Les propositions pertinentes issues de la présente rencontre seront traduites en actions concrètes à travers un plan d’actions qui sera adopté par le Comité National de Pilotage du Cadre de Concertation Public Privé ».
IB/Collaborateur
Encadré
Les principales préoccupations émises par les acteurs privés :
- Vulnérabilité des PME face à la concurrence dans le cadre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) ;
- Faiblesse des dispositifs d’accompagnement pour les initiatives des jeunes dans l’industrie et le secteur informel ;
- Coût élevé et faible disponibilité de l’énergie ;
- Persistance des achats bord champs ;
- Niveau élevé des droits d’enregistrement, notamment pour les marchés d’assurance ;
- Faible digitalisation des procédures de délivrance des licences d’affaires, notamment pour la création d’entreprise et les actes de construire ;
- Insuffisance d’infrastructures de soutien à l’industrie, à l’agriculture et à l’industrie culturelle et créative ;
- Faible qualité des infrastructures numériques et de transport urbain ;
- Persistance de la concurrence déloyale et de l’exportation des matières premières brutes ;
- Persistance des tracasseries routières ;
- Manque de mécanismes adaptés pour le financement des industries culturelles, créatives, du secteur privé de la santé et des transports ;
- Lenteur dans le paiement de la dette intérieure et des frais de scolarité des étudiants affectés par l’Etat ;
- Non prise en compte du secteur culturel dans les priorités d’investissement de l’APEC ;
- Non renouvellement de l’Accord-cadre entre l’Etat et la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso ;
- Difficulté d’accès aux ressources foncières pour les projets d’investissement ;
- Inadéquation des textes nationaux avec les normes communautaires en matière d’architecture ;
- Rigidité des conditions d’ouverture des écoles doctorales par les établissements privés, et non reconnaissance de certains diplômes professionnels dans les concours d’entrée à la fonction publique ;
- Exigence faite aux instituts privés d’enseignement supérieur de la santé d’avoir leurs propres formations sanitaires pour les stages des étudiants ;
- Absence de programmes d’appui pour les acteurs économiques et les travailleurs informels déplacés internes affectés par la crise sécuritaire ;
- Non reversement intégral de la quote-part des recettes réalisées par la MEBF conformément au protocole d’accord avec l’Etat.
- Besoin d’accompagnement pour le traitement des vergers de mangue ;
- Insuffisance d’unités de transformation dans la filière bétail viande ;
- Non implication des industriels dans la révision des textes de réglementation environnementale, notamment sur les coûts et la périodicité des évaluations environnementales ;
- Non application des textes règlementant le commerce de distribution ;
- Retard dans l’adoption par l’Assemblée Législative de Transition du projet Code de santé publique relu.